Depuis quelques semaines en Isère, plus précisément à Bourgoin-Jallieu, il est question de trois enfants d'une même fratrie, victimes de viols répétés et d'autres maltraitances de la part de plusieurs proches.
Le 7 mars, on apprenait que 10 personnes avaient été interpellées: la grand-mère, déjà poursuivie en 1999 pour avoir prostitué ses filles mineures contre de l'argent, la mère, le père, un oncle qui quant à lui "fait l’objet d’une instruction judiciaire en cours auprès du tribunal de Chambéry, pour des faits d’atteintes sexuelles" et ... des "amis", selon certains médias. Tout le monde agressait les enfants lors de "soirées privées".
France Bleu parlait d'une "affaire "Outreau" iséroise", France Info faisait, dans une interview de Martine Brousse, le parallèle avec l'affaire d'Outreau, quant au journal L'Union, un journaliste s'interrogeait carrément " S'agit-il d'une nouvelle affaire "Outreau" ? "...
Qu'en est-il?
En effet, on peut craindre plusieurs points communs avec l'affaire d'Outreau:
Il semble que la justice et les médis tentent de minimiser l'affaire comme une affaire purement familiale. Certains médias ont même titré là-dessus, d'autres n'ont pas mentionné l'existence d'amis.
De fait, seuls les membres de la famille semblent avoir été mis en examen.
Les enfants étaient placés depuis un moment quand l'un d'eux a commencé à parler des violences sexuelles. Par ailleurs, "Le beau-père et la mère des enfants avaient précédemment fait l'objet d'une procédure pour maltraitances à l'égard de l’aine de la fratrie", selon La Dépêche du 8 mars 2019. Rien n'a été fait dans les temps alors que ces violences sexuelles auraient commencé dès 2016 et se seraient poursuivies après le placement.
C'est donc la parole d'un seul enfant, comme dans l'affaire d'Outreau, qui a déclenché l'affaire.
Les révélations faites par cette fratrie sont sensiblement les mêmes que les premières déclarations des enfants d'Outreau: "Ces abus auraient été commis par des proches, notamment par leur tante, leur oncle, leur grand-père ou encore par des amis de la famille. Les trois jeunes enfants ont décrit des scènes d'horreurs où ils étaient traités comme des "jouets sexuels" lors de "soirées privées". Ils auraient subi des actes sexuels, également entre eux, y compris sur le chien de la famille", toujours selon La Dépêche.
Une information judiciaire a été ouverte à Grenoble le 25 octobre 2018, il a fallu six mois pour procéder aux mises en examen et interpellations. A Outreau également, un délai a permis la destruction de preuves, selon les déclarations de Myriam Badaoui.
On verra si les similitudes avec l'affaire d'Outreau s'arrêtent là. Quels avocats se proposeront pour défendre les accusés. Qu'adviendra-t-il de ces "amis" partouzeurs et pédophiles?
D'autres enfants sont-ils concernés?
Les médias prendront-ils tous parti pour les accusés? Les avocats de ceux-ci envahiront-ils tout l'espace médiatique?
Comments