Jonathan Delay, reconnu victime à l'issue des deux procès dits d'Outreau, a publié à la rentrée son livre "Au-delà de l'irréparable - Une vie d'enfant de l'affaire d'Outreau" qu'il a commencé à écrire il y a plusieurs années.
Alors que s'annonce le procès de Franck Lavier pour des viols commis sur sa fille mineure après les procès d'Outreau, Jonathan a voulu dire ce qu'il avait vécu à cette époque: le traumatisme des violences sexuelles commises par un groupe d'adultes, puis le traumatisme des deux procès au cours desquels les avocats de la défense, parmi lesquels notre actuel ministre de la "justice" dupont-moretti, ont littéralement piétiné les enfants et leur parole.
Tant et si bien qu'entre 2006 et 2016, le nombre de condamnations pour viols sur mineurs a chuté de 40% quand le nombre de plaintes augmentait d'année en année.
Un meurtre ? Quel meurtre ?
Jonathan revient
Jacque Délivré, observateur chevronné de ce dossier, expliquait déjà dans le détail (dans le livre "Une petite fille qui est morte - Un cri dans la nuit" paru en 2020) comment a été mis sous le tapis le meurtre d'une petite fille, confirmé par l'un des acquittés devant le juge et auprès de journalistes et par Myriam Badaoui qui a eu une période très prolixe devant le juge Burgaud avant de se rétracter un beau matin, lors du procès en appel à Saint-Omer.
Ce meurtre, et d'autres car on en compte au moins 5 dans le dossier, a été écarté au prétexte de fouilles très localisées qui n'auraient rien donné. Les médias là encore ont raconté des histoires à dormir debout, se reprenant en chœur les uns et les autres avec apparemment un seul objectif : décrédibiliser ces accusations.
Bref: le dossier du meurtre a été disjoint puis enterré.
De la vérité à la vérité judiciaire
Ces histoires à dormir debout ont été répétées dans le prétoire, par l'équipe des avocats de la défense, nombreux et d'ailleurs encore mobilisés aujourd'hui pour faire perdurer l'omerta. Diverses manœuvres en coulisses ont aussi eu lieu pour circonscrire l'incendie.
Dans une tribune parue dans France Soir, Christian Cotten qui est un fin connaisseur du dossier, écrit: "Oui, Maître Dupond-Moretti, nous savons vous et moi ce que vous avez fait pour obtenir ce verdict de prétendus experts pervers : les enfants mentent qui fondera donc l’acquittement injustifié et les indemnisations radicalement immorales prononcés au bénéfice d’auteurs de faits criminels avérés."
Cette affaire avait trop de liens avec le réseau pédocriminel de Belgique, où on jugeait alors Marc Dutroux et trois de se ses complices, et où les Belges se levaient pour dire non au massacre des enfants et à l'impunité.
Un mécanisme été mis en place pour intoxiquer le grand public et de construire une histoire sans coupables, avec seulement des enfants menteurs et des nounous crédules, et d'en arriver à deux vérités judiciaires contradictoires: 12 enfants reconnus victimes, notamment de proxénétisme, et deux couples vivant des minimas sociaux jugés coupables.
Le livre de Jonathan remet l'église au milieu du village en racontant ce chemin de croix à hauteur d'enfant puis de jeune adulte, une relation très complexe avec la "justice" et les services sociaux qui finalement n'ont jamais été dans son camp et dans celui des enfants victimes.
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