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15/04: Le Figaro

 

Cet article anonyme intitulé "Acquitté d'Outreau, il sera jugé une troisième fois : "Je ne comprends pas"" est en fait un entretien avec Daniel Legrand qui joue les naïfs et fait mine de se demander pourquoi on le "rejuge sur les mêmes faits".

 

Or, tout le monde sait très bien que ce ne sont pas "les mêmes faits", mais des faits antérieurs à ceux qui ont été déjà jugés et pour lesquels il n'a pas été "innocenté" mais acquitté.

 

Il parle peu, mais il a bien appris son texte.

 

On parle du "cauchemar" de Daniel Legrand, de son "désarroi", on nous parle d'"un homme dévasté" et comme d'habitude il n'y a pas un mot pour les victimes.

 

On croit pourtant reconnaître la plume de Durand-Souffland l'ami de Moretti quand il est écrit que l'association Innocence en Danger et un syndicat de magistrats sont des "jusquauboutistes" d'Outreau. Une expression qu'il a été le seul à utiliser. A moins que l'auteur n'ait fait un copier-coller d'un article d'il y a un an...

 

Daniel Legrand conclut: "Outreau m'a tout chamboulé. Ça m'a rattrapé. Ça m'a détruit", alors qu'il avait déjà de sérieux problèmes d'addiction au moment des faits qui lui sont reprochés.

 

21/04: Le Parisien

 

Cet article et quelques autres sortis ce jour-là font suite à une mini conférence de presse organisée par Jonathan Delay.

 

Le jeune homme ne peut pas vraiment parler et entrer dans les détails, mais il dit qu'il attend ce procès depuis bien longtemps et rappelle qu'à l'époque des procès de Saint-Omer et de Paris, "On avait presque inversé les rôles, nous étions les menteurs".

 

Dans l'article, on lit que "Cet accusé qui lui fera face le mois prochain devant les assises de Rennes, il ne l'a pourtant jamais dénoncé". Ce à quoi Me Reviron, 'lavocat de Jonathan, a répondu: "Il ne parle pas de Daniel Legrand fils pendant l'enquête, mais on ne lui a pas non plus montré sa photo. Nous répondrons au procès".

 

Dans cette interview, Jonathan explique qu'il a revu sa mère quand elle est sortie de prison, en 2011, et sa description de celle-ci est pour le moins étonnante:

"Elle avait perdu 70 kg et s'était fait refaire le nez, les pommettes, les dents. J'étais à côté de cette femme depuis vingt minutes sans l'avoir reconnue ! J'ai été honnête avec elle. Ça n'a pas été bisous-bisous, tu m'as manqué. Mais elle n'a toujours pas répondu à mes questions. Ça a duré quinze minutes maximum".

 

Il faudra qu'on nous explique comment une femme qui a  passé plusieurs années en prison, et à qui on doit payer un appartement à sa sortie, ainsi que sa réinsertion, a pu financer une telle chirurgie esthétique.


C'est donc une Myriam Badaoui métamorphosée qui est sortie de prison. Se préparait-on à faire le tour des plateaux télé avec elle pour redire qu'elle avait menti jusqu'à la fin du procès de Saint-Omer, quand elle a déclaré que tous les accusés étaient innocents, qu'ils n'avaient "rien fait"?

 

On apprend aussi que Chérif Delay, son frère aîné, s'est également porté partie civile au procès.

 

 

15/04: Le Parisien

 

Un article entièrement dédié au calvaire de Daniel Legrand, "le seul des acquittés à devoir être rejugé".

 

L'introduction est de mauvaise foi car on sait très bien pourquoi il est le seul à repasser au tribunal: c'est parce qu'il est le seul à qui on a reproché une partie des faits durant sa minorité.

"J'ai tellement pleuré", "Cette affaire, ça m'a cassé", "J'avais fait trente mois de prison", "J'ai été jugé, innocenté, et on me rejuge sur les mêmes faits. Je ne comprends pas", "Outreau m'a tout chamboulé. Ça m'a rattrapé. Ça m'a détruit", "Je m'occupe comme je peux. Télé, musique, Internet", et il dit même que pour ce procès, il n'a "plus la force".

 

Voilà, en gros, ce qu'il répète depuis 10 ans, on pourrait appeler cela la sérénade des acquittés, parce que d'autres s'y livrent encore, comme Dominique Wiel, Alain Marécaux ou Karine Duchochois. Quant aux enfants victimes, ils ne doivent pas se sentir beaucoup mieux.

 

On nous parle aussi de sa condamnation pour "trafic". En fait 130 grammes d'héroïne, trouvés quand il est arrêté lors de son quatrième voyage aux Pays-Bas, début 2006.

