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Dans cette interview très courte, on donne pour une fois la parole à Jonathan Delay,  l'une des deux parties civiles au procès. Il explique que "si les choses avaient été dites" quand les autres procès ont eu lieu, "on n'aurait pas eu besoin d'un troisième procès".


Il parle aussi des rapports avec sa mère, très distants, d'autant qu'elle n'a jamais voulu admettre ses responsabilités. Et cela, bien qu'on ait tout fait pour maintenir le lien entre ce bourreau et ses enfants, à qui on payait le trajet depuis leur foyer en Belgique et dans le Nord, jusqu'à Rennes où Badaoui était détenue.

 

On note aussi la très grosse erreur de la présentatrice, qui parle de 4 enfants victimes alors qu'en réalité il y en avait 12, d'après le jugement.

 

A 19 jours du procès de Daniel Legrand, France Inter sert une émission "Affaires sensibles" ayant pour titre "Outreau : la fabrique de mensonges" et pour seul invité Dominique WIEL.

 

Celui-ci a la particularité d'avoir écrit noir sur blanc que les enfants reconnus victimes ont tous menti, et même que les quatre adultes qui ont avoué et qui ont été condamnés, sont des innocents. Il fallait oser, il l'a fait.

 

Lui qui s'est occupé de la formation des journalistes de France 3 et a fait des conférences dans toute la France est donc le premier "révisionniste", comme dirait Me Dupond-Moretti, dans toute cette affaire.

 

L'émission retrace l'affaire Outreau, narrée par une voix conteuse d'histoire, ponctuée par des témoignages joués à la manière d'une pièce radiophonique. On nage en plein dans la mise en scène avec en seconde partie l'intevriew de Dominique Wiel, le curé acquitté d'Outreau.

 

Vous pouvez écouter le postcast de l'émission ici.

TELE - RADIO

28/12/2014 : France Info

Outreau : l'histoire sans fin ?

Pour les fêtes de fin d'année, un beau cadeau radiophonique nous a été proposé sur France Info.

Dans le cadre de l'émission "Les mots de l'info" Bruno ROUGIER revenait sur l'affaire Outreau.

 

Les invités étaient :

Hubert Delarue, avocat de l’huissier Alain Marécaux,

Laurent Doulsan : chef du service police/justice de France Info.

 

L'émission est disponible ici, elle dure 9 minutes et a clairement pour objectif :

> d'expliquer le procès de Daniel Legrand,

> de décrédibiliser des "lobbys complotistes",

> de préparer à ce que la parole de l'enfant soit toujours aussi bancale et défaillante.

 

Nous sommes à l'époque 5 mois et 1/2 avant le procès de Daniel Legrand. Le compte à rebours a commencé.

Eléments de langage :

 

On retrouve dans cette émission les habituels mots clés, ceux qui tapent là où il faut auprès d'un public très mal informé.

Voici ces grands classiques de la doxa Outreau qu'on nous a resservi une fois de plus:

 

  • "même dossier"

  • "une accusation fragile"

  • "témoignages sujets à caution"

  • "fiasco d'Outreau"

  • "vérité vraie"

  • "innocents"

  • "parole peu fiable"

  • "le vrai du faux"

  • "mythomane"

  • "enfant fou"

  • "aucun élément matériel"

  • "les expertises (...) n'avaient rien donné au plan clinique"

Précision et qualité journalistique :

 

Laurent Doulsan, chef du service police/justice de France Info, donne des explications sur le nouveau procès de Daniel Legrand. Il nous explique ainsi qu'"il s'agit à peu près du même dossier qui tourne autour des viols présumés des enfants Delay"

→ Ce n'est pas à peu près que les enfants ont été reconnus victimes de viols, d'agressions sexuelles, de proxénétisme et de corruption.

 

"(...)on est à peu près dans ce cas de figure, avec une accusation, on sait très fragile, avec des témoignages sujets à caution, c'est le moins qu'on puisse dire et avec beaucoup de défauts dans l'enquête qui avait abouti au fiasco d'Outreau"

→ Mr Doulsan, rejouant de son approximation, sait pourtant bien minimiser les faits en mettant en avant le côté fragile et pas sérieux de l'affaire Outreau.

 

Bruno Rogier, animateur de l'émission, journaliste qui pose ses questions, aborde l'alliance des avocats de la défense pour monter au procès de Daniel Legrand. Hubert Delarue explique cette stratégie de groupe

→ On aurait apprécier du journaliste qu'il fasse le parrallèle avec ce phénomène de troupeau des avocats de la défense. On aurait aimé une vraie question de journaliste, du type : "Vous mettez en place la même stratégie, à savoir la force du nombre, qu'à St Omer (18 avocats pour les 17 accusés, 2 avocats pour les 18 enfants victimes) mais puisque le dossier est si fragile et évident, pourquoi une équipe de foot pour défendre Daniel Legrand ? "

 

L'animateur principal, dans sa question suivante, donne de l'or en barre à l'ancien avocat de Marécaux. "Peut-on arriver à une vérité judicaire?"

→ La réponse est offerte sur un plateau à Hubert Delarue qui en profite et se fait plaisir : " vérité judiciaire", "on l'a obtenue", "il y a une vérité vraie", "innocents", tant de mots/maux qui font encore trop de dégâts et de mal chez toutes les victimes qui les entendent.

 

Laurent Doulsan, spécialiste justice de l'antenne, dans sa dernière intervention, offre un florilège de formules bien choisies démontrant son incompétence : "les enfants Delay sont, je crois on peut le dire, dans un état psychologique très perturbés"

→ Vous dites au présent (!) que les enfants sont très perturbés... Il s'agit là de très graves accusations et d'un parti pris flagrant, à peine 5 mois 1/2 avant le procès de Rennes. Attention à votre rôle neutre, vous pourriez faire croire qu'en 2015, ils sont instables ou bien dérangés.

 

Et vous poursuivez au sujet des enfants: "on avait vu lors des premiers procès, à quel point leur parole était peu fiable et qu'il était très très très compliqué de démêler le vrai du faux"

→ Vous parlez de la fiabilité de la parole de l'enfant... quand on a demandé à un enfant si les extraterrestres l'ont également violé ou encore quand un avocat le traite de menteur...parlons nous de la même fialbilité de parole?

Alors ce n'est certainement pas avec le comportement des avocats de la défense et leurs stratégies indignes qu'on aurait pu démêler le vrai du faux.

 

"On a croisé la parole d'une mythomane avec celle d'un enfant fou..."

"Et si ce dossier était au proxénétisme ce que le procès d'Outreau était à la pédophilie"

 

Hubert Delarue dans le cadre de l'affaire du Carlton

30/04/2015 : France Inter
"Outreau, la fabrique d'un mensonge"

Les éléments de langage:

 

L'émission (et l'introduction donne le ton du parti pris) use plus que de raison d'éléments de langage.

 

Le strorytelling déversé dans les médias depuis 2005 revient en force et en renfort de la préparation au procès de mai 2015.

 

 

Voici quelques éléments de langage de l'émission :

 

  • "13 innocents ont vécu un calvaire"

  • "comprendre avec du recul la fabrication du mensonge des adultes et des enfants"

  • Référence à la fiction "Présumé coupable"

  • Référence au "remarquable" livre de Florence Aubenas, La méprise.

  • "Chacun s'y retrouve, chacun s'y perd"

  • "Le prêtre ouvrier injustement accusé"

  • "Détention provisoire pour rien"

  • "On nage en plein fantasme"

On reparle du cas Daniel Legrand

 

A 3 semaines du procès, cette retrospective sur l'affaire Outreau parvient tout de même à faire référence à 2 reprises des Daniel Legrand.

 

> Florence Aubenas lors de son témoignage à 8 min:

L'extrait fait référence à la recherche d'un Dany Legrand.

Elle raconte comment la connexion est faite avec Daniel Legrand et comment on en vient à arrêter 2 personnes.

 

Selon Florence Aubenas, "on tombe en pleine folie judiciaire". Pas si étonnant venant d'une femme qui ose dire : "Pourquoi un magistrat acte des déclarations si farfelues qu'elles feraient rire des enfants". Florence Aubenas, La méprise. Livre "remarquable" selon France Inter.

