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Traitement médiatique du témoignage du juge Burgaud + rééquilibrage

Vendredi 22 mai à Rennes, l'après midi était consacrée aux témoignages de Patrice Duval, greffier du juge Burgaud puis du juge Burgaud.

Le soir même, la presse relayait la participation du juge Burgaud à ce 3ème procès, en tant que témoin : Libération, La Dépêche, France tvinfo, Metronews, RTL.

 

Arrêtons-nous sur le compte-rendu de Stéphane Durand-Souffland. Ce dernier, très proche de Florence Aubenas durant les audiences, aime à nous faire revivre le procès de la même manière que Florence Aubenas a romancé son livre "La méprise". Qui est sorti juste avant l'ouverture du procès en appel, en 2005.

 

Prenons particulièrement l'article de Mr Durand-Souffland sur l'audition du juge Burgaud, paru le soir même. Morceaux choisis:

 

"le voici pourtant pâle et figé comme Loth transformé en statue de sel"

"la main droite posée sur la gauche comme un sage écolier le jour de la photo de classe"

"il en arrive à prendre une bien peu glorieuse fuite"

"la statue de sel : "Clairement, je ne lui soufflais pas de noms"

"la leçon de procédure et de bon sens infligée au témoin"

"le magistrat anéantit le travail de son collègue"

"le témoin, de sa voix plate, dépourvue de timbre"

Sur ce vendredi après-midi, il est consternant une fois de plus, de voir le traitement de cette audience par une certaine presse, relatant dans la grande majorité des cas :

→ les attaques de la défense,

→ un juge mis à mal,

→ ayant réalisé une instruction pleine d'erreurs,

→ un manque de regret du juge.

 

Aucun ne s'attarde sur le témoignage du juge ni sur celui de son ancien greffier.

Dommage car au lieu de dire uniquement que le juge Burgaud se défend d'avoir donné le nom de Legrand à Myriam Badaoui lors d'un interrogatoire, les médias auraient pu être complets en disant que les dires du juge ont été confirmés par son ancien greffier lors de son témoignage qui précédait celui de Burgaud.

 

Autre exemple, les articles rapportent le fait que le juge n'ait pas écarté les Daniel Legrand lorsque les investigations étaient infructueuses. Là aussi, les médias restent incomplets puisque le juge Burgaud dans son témoignage en a dit bien plus, notamment qu'il y avait un ensemble d'éléments concommittants qui justifiaient de continuer à faire des vérifications autour des Legrand. Et puisqu'aucun média n'en parle, nous allons vous détailler tout ça.

Le juge Burgaud a divisé son témoignage en 3 parties :

 

 

1) Le contexte de l'instruction et les difficultés qu'il a rencontré : (liste non exhaustive)

→ des éléments solides aparaissaient comme établis

→ des éléments infructueux ont été mis de côté

→ les Delay n'ont pas été interpellés mais convoqués la veille de leur audition (certaines preuves ont pu disparaitre)

→ de même qu'ils savaient qu'on les soupçonnait dès le mois de décembre d'abus sexuels sur les enfants

→ l'âge des enfants et leur parole, beaucoup de vérifications ont été faites

→ une instruction sous pression médiatique (surtout à partir du meurtre de la fillette)

→ un certain nombre d'affaires de pédophilie à traiter de 50% à 2/3

 

 

2) Les éléments concomitants à l'identification d' un Daniel Legrand : (liste non exhaustive)

→ "Dany" prénom ? Diminutif ?

→ Chèque volé et la Belgique

→ Une résiliation de contrat EDF 1 mois après l'interpellation des Delay

→ Détails donnés par M. Badaoui

→ Daniel Legrand ne connaît personne à part François Mourmand

→ Témoignage de Martel

→ Confrontation Martel-Legrand

→ Doutes sur la participation de Daniel Legrand fils (2 personnes et mêmes noms etprénoms)

→ Confrontation avec M. Badaoui qui donne de nombreux détails qui ne seront contestés ni par D. Legrand fils, ni par les avocats

→ Daniel Legrand père a travaillé à la Tour du Renard (pose de balcon, y compris pour les Delay

→ Automne 2001: la famille a disparu (ils ont perdu leur maison) et n'ont pu les retrouver que par le travail du père

 

 

3) Les différents aveux de Daniel Legrand fils :

→ Devant le juge pour l'interrogatoire curriculum Vitae

˃ Daniel Legrand souhaitait reconnaître les faits: 4 pages avec détails et noms

˃ Il a fait des excuses spontanées à l'égard des victimes

˃ Des questions larges étaient posées puis des plus précises

˃ Ces aveux sont fait sans aucune pression

→ Dans une lettre de 2 pages envoyée au juge et parallèlement à France 3

˃ Donne des précisions qui concordent avec le dossier

˃ De nouvelles excuses sont formulées avec sincérité

˃ Connaît les pratiques sexuelles d'Aurélie Grenon

→ Devant l'expert psychologue Michel Emirzé

˃ A fait ça pour l'argent

˃ De 15 à 19 ans

˃ Détails précis sur des sommes reçues

˃ Consommation de shit pas d'héroïne

˃ Des indices de crédibilité

Concernant la rétractation de Daniel Legrand sur ses aveux, le juge Burgaud ne trouve pas cela surprenant au regard de la gravité des faits ou de l'effet prison (violences, menaces). Mais les experts, en dualité, n'ont pas pu donner d'explications à ces revirements.