 

Plus loin dans l'article, on lit que "Il soupire : "Mon père me manque beaucoup. Depuis sa mort, j'ai plus le goût. J'ai perdu ma moitié. " Ce vide le laisse encore plus désemparé face à l'audience à venir. "Je dois affronter la justice tout seul maintenant. Je ne l'ai plus à mes côtés""


Il est vrai qu'après avoir parlé du meurtre de la petite fille, et il a été le premier à le faire, Daniel Legrand s'est rétracté au bout de deux mois, après avoir reçu une lettre de son père (et quelques menaces, comme il le dira également). Un père à qui il a écrit ce qu'on peut appeler des lettres d'amour.

 

L'article continue: "Il assène soudain avec rancœur : "Ils ont tué le père, ils veulent la tête du fils... Je les ai embêtés avec mes mensonges. Ils veulent me le faire payer"".

 

Quand il dit que "on" a tué son père, il oublie que la justice a fini par les acquitter tous les deux, et qu'ils ont même touché des indemnités sans précédent, négociée en dehors des procédures habituelles. Qu'ils ont été reçus à Matignon, qu'ils ont pu s'exprimer comme ils le voulaient dans la presse, et qu'ils ont même écrit un livre, lui et son père, au sujet de cette affaire.

 

Il faudrait aussi rappeler comment ont été traités les enfants victimes, virés de leurs foyers respectifs le jour de leurs 18 ans, laissés sans ressources, sans diplôme, à la rue. Et qui, eux, ont été loin de toucher des centaines de milliers d'euros, comme ce fut le cas pour les acquittés.

 

LA PRESSE

01/06/2011 : France Soir

 

Ségolène accorde au journal une longue interview. L'occasion de faire le point sur la politique et autres sujets. Il y en a un qui est abordé et qui nous intéresse particulièrement.

 

Concernant les affaires de moeurs (DSK, George Tron) et le tabou du harcèlement moral et sexuel, Ségolène précise : "Nous vivons dans une société où règne la loi du silence sur les questions de harcèlement moral et de harcèlement sexuel. Les victimes pensent qu’elles sont les seules à subir cela et ont peur de révéler ce qui se passe. [...] Comme s’il existait une sorte d’impunité pour les détenteurs du pouvoir."

 

A la question "Le tabou n'est-il pas en train de tomber ?", Ségolène parle sans langue de bois. Voici sa réponse intégrale :

"Je l’espère. Mais il y a encore beaucoup à faire. En France, un viol est commis toutes les deux heures, et seules 10 % des victimes osent porter plainte. La condamnation de la pédophilie a aussi régressé depuis l’affaire d’Outreau : ne vient-on pas de découvrir qu’ une partie au moins des parents dont on a dit qu’ils avaient été injustement accusés se sont bien prêtés à des actes sexuels avec des enfants ? On a retrouvé des cassettes chez un des couples ! Or on a accablé un juge, on n’a pas reconnu la parole des enfants… Cette histoire est révélatrice de la difficulté, pour les victimes, de se faire entendre."

 

L'actuelle ministre de l'écologie avait vu juste en 2011 et ne mâchait pas ses mots.  

"Une partie des parents" ... Ségolène Royale parle du couple Lavier, acquittés en 2005, qui ont été inquiétés en février 2011, suite à une fugue et la dénonciation de maltraitance de deux des enfants du couple.  Ségolène était clairvoyante en juin 2011 puisque le couple a été condamné en 2012 à 18 mois avec sursis.

 

08/05: L'Avenir (Belgique)

 

Voilà que la presse Belge, sans même envoyer un reporter sur place, se fait l'écho du martyre de Daniel Legrand dans un article intitulé sans demi mesure "Acquitté et rejugé dans l'affaire Outreau: la justice s'acharne".

 

Le journaliste explique que Legrand sera rejugé "pour les mêmes faits", ce qui est, encore une fois, une approximation.


Mais, le tout premier paragraphe est proprement hallucinant: "Dans 10 jours, à Rennes, s’ouvrira un procès honteux. Honteux pour la justice française qui persiste dans le gâchis qu’elle a généré avec le procès d’Outreau dont la plupart des accusés avaient été acquittés en 2005".

 

Ce qui est honteux, c'est de prendre une position aussi tranchée quand on n'y connait rien à cette affaire. On croirait entrendre les avocats de la défense, Mes Delarue et Dupond Moretti!

 

Ce journaliste n'a--il pas en tête le "gâchis" que cette affaire a été pour les enfants reconnus victimes finalement, soit 12 enfants. Et sur quoi se base-t-il, exactement, pour dire que ce gâchis est du à la justice?  Et connait-il seulement l'existence des victimes?

 

L'auteur, Emmanuel Huet, retourne ensuite son bazooka dans la plaie: "Le procès d’Outreau, c’est une plaie béante dans l’histoire de la justice française. Sur base d’accusations fallacieuses, 11 personnes seront condamnées en première instance pour des crimes sexuels".


Sur quoi se base-t-il pour dire que toutes les accusations concernant les 11 condamnés étaient "fallacieuses"? Ce n'est pas parce que les jurés ont finalement acquitté les accusés en masse que les témoignages des enfants étaient inconsistants, comme l'ont montré les expertises.