 

> Dominique Wiel :

"Comment c'est possible qu'on puisse arrêter 2 personnes alors qu'on en cherche qu'une seule? [...] Il y a une absurdité judiciaire"

 

L'absurdité Mr Wiel aurait été de ne rien faire en voyant "Legrand", "Belgique", "Boulogne", "chèques volés" à ce stade de l'enquête. Et lorsque des noms ressortent plusieurs fois et qu'ils se recoupent avec d'autres éléments de l'enquête...oui, la détention provisoire peut être raisonnablement envisagée.

 

S'offusquer de cette "folie judiciaire" démontre une volonté de ne pas faire la lumière sur un sujet aussi grave que le viol et tortures sur enfants.

 

L'émission tente, par ce passage, de démontrer que depuis longtemps, le nom de Legrand est une imposture dans le dossier....en amont du 19 mai 2015 ?

 

Concernant Daniel Legrand, jetons un oeil sur ce plaidoyer du 18 mais dans l'affaire Legrand, consultable ici, rédigé par Me REVIRON.

 

Me Reviron (qui est, avec Me Sylvain Cormier, l'avocat de Jonathan Delay, partie civile au procès de Rennes) a mis à jour un texte qu'il avait écrit un an auparavant, dans lequel il revient sur le procès de Daniel Legrand et rejette tout caractère révisionniste de cette démarche.

"(...) la vérité sur l'affaire Outreau, on ne la saura peut-être jamais."

 

 

Dominique Wiel, avril 2015.

Interview de Dominique Wiel

(Morceaux choisi)

 

"J'étais très surpris que David Delplanque revienne à Outreau et qu'il habite quelques mois à la tour du renard, ça voudrait dire que tous les voisins ne croyaient pas du tout à certains faits."

 

"Cette affaire était fantasmatique dès le départ, ce dont les habitants de la tour du renard été persuadés."

 

"On n'a jamais su ce qu'il s'était passé, on ne le saura peut-être jamais. L'essentiel, c'était pas de connaître la vérité, l'essentiel c'était de faire croire à une justice. La vérité sur l'affaire Outreau, on ne la saura peut-être jamais."

 

Sur les propos diffamatoires sur internet:

"J'avoue quand je l'ai découvert, ça m'a blessé mais c'est vrai que c'est l'inconvénient d'internet. N'importe qui peut dire n'importe quoi. On ne peut pas l'empêcher. Bien sûr, faudrait que j'écrive à Google pour lui demander de retirer ces articles mais bon j'y passerais ma vie [...] J'espère qu'un jour, on s'apercevra que tous ces gens qui disent du mal se trompent."

 

Mr Wiel sachez que le droit à l'oubli par Google ne demande pas de s'en occuper toute sa vie.

Si vous en avez besoin, la procédure et le formulaire se trouvent ici, c'est un cadeau bonus de nous à vous.

 

De même que le journaliste parle bien de propos diffamatoires, soyez rassuré Mr Wiel, la diffamation est condamnable par la loi et ne demande pas toute une vie pour régler cela.

"C'est un sacré personnage Dominique Wiel [...] mais les enfants viennent jouer chez lui.
Dans le salon, il avait installé une table de ping-pong. Alors...alors...
la rumeur enfle..."

 

 

voix-off, Affaires sensibles,

France Inter, 2015

Dictature de l'émotion (Paul Wiel et Dominique Bensussan)

 

L'animateur Fabrice Drouelle demande au curé Wiel ce que lui inspire "l'émotion aveugle", Wiel répond : "Au départ, ce sont les aides maternelles qui vont être choqués. Je crois que c'est l'émotion qu'elles ont ressentie qui va donner cet aspect à cette affaire parce que c'est une émotion de dame [...] leur émotion, elles vont la transmettre aux assistantes sociale qui, elles-mêmes, vont la transmettre aux policiers qui, eux-mêmes, vont la transmettre au procureur et ainsi de suite. C'est une série d'émotions qui va conduire à cette affaire, cette catastrophe."

 

Dominique nous propose un raccourci, forcément fallacieux, qui pourrait être à l'origine de l'affaire Outreau : les assistantes maternelles qui, à défaut de gérer leurs émotions suites aux révélations des enfants, auraient communiqué cette émotion néfaste aux autres protagonistes de l'affaire (assistantes sociales, gendarmes, juges, ...).

 

Ce trop plein d'émotion aurait rendu impossible, dès cet instant tout discernement et toute prise de recul.

 

Allons, soyons sérieux.

L'ensemble des professionnels qui sont intervenus dans le dossier auraient été aveuglés par leur émotion, qui à l'origine venait des assistantes maternelles. Et cela autre raison : abus sexuels constatés, faisceaux de présomptions qui se recoupent, noms cités plusieurs fois,.....

2 phrases sensées ont été dites :

 

  • un petit rappel, nécessaire tout de même. Merci à l'équipe de l'émission d'avoir placé 5 secondes de vérité pure : "On en arrive à oublier les enfants victimes"

  • Dominique Wiel entre dans la sphère complotiste. Suite à quelques réflexions concernant des rapports étranges entre le procureur et le juge Burgaud, il dit : "La vérité sur l'affaire Outreau, on ne la saura peut être jamais."

 

Ce qu'il faut en retenir :

 

> Des éléments de langage déjà utilisés dans le storytelling habituel.

 

> Des graines de doute semées çà et là.

 

> Du révisionisme sauce version officielle : mettre en avant le "mauvais" travail du juge alors qu'aujourd'hui il est reconnu qu'il n'a pas fait de faute....

 

> Des références de très mauvais goût : celle de Florence Aubenas ainsi que l'extrait, qui a déjà tourné en boucle, avec l'apitoiement sur l'huissier Marécaux ayant tout perdu.

 

 

28/04/2015 : Canal Plus
Interview de Jonathan Delay

Jacques  Pradel plante le tableau : "un grand nombre d’avocats sont fâchés" que ce procès de Daniel Legrand ait lieu, et il poursuit "On n’est pas là dans la théorie du complot, on a décidé de bien vous aider à comprendre ce procès, et on a invité Me Delarue", qui lui se trouve face à Pradel.

 

Or, Pradel se trompe: la théorie du complot, il va bien y avoir droit avec le duo Delarue-Moretti, pour qui ce procès est le fruit d'une sorte de complot, comme ils l'ont plus ou moins expliqué.

 

Me Julien Delarue explique que ce procès est "totalement inutile". Pour lui certains veulent "refaire le procès d’Outreau", et en réalité il s’agit de dire que les acquittés sont coupables, ce qui pour lui est ""inquiétant", et revient à "instrumentaliser" la justice.

 

Comme toujours on nous fait pleurer sur le sort de Daniel Legrand, que l’on va "faire souffrir".

D'ailleurs interviewé par téléphone, Daniel Legrand dit encore une fois qu’il est "fragile", qu’il ne "comprend pas" ce procès. "J’ai rien fait, j’ai rien fait, je comprends pas ce qui m’arrive", répète-t-il. Il dit "si on ne m’acquitte pas, il y a pas de justice". "Je suis inapte au travail, je suis reconnu adulte handicapé", ou encore "je n’arrive pas à me reconstruire". On l’aura compris : la seule et unique victime dans cette affaire, c’est lui.

Et cela, alors qu'il a touché des dizaines de milliers d'euros d'indemnités, qu'il a été reçu par Villepin à Matignon et que toute la nation a pleuré avec lui...

 

L’un des grands arguments des avocats de Daniel Legrand est de dire que Jonathan Delay, d’après le dossier (pour une fois qu’ils donnent de l’importance au dossier), n’a jamais dénoncé Daniel Legrand. En effet, ce n'est pas dans le dossier, mais vu le nombre d'abuseurs qui ont été cités et identitifiés, il est parfaitement possible qu'on soit passé à côté de quelques uns pour quelques victimes.

 

Puis, Me Delarue revient sur la fameuse liste de noms rédigée par Dimitri et son assistante maternelle. En gros : on aurait juste fait une erreur sur les noms, et Legrand n’a pas de bol : il est l’homonyme d’un "Dany le grand"…

 

Bon, divers éléments montrent que les choses sont bien plus compliquées que cela : Legrand a répété ses aveux sur le meurtre d’une fillette auquel il a assisté, il a été reconnu par plusieurs adultes et enfants sur photo, reconnait lui-même d’autres protagonistes, tout cela alors qu’il a dit n’avoir jamais mis les pieds à Outreau.