 

L'échange entre le président et le juge Burgaud pointe certaines décisions du juge qui auraient pu être évitées ou envisagées différemment. Le juge le reconnait sans difficulté, que ce soit pour les albums photos non contradictoires. Nous ne reviendrons pas sur les éléments qui sont vérifiables facilement dans la presse puisque les journalistes n'ont parlé que de ça.

 

Précisons néanmoins que le juge Burgaud a garanti ne pas avoir influencé des réponses ou des noms durant les interrogatoires. Les médias se sont bien gardés de dire que l'ancien greffier, malgré les relations difficiles avec Burgaud a insisté sur le fait qu'il aurait noté et fait remarqué au juge s'il y avait eu des comportements de ce type de la part du juge. Donc, NON le juge Burgaud n'a influencé personne, surtout avec un avocat et un greffier durant les auditions, rapelons le.

 

Au même titre que le juge n'a jamais fait de promesses. Comme l'a déjà expliqué l'avocate de M. Badaoui lors de la commission d'enquête parlementaire, ele avait été très claire avec sa cliente et lui avait bien fait comprendre que toute libératon serait impossible.

 

De plus, qu'il a démenti avoir donné des instructions aux flics concernant les albums photos, le policier Boulard disait l'inverse lors de son témoignage.

Les avocats de la défense ont tout de même chargé le juge...même si on pouvait s'attendre que leur volonté première était de "mordre", là ils se sont un peu répandus. "Au contraire de la commission parlementaire, vous ne semblez pas avoir beaucoup de regrets. Me trompe-je ?" a lancé Julien Delarue. N'en déplaise à l'avocat mais la réponse du juge est des plus légitime : "ce n'est pas le propos". Effectivement, nous ne sommes pas à Rennes pour faire le procès du juge mais bien pour traiter du cas de Daniel Legrand.

 

La bassesse des avocats de la défense trouve un point final dans le déni de la parole de la famille de leur client. Pour culpabiliser le juge, Me Vigier lui rapelle que la maman de Daniel n'a pas pu rendre visite à son fils pendant 14 mois, sous entendant que c'est le juge qui en est responsable.

 

Rapellons à Me Vigier pour qui les souvenirs ont l'air fragiles même au bout de 3 jours, que la mère de Daniel Legrand a précisé mardi, au 1er jour du procès, qu'elle avait perdu du temps pour l'obtention du droit de visite parce que elle ne savait pas qu'il fallait en faire la demande... accessoirement les avocats de la défense auraient pu transmettre l'info, ça aurait permis de faire gagner du temps la mère de Daniel.

TRANSVERSAL

De la fin du procès d'Outreau à Paris jusqu'à aujourd'hui à Rennes, les avocats de la défense épaulés par les organes de presse (dont les têtes d'affiches Stéphane Durand-Souffland et Florence Aubenas) ont fait évolué les différentes stratégies d'étouffements autour de l'affaire Outreau.

 

Redécouvrons et observons le recalibrage du discours, l'évolution des éléments de langage qui finalement ressemblent plus à de la désinformation flagrante qu'autre chose.

 

C'est à se demander si, repoussés dans leur retranchement, la clique des propagandistes ne s'essouffle pas un peu... la cartouchière ne serait pas bientôt vide ?

Les enfants victimes : (aujourd'hui adultes)

 

Menteurs → Il était compliqué sur les premières années de reconnaître l'ensemble des enfants victimes... pire, la volonté était trop forte de dénigrer ces enfants, de semer le doute sur leur parole allant jusqu'à la bafouer complètement et de parler de mensonges, voire d'enfant fou !

 

"On a croisé la parole d'un mythomane et d'un enfant fou" Hubert Delarue, 2006 + 28/12/2014

 

Victimes → Petit à petit, en même temps que d'autres sons de cloche s'élèvent pour rappeler qu'il y a eu 12 enfants victimes, il a bien fallu adapter le discours et reconnaître l'évidence. Le problème, c'est que même là l'évidence n'est pas gagnée. Certains reconnaîtront la réalité de 12 enfants victimes, là où d'autres mettront en avant les 4 victimes de la fratrie Delay en omettant les 8 autres.

Comme cet article de 2009 qui dit dans la partie "conclusion et acquittement quasi-général" (repris dans un autre article de 2014):

"Sur les dix-sept enfants initialement considérés comme victimes, seuls les quatre fils du couple Delay sont finalement reconnus comme tels."

Après, on dira que nous sommes des révisionnistes.