 

Comme le dit Me Delarue, le comportement de Legrand durant l’instruction, entre aveux et rétractations, était "totalement délirant". Cependant, il refait encore l’amalgame en disant que Legrand sera jugé "exactement pour les mêmes faits".

 

"La parole des enfants a été massacrée", dit-il très justement.

 

Jacques Pradel demande ensuite si la défense va faire venir au procès un certain nombre d’intervenants dans ce dossier, ce à quoi Me Delarue répond qu’on ne va pas "se répéter comme des perroquets" et répéter ce qui a déjà été dit lors des autres procès.

Sauf qu'ils se préparent à faire venir les 50 personnes citées ,comme abuseurs dans le dossier. Par contre, on a compris qu'il n'est pas question de faire venir des gens ayant une vision profesionnelle sur ledit dossier.

 

Car finalement, qui veut impliquer tous ces gens, ces 50 personnes, dans le procès ? Mais ce sont ces avocats de la défense qui  vont les faire citer au tribunal et cherchent à montrer que l’on veut "refaire les procès". Me Delarue dit que "il est normal que les gens comprennent ce qu’il s’est passé dans cette affaire", mais alors justement : qu’ils fassent aussi venir les magistrats, les psychologues, les autres victimes…

 

Puis, Dupont Moretti intervient par téléphone : "le parquet général nous avait promis que ce volet de l’affaire ne serait jamais évoqué " précise-t-il. Il dénonce le syndicat FO magistrats et Innocence en Danger qui "n’était pas partie prenante dans le dossier", et qui ont fait en sorte que le dossier sorte du placard in extremis. En gros : tout cela est un complot contre Daniel Legrand.

 

Il revient sur ces "50 personnes" qui "ont été mises en cause au total", et dit que tout ce procès "n’est que la vengeance de quelques-uns", de gens qui "n’ont assisté à rien" (argument qui ne tien pas quand on voit à quel point  les débats au tribunal ont été parasités par la défense). Il redit que "tout cela est une monstruosité" et insiste sur le fait que Legrand "n’a été mis en cause par personne".

Par personne, à part au moins trois enfants, Badaoui, Aurélie Grenon et David Delplanque. Mais ce n'est certainement qu'un détail.

 

Ensuite, deux scoops: Me Delarue dit que les procès verbaux du dossier ont été faussés par rapport aux vraies auditions.

On nous apprend que Mes Berton, Vivier, Corbanesi, Dupont Moretti, et les deux Delarue seront donc présents pour défendre Daniel Legrand.

 

Me Reviron, l’avocat de Jonathan Delay, a été relégué en fin d’émission, dans les dix dernières minutes. Toute l’heure a été consacrée à Mes Dupond Moretti et Julien Delarue, qui revenaient sur ce procès monstrueux.

 

Eléments de langage :

 

 

On a encore droit aux éléments de langage classiques (que vous retrouvez sur les autres analyses), il est à noter l'usage d'une nouvelle image auditive qui nous donne à voir un Daniel Legrand plus jeune qu'il ne l'est :

 

  • "le petit Legrand",

  • "le gamin",

  • "ce gosse"

 

A 6 reprises, ces mots (qui ne sont pas dénués de sens) ont été prononcés pour désigner un grand gaillard de 33 ans.

 

Vous pouvez télécharger le postcast de l'émission ici.

04/05/2015 : RTL

"Le troisième procès d'Outreau"

Depuis sa sortie de prison, l'équipe a suivi Daniel Legrand. "Portrait d'un homme brisé par la justice". Dans ce reportage, on revient sur son calvaire.

 

"Il y a des vents contraires contre lesquels on ne peut lutter", nous dit la voix off, sur des images de Legrand marchant seul sur une plagé déserte.

 

On commence le reportage par un rapide résumé dans lequel on glisse que "Myriam Badaoui joue avec le destin des accusés "et que "le juge Burgaud fait fausse route" et voilà qu'en 2 secondes, on nous désigne les 2 fautifs de l'affaire : Myriam Badaoui qui manipule et le juge Burgaud qui se fait avoir....

 

Au cas où on avait oublié le refrain, la journaliste précise que c'est  "Un dossier dans lequel la justice avait failli, s’était trompée, avait dysfonctionné". Ce qui, rappelons-le, n'est toujours pas démontré, bien au contraire.

 

Puis on revient à "l'itinéraire tourmenté d'un accusé à tort".

 

Joli contraste : un Daniel Legrand détruit par le "système judiciaire qui ne le lâche plus" et le héros qui fera face à la justice "la tête haute". On va donc nous raconter "l’histoire d’un garçon sans histoire broyé par le système judiciaire".

 

Il est intéressant d'être attentif à la musique héroïque en fond.

Un contraste qui ne peut que susciter compassion, tristesse et apitoiement chez le spectateur qui ne s'est pas trop questionné sur l'affaire Outreau.

 

Daniel cohabite avec sa mère dans un appart de 40 m² et dort dans le salon.

Il "a perdu contact avec la réalité en 2006" et suit depuis un lourd traitement qu'il ne manque pas de montrer. Des hallucinations viennent le hanter "je vois le mal partout", "des images", "je voyais des drôles de trucs".


Son traitement est manifestement très lourd: il prend "des injections dans les fesses" contre ses hallucinations, des comprimés, du Lexomil...

A cause de la justice, Daniel, qui s'est fait tatouer une grosse larme sur la tempe gauche, s'est fait traiter de pédophile et a pris des coups.

 

"Le temps s'est arrêté il y a 10 ans malgré l'acquittement et l'indemnisation".

 

Retour en arrière : Daniel a 23 ans et joue au foot après l'acquittement. Il a appris à grandir, a acheté une voiture, une "maison confortable" qu'il fait visiter ... bref "la maison du bonheur". Mais "les démons d'Outreau l'ont rattrapé " et 4 ans plus tard le foot n'est plus qu'un vieux souvenir, sa famille aussi.

 

Retour au présent : Le voilà, 10 ans plus tard, jonglant maladroitement avec un ballon de foot. Le regard trouble, il dit "je suis un bon gamin", l'expression est difficile, le poids du traitement se fait sentir. Ce qui nous ferait douter de sa présence au procès, on nous dit plus tard qu'à la demande des avocats, une expertise a été demandée pour voir s'il était "apte" au procès....ouf, les experts ont dit oui.

 

C'est la "lente descente aux enfers". La famille a "perdu sommeil, santé et argent" et pendant que Daniel Legrand père était en prison, c'était le RMI, les restos du coeur et le levé à 5h30.

 

Retour en arrière : On entend Daniel Legrand père, qui parle des indemnités pas intégralement touchées et explique qu'ils n'ont pas le droit d'en parler...dommage.

 

Retour au présent : On est au cimetière devant la tombe de Legrand père. Daniel Legrand fils et sa mère se reccueillent et racontent à quel point toute cette affaire les a détruits. "Ils l'ont tellement usé qu'il en est mort". Séquence émotion.

 

Après ce jeu dans le temps, est abordée la question du 3ème procès. Daniel n'a pas compris et a du mal à comprendre, il ne s'"attendait pas à ça"... surement parce que comme le précise le reportage, il était convenu de ne rien faire jusqu'à la fin de la période de préscription. L'occasion est donnée pour dire que la vilaine association Innocence en Danger a relancé la procédure.

 

"Quel sens donner au nouveau procès ?" se demande la voix-off. C'est alors que Me Julien Delarue, avocat de Daniel Legrand, vient éclairer nos lanternes avec une chanson bien connue mais qui fait toujours très mal aux oreilles : comme quoi on repart sur les mêmes accusations, les mêmes faits...

Tel un joueur des All Blacks, Me Delarue explique que "on va demander au petit Legrand ce qu’il faisait à l’époque" etc. "on va lui demander exactement la même chose, on va refaire le match à l’identique".

 

Primo : Ce ne sont pas les mêmes faits, ce n'est pas la même période, on ne va pas demander si "Daniel Legrand père tenait un sexe shop". Une enième tentative de faire avaler la même grosse pilule...comme d'habitude.

Deuxio : Cette phrase fait froid dans le dos....la référence au sport, à l'arbitrage, à une technique de défense (surement agressive comme à l'époque) venant d'un des membres de l'équipe n'augure rien de bien fair-play. On sentirait presque le poid du groupe.

 

On arrive à la fin du reportage, Daniel face à la mer, assure à la journaliste qu'il va se battre, qu'il n'est pas KO et qu'il ira la tête haute.

"Dans 12 jours Daniel Legrand retournera sur le banc des accusés seul face au juge" alors pour nous attendrir une dernière fois, quoi de mieux de que de terminer avec "Tom son petit garçon, il a 4 ans"

 

Retour sur le plateau, on revient sur les raisons du procès : une "subtilité juridique" combinée à une association de défense des enfants. Ce qui, après un doc pareil ferait passer Innocence en Danger pour les méchants. On revient aussi sur le contexte de l'accusé "affaibli", "fragile".

 

Il est clair que le seul but de ce reportage est de montrer Daniel Legrand comme la grande victime de ce procès. Mais il se rendra compte que lui a eu la chance d'être "blanchi" et comme il le dit devant toute la France, d'avoir été presque une icône populaire, d'avoir touché une indemnité conséquente, ce qui est loin d'être le cas des vraies victimes : les enfants.

 

On apprend que six avocats (au lieu des dix annoncés par Dupont Moretti) défendront Legrand, et que 50 personnes citées dans le dossier ainsi que les acquittés témoigneront du côté de la défense. On sent que la stratégie sera, à nouveau, d'envahir le temps de parole lors des audiences, et l'espace médiatique.

 

Pour finir, un nom est même donné à ce nouveau procès : le "mini-Outreau"....No comment!

 

 

07/05/2015 : France 2 - Envoyé spécial

"Daniel Legrand, prisonnier d'Outreau"

A 4 jours du procès, la machine médiatique s'accélère. Il reste peu de temps et les mots sont savamment choisis. Mais, l'armée de communiquants semble s'épuiser dans son argumentation.

Les soldats de LA vérité tireraient-ils les leçons des reproches et critiques (à croire qu'ils nous lisent...)? Seraient-ils en train de préciser leur approche, recalibrant leur discours et dégageant de nouveaux angles d'attaque (toujours aussi bas d'ailleurs)?

 

Après "Outreau, la Fabrique du Mensonge", France Inter revient donc à la charge avec "Outreau, le procès absurde". Il s'agira donc, dans cette émission, de nous démontrer que ledit procès est absurde.

 

Une vingtaine de minutes d'émission, un balayage rapide du dossier, on passe la parole aux uns et aux autres (en essayant d'être équilibré dans la répartition de parole) pour finir par Me Dupont Moretti, qui visiblement a paufiné son discours d'introduction.

 

L'émission commence avec un enregistrement du ministre de la Justice qui s'excuse, en décembre 2005, auprès des acquittés.

 

"10 ans après, ce fiasco judiciaire n'a pas encore trouvé sa conclusion", on nous dit que ce procès est "inutile et risque de relancer  toutes les rumeurs"... Du coup, ce nouveau procès est forcément "à peine croyable". Daniel Legrand "pourrait être condamné" mais "l'enjeu est surréaliste".

 

Pour ceux qui n'auraient pas vu Envoyé Spécial et son reportage larmoyant, une séance de rattrappage est donnée : Legrand vit chez sa mère, touche l'AAH (allocation adulte handicapé), il y a le foot qu'il a laissé tomber alors qu'il "était un grand espoir du foot régional", il ne fait plus rien, il "ne comprend pas" et tout ce qu'il souhaite c'est de voir son fils grandir et jouer au foot... Daniel précise qu'il n'a "jamais vu les enfants avant le procès de St Omer".

 

On en vient aux enfants victimes, pour mettre en avant une parole "changeante" de l'enfant.

On interroge quand-même Me Léon Lef Forster, avocat de Chérif Delay : "Chérif Delay ne vient pas en tant que partie civile dire je n'ai été victime de rien et cette personne est innocente". Le journaliste argumente avec un raccourci énorme : "C'est pourtant ce qu'il a dit à l'instruction...". Heureusement, Me Lef Forster rééquilibre cette imprécision journalistique : "Je crois que ce qui a été dit dans le cadre de la procédure est une parole complexe."

 

Puis il est avancé que "les enfants n'ont jamais accusé Daniel Legrand mais cette fois-ci, ils pourraient changer de version". On va plus loin même, une interview est donnée à Jonathan Delay qui dit que Daniel Legrand était là (à l'époque des faits) et, à la demande du journaliste, ajoute qu'"il n'est pas innocent".

 

Il s'agit juste d'un sale et énorme mensonge, car oui Daniel Legrand a bien été accusé par plusieurs enfants. Et par plusieurs adultes. Même l'un des acquittés a reconnu l'avoir pris "deux ou trois fois" dans son taxi, en compagnie de Badaoui notamment.  Mais pour savoir cela, c'est sûr qu'il ne faut pas se contenter d'écouter le club des acquittés et leurs avocats.

 

Jonathan a été reconnu victime "mais pas suffisamment" selon le journaliste, ce qui est bien normal quand on voit comment cela s'est passé pour les enfants victimes : le procès vécu dans le box des accusés, la faible indemnisation à côté des acquittés, virés des foyers à 18 ans pile (le jour de leur anniversaire), et eux n'ont été reçus ni par Sarkozy ni par Hollande (pourtant il y avait de bonnes raisons de les recevoir).

 

Donc, on comprend que la défense de Daniel Legrand va  tenter de nous refaire le procès des victimes, histoire de détourner l'attention de l'accusé et de ses aveux bien encombrants.

 

Mais ce que va retenir France Inter dans tout ce "débat" est édifiant : le journaliste reste bloqué sur l'idée d'injustice dans la différence d'indemnisation entre les enfants victimes et les acquittés. Tout en donnant quelques chiffres, une nouvelle idée se distille : "C'est peut être la clé de ce nouveau procès".

 

Allez hop, après avoir fait passer les enfants pour des menteurs, on les fait passer pour vengeurs et intéressés par l'argent !!!!

 

La justice...non,

compléter le puzzle avec des pièces manquantes...non,

rétablir la vérité...non.

La volonté des enfants en se constituant partie civile serait au bout du compte financière.

"C'est peut-être pour ça qu'ils pensent ne pas avoir été reconnus victimes".....Ben tiens ! Ce serait pas un peu à cause d'un curé Wiel qui les traite publiquement de menteurs, de toute une presse qui les traite de mythomanes dérangés? Du fait qu'on croit leur mère uniquement quand elle se rétracte?

On voit bien que la stratégie de décrédibilisation se met en place.

 

Pour Rodolphe Costantino qui avait défendu Chérif, d'autres procédures auraient été possibles, "ce procès est juridiquement inévitable mais judiciairement absurde". Bravo à ce défenseur des enfants de déclarer ce procès absurde.

 

Afin d'illustrer la théorie complotiste liée à Outreau, bien ancrée sur la toile selon eux, on interroge Me Julien Delarue. Celui-ci, habitué aux poncifs sur LA vérité d'Outreau, revient avec ses attaques habituelles, comme s'il n'avait pas d'autre argument à avancer : c'est du "révisionnisme" avec des "relents de haine", des gens qui veulent "laver l'affront en s'attaquant au plus fragile", "un procès en sorcellerie". Ca, c'est LE grand argument des pro pédophiles: crier à la chasse aux sorcières dès qu'on cherche à en coincer. Parce que c'est bien connu, la pédophilie ça n'existe pas.

 

Et le journaliste y va de son ressenti : "On sent quand même que la tentation est grande de profiter de ce 3 ème procès pour mettre en doute le verdict d'innocence prononcé il y a 10 ans". On a envie de lui répondre que la tentation est grande pour les médias de désinformer à ce point en amont du procès, tellement grande qu'ils y ont cédé depuis longtemps et en force.

 

On reparle ensuite des faux aveux de Daniel Legrand, du fait qu'aucune preuve n'est venue corroborer ces derniers. Mais dans ce 3 ème procès, est-ce sur ces aveux que Daniel Legrand va être jugé ???

 

Quant aux "preuves", il nous semble que le fait que ses aveux soient corroborés par plusieurs personnes, adultes et enfants, pourrait les valider au moins en partie.