 

Interessés par l'argent → Une fois les 2 évidences précédentes reconnues, il fallait bien dénigrer à nouveau et autrement les enfants victimes. Ce 3 ème procès serait justifié par une question de vengeance, de rééquilibrage des indemnités...

 

France Inter - le procès de l'absurde (15/05/2015) : le journaliste reste bloqué sur l'idée d'injustice dans la différence d'indemnisation entre les enfants victimes et les acquittés. Tout en donnant quelques chiffres, une nouvelle idée se distille : "C'est peut être la clé de ce nouveau procès".

 

Manipulés → Puisque l'argument précédent relevait de l'indécence, il a peu été exploité par les médias...le mal est déjà fait, c'est un discours qu'on entend sur les marches et dans les couloirs du tribunal.

Aujourd'hui, les enfants ne sont pas manipulateurs mais manipulés. A notre connaissance, toutes les personnes qui ont soutenu les enfants à un moment ont eu la volonté de ne pas les replonger dans le cauchemar d'Outreau. Personne ne les a poussé à vouloir ce 3ème procès. C'est les prendre pour moins que rien et ne rien comprendre de leur réalité et à leur démarche.

Outreau : un discours évolutif

Le juge :

 

On pouvait s'y attendre mais les avocats de la défense ont montré que le match à refaire était de leur volonté.

 

Bien que le juge Burgaud se soit déjà expliqué devant la commission parlementaire et se soit pris un blame (n'en déplaise aux avocats, c'est la plus petite sanction et elle a été donné au juge car il fallait montrer que le responsable avait été "puni"), les avocats de la défense n'ont pas hésité pas à reparler et repréciser des points qui était sujet à discussion mais aucunement à revenir sur le fait que le juge n'avait pas commis de faute.

 

Pourtant le juge a reconnu des imperfections devant la commission parlementaire et en réponse aux questions du Président de la cour durant son témoignage.

 

Par contre, concernant le juge...aucune évolution dans le traitement de sa personne de la part des médias et des avocats de la défense : c'est toujours l'homme à abattre.

Les avocats de la défense :

 

Forts de leur 2 premiers procès, ils ont voulus se montrer solidaires de Daniel Legrand et des décisions qui ont été rendues à St Omer puis à Paris.

 

Ils l'ont précisé à plusieurs reprises sur les ondes comme pour dire : "Faites attention, les avocats-ténors du barreau, les avocats d'Outreau sont de retour". Ce discours aujourd'hui a lui aussi évolué : aujourd'hui, ils se font passés pour des victimes harcelées par les lettres anonymes de menaces d'insultes...ils se font "pourrir depuis 10 ans".

 

Alors on passe à "faites attention c'est nous que v'là" à ""nous aussi sommes victimes quelques part etces 10 dernières années n'ont pas été faciles"

Les contestataires :

 

Suite aux procès de St Omer et Paris, une personne a porté un autre regard sur l'affaire Outreau. Cette personne, ayant vécu Outreau est une experte psyhologue, Marie Christine Gryson qui a dû rétablir certais mensonges laissés par la défense (conflits d'intérêt, proximité avec les enfants...ces points ont été démentis officiellement pourtant aujourd'hui on continue à calomnier cette femme aux qualités professionnelles reconnues auprès des tribunaux).

Les avocats de la défense ont voulu faire contrepoids et démonter son regard sur Outreau pretextant depuis longtemps la démarche "révisionniste" de Mme Gryson.

Le film de Serge Garde "L'autre vérité" et le livre de Jacques Thomet "Outreau, contre-enquête sur une manipulation pédocriminelle" ont produit la même réaction des avocats d'Eric Dupont Moretti qui n'ont pas hésité à les qualifier eux-aussi de "révisionniste".

 

Aujourd'hui, on met dans le lot, les citoyens vigilants présents lors des audiences : "Dans la salle s’installe tous les matins un public étonnant, gens aux visages fermés qui prennent des notes par défiance envers la presse, parlent bas et entre eux, se saluent discrètement mais tweetent des commentaires assassins pendant l’audience"

 

Qui sont les complotistes ?

 

Oui des citoyens s'installent tous les jours dans la salle pour être présents et ne pas s'entendre dire"vous n'étiez pas là"

Oui nous prenons des notes...

oui par défiance parce que nous avons vu le résultat sur la couverture médiatique des 2 premiers procès.

Oui nous nous disons bonjour, comme vous nous saluez avec un sourire qui en dit long... ça s'appelle la politesse parce qu'au premier jour, personne ne se connaît et les rapprochements s'opèrent assez rapidement.

Stéphane Dupont-Souffland et Florence Aubenas, eux , sont très proches depuis longtemps, rigolant ensemble pendant les audiences et peuvent le faire sans être critiqués par nos soins...alors pourquoi ces basses attaques complotistes de leur part...

 

Nous rassurons les journaleux, il n'y a pas d'organisation derrière le regard que nous portons à tout cela, et puis on fait pas le poids... vous êtes plus nombreux avec plus de moyens

 

Allons, un peu de lucidité !!!

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