 

"Jusqu'où l'absurde va t-il s'installer dans le prétoire des assises de Rennes?", interroge-t-on. 

 

Me Reviron, avocat de Jonathan Delay démontre alors qu'il n'y a pas d'absurdité et que ce procès est légitime : "Je ne sais pas si Daniel Legrand sera condamné, en tout cas il y a vraiment matière à discuter et poser la question à des jurés." Depuis le départ, Me  Reviron souhaite que "le débat soit loyal"...espérons que le débat le soit davantage que les précédents procès et débats, mais ce n'est pas parti pour.

 

Puis vient la grande question: que deviennent les acquittés ? Autant demander à Dominique Wiel, qui travaille auprès des migrants avec le Secours Catholique après avoir contribué à la formation des journalistes de France 3. Allez hop, le témoignage du curé qui, dubitatif devant ce 3 ème procès, se dit : "Ils ne vont tout de même pas le condamner..." Ahhhh Dominique qu'on avait déjà entendu sur France Inter le 30 avril dernier. Le premier révisionniste d'Outreau puisque selon lui les quatre adultes jugés coupables, et qui ont avoué, sont en réalité innocents et leurs victimes reconnues sont des menteurs.

 

L'invité principal de cette émisson, avec un temps de parole conséquent, c'est Me Eric Dupont Moretti qui qualifie ce procès de "totalement" et "monstrueusement absurde". N'en jetez plus!

 

Mais Dupont Moretti ne fera pas la même erreur que les autres fois, aujourd'hui il va bien, très bien insister sur le fait que les enfants Delay sont les victimes de leurs parents et d'un couple de voisins. Que ces mômes ont été dévastés. Et là c'est la "1ère certitude". Ben, oui après en faisant venir un Paul Bensussan, fan de la théorie du Syndrôme d'Aliénation Parentale inventée par un défenseur des pédophiles, Richard Gardner, à la barre, on dira que ces enfants victimes et dérangés sont des menteurs qui ont inventé plein de choses affreuses.

Par contre, puisque aujourd'hui les gens sont choqués d'apprendre que les enfants étaient dans le box des accusés, Me Dupont Moretti en donne la raison : "Ce sont les avocats des enfants qui ont demandé que leurs petits clients soient à leurs côtés, et c'est devenue : la justice a mis les gosses dans le box des accusés". N'importe quoi!

 

La seconde certitude de Me Dupond-Moretti concerne les acquittés et "innocents" (terme qu'il préfère à acquitté) mais aussi les 50 autres personnes accusées pour rien... d'ailleurs le procès sera l'occasion d'en faire venir témoigner une dizaine.

On veut donc nous refaire le procès d'Outreau, d'ailleurs "aucun des gamins n'a mis en cause Daniel Legrand". MENSONGE!

 

Il est aussi choqué que Daniel Legrand soit "réexposé médiatiquement". Bon, il vaut mieux en rire parce que la réexposition de Daniel Legrand est bien maîtrisée et elle est issue d'une volonté de réveiller "l'émotion d'Outreau" et d'attendrir le public. En fait, il faut bien reconaître que cette exposition médiatique de Daniel Legrand est bien utile pour les avocats de la défense, elle prépare le terain de la cour de justice.

 

Eric Dupont Moretti aime aussi rappeller que Daniel Legrand, 33 ans, est un "gamin", un "gosse démoli" mais les avocats réunis feront "taire les voix de cette vengeance".

Derrière ce procès, il y a une association de défense de l'enfance, un syndicat de la magistrature et les psychologues et magistrats qui n'auraient pas supporté les deux premiers procès.

 

Et d'ajouter que sur internet, il se "fait pourrir depuis 10 ans de lettres en blog (diffusé sur Médiapart)" precise t-il, "des trucs dégueulasses". Il y a même "un petit groupe d'activiste qui tourne autour de Burgaud, Marie Christine  Gryson, du père que le gamin qui avait accusé son grand père, maire de Vence ,Christian Iacono", ces activistes "sont prêts à tout pour que les décisions qui ont été rendues à St Omer et à Paris soient considérées comme fausses".

 

Dans l'affaire Outreau, Dupont Moretti reconnait bien que les enfants ont eu le statut de victime, pour preuve : "les parents ont été condamnés ainsi que les voisins" et selon lui "le seul qui a été condamné à une peine ridicule était le juge Burgaud".

 

Nous ne savions pas qu'on pouvait être condamné par un blâme...mais Me Dupont Moretti n'a jamais accepté que le juge Burgaud n'ait pas commi de faute.

15/05/2015 – France Inter – Secrets d'info : "Outreau, le procès absurde"

17/05: JT de TF1

 

Claire Chazal nous présente un sujet sur le procès de mardi "qui va raviver bien des souffrances", "Daniel ne comprend pas l'acharnement de la justice".

 

Top chrono, reportage de 3 minutes, il y a peu de temps et tant à dire...

 

On plonge en plein pathos avec le grand classique du moment : "Sa silhouette hante toujours les terrains de foot, un rêve brisé depuis que Daniel Legrand a été happé par l'affaire Outreau."

Le foot... le rêve brisé... et bien sûr, les médocs... "sous médocs toute la journée, c'est pas une vie" dit Daniel.

A voir toutes ces télés se mobiliser autour de Daniel, son terrain de foot, ses traitements, on pense presque assister à un Danielthon.

 

On parle du père, des applaudissements en décembre 2005, et de la justice qui "revient lui demander des comptes".

"J'ai été jugé, acquitté, innocenté et on me rejuge sur les mêmes faits. Alors je serais coupable en étant mineur et innocent en étant majeur, c'est n'importe quoi", précise le concerné.

 

TF1 fait une jolie démonstration de répartition de la parole :

On nous explique qu'il s'agit des viols présumés sur les enfants Delay, dont Jonathan qui sera présent. On voit Jonathan 10 secondes le téléphone à la main qui marche. Rien ne sera dit de plus sur lui.

 

C'est quoi le message choisi par la rédaction ?

On montre un Daniel en piteux état et une victime "présumée" en meilleure forme, portable à la main, qui n'est pas shooté aux médocs.... On peut se poser la question.

 

Après ces 10 secondes, vite il faut revenir sur Daniel.

Il vit avec sa maman parce que les indemnisations ont été dépensées, elle le soutient et trouve que les accusations d'actes pédophiles entre 16 et 18 ans n'ont pas de sens. Apportant ce témoignage : "Daniel était toujours dans le quartier, si j'avais besoin de lui, je savais où il se trouvait. Il est innocent à 100 %, même 300 %".

 

Pour finir, une petite couche sur les aveux de Daniel Legrand, expliqués par Me Julien Delarue : "Ce sont des aveux utilitaires qui n'ont aucun fondement. On devra démontrer à nouveau qu'il ne reposaient sur aucun élément objectif." Les aveux d'un "gamin jeté en prison", selon l'avocat, qui aurait donc avoué avoir assisté au meurtre d'une fillette en croyant que cela le ferait sortir de prison.

 

Alors certes, Daniel Legrand n'est pas une flèche, mais tout de même. Qui peut sérieusement penser qu'avour avoir été présent lors du meurtre d'une enfant équivaut à un ticket de sortie de préventive?

 

On comprend en tout cas que la défense commence à nous parler des aveux de Legrand, histoire de diffuser leur version dans l'opinion publique.

Car, c'est vrai qu'ils sont bien embêtants, ces aveux. Parce qu'il a été le premier à les faire et que d'autres ont confirmé ces mêmes faits.

 

Vraiment... toujours les mêmes... toujours le même discours...

 

A ce procès, Daniel "ira avec une larme tatouée sur la joue gauche, symbole de ses souffrances qu'il se promet d'effacer un jour"

18/05: Europe 1

 

Europe 1 se remue depuis deux jours, pour répandre la complainte de Daniel Legrand dans l'opinion publique. Lundi midi, on a eu droit à une interview de Daniel Legrand. On pourra d'ailleurs les écrire à l'avance pour lui tant on connaît son argumentation: "je pensais pouvoir tourner la page", "J’ai été acquitté en 2005", "on me refait un nouveau procès", "Je comprends pas"...

 

Et au final "Je serais coupable mineur et innocent majeur ?", interroge l'innocent, avant de demander, vicieux: "Pourquoi me mettraient-ils en cause aujourd’hui, alors qu’ils ne m’ont jamais mis en cause ?".

Alors, que son avocat Dupont-Moretti fasse mine d'ignorer que Legrand a été accusé par au moins trois adultes et trois enfants, c'est encore "normal", même si cela reste un mensonge. Mais que Daniel Legrand fasse mine lui aussi d'ignorer les accusations qui pèsent sur lui, c'est carrément surréaliste. Ses avocats lui ont-ils bourré le crâne à ce point là ou bien sont-ce les médicaments qu'il prend qui l'ont rendu amnésique?


Evidemment, pas d'interview des parties civiles dans ce "reportage".

 

18/05: France 2 – JT 13 h

 

On commence à être habitué depuis quelques jours à avoir le même sujet copié-collé autour du 3ème procès.

En cette veille d'ouverture judiciaire, Elise Lucet lance le reportage qui ne déroge pas à la règle.

C'est parti pour 2 minutes de redites sauf que cette fois, on nous épargne les avocats de la défense...une petite pause, ça fait du bien quand même.

 

Lancement du reportage et on vous le donne dans le mille : terrain de foot, rêve brisé (tiens, comme TF1 hier au 20 Heures) : "Il rêvait d'être un grand footballeur, un autre Ribéry, un espoir qui s'est envolé en 2001."

 

On nous dit qu'il est revenu vivre dans son coin, à Wimereux, pas très loin d'Outreau "Outreau, c'est à 15 km d'ici, j'ai jamais mis les pieds là-bas" nous précise Daniel Legrand au cas où on lui demanderait ...

 

Comme d'habitude, on a droit à la mini rétrospective : accusés, acquittements, "les 13 inocents reçus à Matignon par le 1er ministre puis indemnisés".

 

Et comme d'habitude, la difficile remontée, la dépression, la mort du père, les traitements, reconnu inapte, le 3ème procès.....

 

"Dépressif, on s'en remet pas d'une telle affaire. Pas pu voir mon père pendant 30 mois (...) on s'échangeait des courriers (...) heureusement qu'il y avait ça. Parfois le juge nous les bloquait."

 

En filigrane, comprenez : "Rendez-vous compte, ce juge nous a empêché de communiquer parfois, un père et son fils quand même..."

 

Il faut bien comprendre que derrière des soupcons de participation à des actes de barbarie en réunion, on puisse empêcher 2 protagonistes de communiquer...juste pour éviter qu'ils s'accordent sur une même version des faits par exemple....

Donc même cette rétention de courrier, aussi désagréable soit elle, peut être considérée comme une démarche légitime et prudente du juge plutôt qu'un acte malveillant.

 

Daniel passerait trop de temps "sur internet, rivé sur son dossier, sur son affaire".

 

"J'ai résisté, j'ai tenu le choc malgré tout, il le fallait pour ma famille, même pour mon père", "je suis innocent, ils ont pas compris"....oui, nous sommes d'accord, des choses n'ont pas été comprises...alors tant mieux, le procès va éclaircir tout ça !

 

Puisque France 2 a commencé de la même manière que TF1, pourquoi ne pas faire pareil avec la fin du reportage ?

 

"Pour symboliser sa souffrance, Daniel Legrand s'est fait tatouer une larme...après ce 3ème procès, il veut l'enlever comme pour faire disparaître une cicatrice"

 

Verdict : Juste avant le procès, les JT de TF1 et France 2, même combat : 100 % Daniel Legrand garanti !

 

 

 

20/05: France Inter

 

Nos amis de France Inter disent que nous "ripostons" à tout, alors ne nous privons pas de riposter encore une fois aux émissions de cette radio hélas publique qui vient de nous infliger une émission de 16 minutes intitulée "Le conspirationnisme autour de l'affaire d'Outreau".

On peut dire que ça met en apétit. Si ça se dégonfle comme l'article de "décryptage" de Stéphane Durand Soufflant, on risque d'être très déçus.

 

Evidemment, aucun "complotiste" n'est présent sur le plateau, et il est peu probable qu'ils aient été invités. Personne à ma connaissance n'a même été contacté pour donner son avis.

 

Allons-y, donc.

 

La présentatrice Sonia Devilliers nous explique d'entrée: "Chaque article, chaque émission sur Outreau engendrent une riposte (bla bla) Les journalistes accusés de connivence".

 

La question de cette émission est: Comment sommes nous (oui: nous) "organisés pour discréditer la parole médiatique et la contrer?"  Ah grande question, mais nous avons de la chance: Thierry Lévêque du ridicule blog Crocs de Bouchers, qui croyait nous "moucher" avec un rapport éventéde l'IGSJ, est l'un des deux seuls invités, l'autre étant l'avocat de Legrand, Me Julien Delarue. Avec de tels invités, on ne risque pas d'avoir une voix dissonante.

 

Nous aurions apprécié d'être contactés pour participer à ce brûlant débat, mais pas de chance: on a oublié de nous convier. C'est cela, la déontologie journalistique, aujourd'hui.

 

Enfin revenons à l'essentiel: nous ne cherchons pas à contrer la "parole médiatique", d'ailleurs elle n'est pas aussi unanime que cela au sujet de l'affaire d'Outreau, et l'idée que nous suivons est de rappeler à l'opinion publique que dans cette histoire il y a bien eu des victimes.

 

On a aussi Moretti qui se plaint des "lettres et blogs" de ce "petit groupe d'activistes" qui sont "prêts à tout" et passent leur temps à le "pourrir".

 

Oh le pauvre.

 

Bref, on n'a pas vraiment le temps de répondre mais cette pitoyable émission a pour seul but de faire croire au grand public que Daniel Legrand est victime d'un complot. Oui: un complot. Ourdi par ce "petit groupe d'activistes" qui en veut à l'Innocent. Pour quelles raisons? mystère. Mais il y a un complot, selon ces savants... complotistes! 

On peut cependant applaudir un fait: c'était une des premières émissions dans lesquelles les avocats de la défense évoquaient les victimes.

 

Matthieu Aron, ensuite, tient à évoquer Soral, issu du "national socialisme", et la théorie du complot, la "remise en cause des acquittements", le "délire", la "mouvance révisionniste", ce "petit groupe de gens" qui n'est pas si petit en réalité, le tout avec un ton pontifiant.

 

Ce qui est drôle, c'est qu'on estime que les gens qui soutiennent les victimes osent "mettre directement en cause des journalistes", ce qui est tout à fait vrai concernant, notamment, Florence Aubenas. Toutefois ce ne sont pas "les" journalistes qui sont "remis en cause", mais certains d'entre eux qui semblent avoir laissé leur déontologie aux vestiaires.

 

Sachez aussi que le documentaire "Outreau, l'Autre vérité", sert de "porte drapeau" à ce "mouvement révisionniste". Que le combat est contre les médias.

 

La journaliste dit qu'aucune chaine n'a accepté de diffuser ce documentaire, mais c'est faux: la télévision publique suisse l'a fait, en prime time, à l'automne dernier.

 

Après avoir tapé sur ce documentaire sans bien sûr l'attaquer sur le fond, on cherche à faire passer les contestataires de la version de la défense pour des illuminés, on attaque ceux qui font des "blogs". Mais on ne nous répond jamais sur le fond. Marie Christine Gryson, jacques Cuvillier, sont qualifiés de "complotistes".

 

L'argument imparable qui permet de ne pas répondre sur le fond et qui empêche l'auditeur de penser par lui-même.

 

 

20/05: Karl Zero

 

Parce que nos amis les journalistes oublient presque systématiquement d'inviter les "complotistes" sur leurs plateaux, voici l'interview de Serge Garde par Karl Zéro, diffusée il y a quelques jours: "Outreau ou pas assez ? Serge Garde : encore !"

 

M. Zero rappelle donc que Serge Garde est cité par les avocats de Daniel Legrand comme en quelque sorte l'un des meneurs de ceux qu'ils appellent "les révisionnistes/ complotistes/ conspirationnistes" (rayez les mentions inutiles), ce à quoi Serge Garde répond qu'en fait, tout cela n'est qu'une projection sur les autres et sur lui "de ce qu'ils font eux-mêmes".

 

"Ils n'ont pas arrêté de mentir, ils continuent, et ce sont les enfants, c'est moi qui mens...", explique Garde.

 

Il rappelle que l'accord passé entre le parquet et les avocats de Legrand pour que le procès n'ait pas lieu, le tout "dans le dos des parties civiles" est une chose "incroyable". Il rappelle que si ce procès a lieu maintenant, c'est parce qu'il n'a pas eu lieu avant. C'est aussi simple que cela. Et s'il n'a pas eu lieu à l'époque, c'est à cause de cet "accord".

 

Alors qu'ils cessent d'accuser les autres d'applaudir la tenue dudit procès, et même de les accuser de l'avoir mis à l'ordre du jour.

 

Au sujet des aveux de Legrand, que Serge Garde lit en partie, on doit admettre que ceux-ci sont détaillés et ont l'air tout à fait sincères.

 

L'argument de Dupond Moretti comme quoi Legrand aurait inventé l'histoire du meurtre pour "prouver par l'absurde" que Badaoui mentait sur toute la ligne est aussi une aberration. Legrand aurait échafaudé un plan pareil avec un QI estimé à 80 par un expert. Balèse.

 

Legrand, en plus d'avoir avoué ses propres actes, a aussi dénoncé huit adultes.

 

Sarge Garde estimé que le procès de Daniel Legrand n'est pas le lieu pour revenir sur les acquittements, ce sur quoi tout le monde s'accorde, à part manifestement les avocats de Legrand qui nous "refont le match".

 

"Il est important que des choses soient dites, parce qu'on a menti aux français", insiste le journaliste.

 

Garde rappelle que Legrand était déjà toxic quand il était adolescent: au moment où il dit avoir été un espoir du football français, il se mettait à l'héroïne.

 

Karl Zéro lui demande pourquoi toute cette " énorme machine de guerre" s'est mise en branle pour dénoncer le procès.

"C'est une excellente question et je crois qu'on peut tous s'interroger. En l'occurrence il y a eu une floppée d'émissions sur France 2, France Inter, le service public, et qui présentaient des émissions pour plaindre Daniel Legrand, mais en oubliant la parole des enfants, des parties civiles"

 

Il explique que les avocats de Legrand "tiennent le même discours" aujourd'hui: Burgaud le vilain, Dany le grand qui n'est pas Daniel legrand, les enfants menteurs.
 

Serge Garde trouve très inquiétant pour la démocratie que des journalistes deviennent les porte-micro des avocats de la défense, sans prendre le moindre recul par rapport aux théories de la défense. Et il a entièrement raison: tous les journalistes devraient trouver cela pathétique. Leurs lecteurs aussi.

 

Aujourd'hui, les conséquences d'Outreau "se mesurent dans tous les prétoires de France", rappelle Serge Garde, prétoires où "la grande tendance c'est d'acquitter des gens accusés d'abus sexuels sur des enfants parec qu'on ne va pas refaire un procès d'Outreau, les enfants mentent..."

 

 

23/05: BFM

 

Une interview grandiose de Karine Duchochois, cette aquittée devenue chroniqueuse judiciaire ) France Inter, une radio qui se montre d'une partialité incroyable quant à ce procès de Rennes.

 

C'est donc "une femme en colère" qui va venir "soutenir Daniel Legrand", mais surtout "laver l'honner des acquittés" et "aider les enfants enferrés dans leurs mensonges".

 

Elle dit qu'elle est "à nouveau obligée d'aller dans une cour d'assises", mais on rappelle que ce sont les avocats de Daniel Legrand qui l'ont appelée. Elle veut donc le "soutenir".

 

Elle non plus "ne comprend pas" pourquoi Legrand "sera rejugé pour les mêmes faits".

Elle dit que "les magistrats n'accepteront jamais de dire qu'ils se sont trompés", et "il y a des révisionnistes" qui disent que "les acquittés sont coupables", ce qui est "insupportable" parce que "ça fait planer le doute".

 

Elle dit que "les enfants sont enfermés dans leur mensonge". Elle révèle même qu'elle voulait les rencontrer pour les aider à changer de version. Mais elle ne l'a pas fait. Ouf. Parce que là, ça aurait été de la manipulation.

 

"Je vais dire à Jonathan: tu te plains qu'on te traite de menteur, mais pour moi tu as menti, tu m'as accusée". Voilà donc le but de son déplacement à Rennes. Elle dit que son fils est victime de la justice parce qu'il a été placé à cause de l'affaire. Sauf que Jonathan n'a pas été le seul à l'accuser.

 

Elle dit que son fils âgé aujourd'hui de 19 ans est détruit, qu'il a arrêté l'école, qu'il a eu des problèmes psychologiques. Aujourd'hui, il voudrait lui aussi venir soutenir Daniel Legrand.

 

Sauf que concernant son fils, on a laissé de côté certains éléments, comme cela a été rappelé sur LCP par une intervenante.

 

"Outreau pour moi c'est le juge Burgaud et Myriam Badaoui, parce que lui il l'a écoutée, il lui a fait des promesses, elle a commencé à parler, elle a donné des noms, il a pris les noms, il lui a donné des noms, il y a eu un espcèce de jeu maléfique entre Badaoui et le juge Burgaud", déclare Kaine Duchochois. Un tissus de mensonges: le greffier de Burgaud a démenti tout cela: il était présent et n'a aucun souvenir que Burgaud ait "donné des noms" à Myriam Badaoui, ou qu'il lui ait "fait des promesses". Patrice Burgaud a démenti cela avec force, et d'ailleurs la défense serait bien incapable de prouver quoi que ce soit. Rappelons enfin que les avocats des accsués étaient présents lors de ces auditions, et que si quelque chose de tel s'était produit, ils n'auraient certainement pas manqué de le faire remarquer. Ce qui n'a jamais été le cas.

 

Les insinuations de Karine Duchochois et des avocats de la défense sont de la manipulation, d'autant plus que tout cela é été infirmé lors des audiences de cette semaine.

 

Mais comme disait Goebbels: "à force de répéter un mensonge, cela devient la vérite". C'est là tout l'art de la propagande.

23/05: BFM (bis)

 

Là, BFM entreprend de nous faire le topo de l'affaire d'Outreau, bien partial comme on commence hélas à en avoir l'habitude. D'ailleurs, le reportage commence par une longue interview dans laquelle Daniel Legrand ("un homme abîmé" tient-on à nous préciser) explique que la justice ne peut pas le mettre en prison parce qu'il est innocent.

 

Il doit "ENCORE" (on insiste bien sur le mot) "affronter la justice". "AMrqué à vie par cette affaire, il s'est fait tatouer une larme sous l'oeil gauche", nous dit le commentaire.

 

"Outreau c'est une sordide histoire d'inceste", avec "au centre de cette affaire Thierry Delay et sa compagne Myriam Badaoui". Sauf que là on parle d'inceste qui concerne 12 enfants victimes, de cinq fratries différentes, et quatre adultes. Et que le couple Delay n'est "au centre" de l'affaire que pour els avocats de Legrand et certains journalistes.

 

On laisse quelques secondes la parole à Jonathan, qui explique qu'il en a marre de "cette étiquette de menteur" qu'on lui colle "depuis 10 ans".

 

Puis on conclut encore sur Daniel Legrand: il ne comprend pas, c'est insupportable, il prend des médocs, vit chez sa mère, le père Legrand est mort, sa mère ne "dort déjà pas beaucoup"... Le refrain habituel, avec une petite musique de film histoire de bien appitoyer le spectateur.

 

Puis, ce sont les avocats de Legrand qui ont le dernier mot.

08/06: Canal +

 

Le Grand Journal a tenu à consacrer quelques minutes à Daniel Legrand, Franck Berton l'un de ses avocats, et l'acteur Philippe Torreton, qui a joué le rôle d'Alain Marécaux dans la fiction sur son calavaire d'accusé. Mais l'acquitté ne peut pas venir parce qu'il "n'est pas bien".

 

C'est Torreton qui commence, bizarrement, en disant qu'il trouve "scandaleux" ce dernier procès, et en tapant sur Marie-Christine Gryson qui lui a envoyé son livre. Pour Torreton, la psychologue a "été virée" parce que "ses expertises étaient mauvaises". Torreton se plante, comme l'a rappelé l'intéressée.

 

Ce 3e procès "c'est une construction d'un groupe de soi disant défense de l'enfant et d'avocat qui n"en finissent pas d'entertenir une légende. Moi j'ai subi ça avant le procès", selon le comédien, qui a se croit peut-être sur scène.

 

Berton enchaîne en dénonçant "cette bande de révisionnistes" qui selon lui est à l'origine de ce procès.

 

Puis, Canal nous gratifie d'un reportage censé nous résumer l'affaire. On y retrouve tous éléments de langage habituels au sujet de ce "dernier round": "un fiasco sans précédent", "Tchernobyl judiciaire", "le couple machiavélique Delay Badaoui" (pour une fois que ce n'est pas Burgaud et Badaoui, "la volte face de Myriam Badaoui" (à St-Omer), "13 vies brisées", des acquittés qui pleurent devant les caméras, "Daniel Legrand est blanchi définitivement".

 

On qualifie l'audition du juge Burgaud devant la commission d'enquête parlementaire de "surréaliste", ce qui est normal quand on ne connait du dossier que les déclarations de la défense.

On termine avec Legrand qui perd sa dent devant le Parlement de Bretagne, après son acquittement, et on demande comment il se fait que cette affaire soit toujurs d'actualité.

 

Le tour de force est de ne pas avoir dit une seule fois le mot "victime".Rien sur les 12 enfants reconnus victimes et indemnisés, ils n'existent pas.

 

Retour sur le plateau du Grand Journal et Berton répond à la "question": le procès a "marqué l'histoire judiciaire", mais aussi "parce qu'une bande de révisonnistes, de sgens qui sont finalement mus par une association, je crois qu'il faut la citer, Innocence en Danger"

Un chroniqueur intervient alors et montre les images de la sortie du tribunal, avec des gens en train de huer les avocats de Daniel Legrand, et Daniel Legrand lui-même, tout en rpécisant que "l'ambiance était tendue dans le tribunal et à l'extérieur du tribunal".

 

En réalité, les huées n'ont commencé que parce que certaines personnes se sont cures au cirque, à sortir avec les bras levés en signe de victoire, et à applaudire Legrand devant le tribunal. Il est normal que les gens venus soutenir les enfants aient réagi. Certains, hélas, ont été un peu véhéments, mais en tout cas dans le tribunal il n'y a eu aucun incident, à part un type sorti d'on ne sait où qui a été expulsé au 2 e jour du procès.

 

Quand ce chroniqueur dit que l'ambiance était tendue, peut-être aprle-t-il de la pression médiatique, des charges violentes contre plusieurs témoins des parties civiles, du comportement envers les soutiens des frères Delay?

 

Ce chroniqueur continue en déclarant qu'Innocence en Danger "a profité d'une brèche dans la procédure", et berton fait oui oui. Sauf que les choses ne se sont pas passées comme cela.

 

La présidente d'IED l'a expliqué lors de son audition: elle a simplement demandé où en était ce dossier. FO Magistrats a rappelé que la France serait en infraction si elle n'audiencait pas le procès, et le procureur a rapidement réagi en le mettant à l'agenda, 3 mois avant la prescription.

 

Mais, il est peut-être plus facile de croire à un vague complot que de chercher à établir la réalité des faits.

 

On apprend aussi que "autour" d'IED, "il y a une galaxie qui s'est constituée". Faudrait savoir, c'est Soral, Marie-Christine Gryson, Serge Garde ou IED le chef de file?

 

En tout cas on est super organisés si on s'est tous rencontrés juste avant le procès pour mettre au point notre stratégie, qu'on n'a pas d'ailleurs.

 

Et que trouve-t-on dans ladite "galaxie"? Je vous le donne en mille: "des militants d'extrême droite proches d'Alain Soral". Mais alors je me demande où ils en ont vu, nous en deux semaines on 'nen a pas vu un seul.

 

Hallucination, comme quand Berton a réclamé 25 flics dans la salle pour le verdict, soi-disant parce qu'il craignait des débordements?

 

"On voit même l'animateur Karl Zero qui met encore en doute l'innocence de votre client", et hop voilà vous avez "la galaxie". Il en a oublié un paquet, mais bon on n'est pas là pour mener de vraies enquêtes de terrain, les dépêches AFP et les dires d'un avocat suffisent.

 

D'ailleurs Berton complète le tableau de la "galaxie" des "révisionnistes": "l'experte Gryson, l'entourage de Soral, cette association, finalement, dont on a un certain nombre de confusions sur les financements" (ah bon? Pourtant c'est assez clair).

 

Il en manque encore plein, et "l'entourage de Soral", on est désolés mais on ne l'a pas vu à ce procès, ni avant, ni après. Là, 'cest encore de la vieille théorie du complot.

 

Bref, selon berton, la "galaxie" veut revenir sur les acquittements. On a assez répété que pour nous, le débat n'est pas là, mais apparemment l'argument porte ses fruits, donc on le dit en boucle.

 

Là où il y va (très) fort, c'est quand il dit que ce sont les "révisionnistes" qui ont "voulu refaire le procès"! On rêve: c'est bien le club des 6 qui a invité tous ces acquittés qui ne connaissaient pas Daniel Legrand, et qui a apssé son temps à taper sur le juge Burgaud et les experts qui ont vu les enfants. Si on 'na quasiment pas parlé de Daniel Legrand à ce procès, c'est bien à cause d'eux. On a passé des journées entières à faire le procès de tout le monde sauf de 'laccusé.

 

Les parties civiles, elles, auraient bien aimé qu'on reste dans le cadre des débats et qu'on respecte la loi, car comme l'a rappelé le président, si on avait "appliqué à la lettre" ce que dit la loi, les acquittés auraient pu rester tranquillement chez eux au lieu de nous casser les oreilles avec leurs pleurnicheries et leurs oublis opportuns.

 

Puis Polony demande ce qui pousse "ces gens là à agir", par exemple "une théorie du complot, une vision fantasmée"... Mais demandez-le nous: on est très faciles à contacter et on serait ravis de vous répondre à vos interrogations.

 

Berton saisit la perche et répond "moi je pense que c'est un peu tout ca".

 

Pas une seule fois on n'évoquera les arguments de "ces gens là", de la "galaxie" ou on ne sais quoi, non on est juste là pour servir d'épouvantail et occulter le fond du dossier, c'est-à-dire les accusations graves portées par els frèrs Delay contre l'acquitté.

 

Berton tape ensuite sur "les livres", le documentaire de Serge Garde, le syndicat FO Magistrats, il ajoute même que "pour le bien" des frères Delay il ne fallait pas refaire ce procès.

 

Puis Torreton, parti dans son délire paranoïaque, continue: "C'est des gens qui existent grâce à ça, sinon on n'entend pas parler de ces gens là, c'est presque des mouvements sectaires, c'est quelque chose qui est absolument terrifiant... Ils existent grace à Outreau, donc ils ont tout intérêt à faire un buzz incroyable. Vous vous rendez-compte, moi avant le film j'ai reçu des courriels, j'ai reçu le livre de Gryson aussi, avec une dédicace extrêmement virulente

- Des menaces? demande le chroniqueur, fébrile

- Pas des menaces parce qu'elle sait y faire donc moi j'ai mis ca entre les mains d'un avocat bien-sur, mais non il n'y avait pas de quoi attaquer. mais c'est de l'intimidation, ah bon vous allez jouer un père pédophile?"

 

Sur le buzz, là aussi il faudrait savoir: on a des audiences confidentielles ou on fait le buzz?

 

Par contre, on est curieux de savoir sur quels critères se base cet acteur pour qualifier ceux qui rappellent l'existence des 12 victimes de "groupe sectaire" ou "presque".

 

C'est de la diffamation, et il ne se rend pas compte à quel point il est ignorant dans cette affaire. De quel droit se permet-il de juger le travail de gens qu'il ne connaît pas, alors que tout ce qu'il connait de l'affaire c'est ce qu'a bien voulu lui dire Marécaux, et ce qu'on dit les médias?

 

C'est lui la secte, à diaboliser la critique, à utiliser l'arguement anti réflexion de secte pour qualifier ces gens qui osent se poser des question et rappeler une bête vérité judiciaire.

 

Torreton est dans une construction mentale dangereuse, à voir des complots partout. Peut-être qu'il a peur de réfléchir un peu plus en profondeur, peur de ce qu'il trouverait?

 

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