 

Et pourquoi, d'ailleurs, quatre adultes auraient été condamnés in fine si les accusations étaient "fallacieuses" à ce point?

 

En effet, les procès d'Outreau et le verdict quelque peu contradictoire oblige à faire une lecture assez précise de ce qu'il s'est passé, et à éviter les approximations dont est friand le fan club de Daniel Legrand. Si on veut être honnête par rapport à cette histoire, il faut voir plus loin que la légende qui est racontée à l'envi depuis plus de dix ans maintenant.

 

Cela demande un peu de temps et d'honnêteté intellectuelle, c'est vrai.

 

Ensuite, c'est la totale: Huet revient sur le drame des acquittés, "acculés par une justice aveugle, victimes d’une enquête bâclée, d’aveux extirpés". Le juge Burgaud portera-t-il plainte pour cette afirmation calomnieuse? Il le pourrait, en tout cas.

 

Quant à l'enquête bâclée, il faut savoir: les accusés ont déjà passé 3 ans en prison pour certains, ce que ne manquent pas de rappeler tous leurs amis, et il aurait fallu prolonger l'enquête au-delà des délais admissibles?

 

Puis, histoire de reprendre parfaitement le réquisitoire des avocats de Legrand, Huet nous explique que Legrand a été "Mis en cause par des enfants qui évoquaient un "Dany Legrand"". Me Reviron, l'avocat de Jonathan Delay, a déjà longuement répondu à cette histoire à dormir debout.

 

Huet revient ensuite sur le chemin de croix de Legrand: "Depuis 2005, Daniel Legrand ne s’est pas vraiment reconstruit. Il est même reconnu handicapé. Il est dépressif, est passé par la drogue et suit un traitement médicamenteux lourd".

 

Il reprend même la fameuse expression du Figaro de "jusqu’au-boutiste", mais en palrant cette fois de la justice et pas d'Innocence en danger et du syndicat de magistrats...

 

Puis, parti sur sa lancée, le journaliste se lâche: "Pourtant, il s’agit des mêmes faits, avec les mêmes victimes: Bref, on refait l’histoire et on enfonce à nouveau un homme qui a déjà tout perdu".

 

Tout perdu, sauf 250.000 euros, oserait-on rappeler.

 

Huet raconte ensuite comment le parquet avait promis à Dupond Moretti que ce procès n'aurait jamais lieu. "L’accord prévoyait d’aller au bout de la prescription des faits (octobre 2013) et de ne pas rouvrir un procès inutile", peut-on lire. Ce qui est quand-même grave, dans un pays qui se veut un "Etat de droit".

 

Car les pires "dysfonctionnements" dans cette affaire, ça a été quand on a forcé les enfants à témoigner dans le box des accusés, quand Yves Bot a fait ses excuses auprès des futurs acquittés avant même que les jurés ne soient partis délibérer, et quand un procureur s'est engagé à ne pas respecter la loi pour faire plaisir aux avocats de la défense, au lieu d'audicencer cette affaire dans la foulée.

 

Après cette liste d'aberrations aussi lourdes que fausses, Huet tape sur Innocence en Danger et sur le documentaire "Outreau, l'autre vérité", qui selon lui est "complotiste". Le mot est lâché.

 

Mais soyons sérieux deux minutes: qui voit des complots partout dans cette affaire? Le complot des enfants menteurs et des assistantes maternelles qui ont tout fait pour détruire de pauvres innocents. Ou le complot d'une association de défense de l'enfance pour que ce procès soit enfin audiencé? Ou le complot de ceux qui rappellent seulement que dans cette affaire, il y a aussi eu 12 enfants victimes. Si rappeler cela est un complot, la démocratie et la liberté d'expression sont tombées très bas. 

 

Ainsi, Huet écrit: "L’association qui prône une forme de révisionnisme a même fait réaliser un documentaire sur le procès d’Outreau. Dans le film, on peut entendre ce genre de discours qui fleurent le grand complot: "on ne nous a pas tout dit", "une parodie de justice"… Le documentaire joue sur le ton "le film qu’aucune télévision n’a osé diffuser." Même le juge Burgaud, celui qui a procédé par acharnement et par entêtement à l’égard des inculpés-condamnés-acquittés se plaint "d’avoir été comparé à un nazi".

 

Cher M Huet, non les avocats de la défense, seuls à s'exprimer dans les médias, n'ont pas tout dit. Ils ont même beaucoup menti. Et quand il écrit que "même" le juge Burgaud se plaint "d'avoir été comparé à un Nazi", est-il en train de dire que le juge Burgaud n'a pas le droit de se plaindre de telles attaques? Et si oui pour quelle raison?

 

Le Nazi, ici, ce serait plutôt l'auteur de ces lignes, incapable de réfléchir deux minutes et de sortir du story telling, de la fable habituelle.

 

Et de conclure, péremptoire: "Voilà un procès qui ne redorera vraiment pas l’image de la justice française dans cette sinistre affaire d’Outreau…".

 

On n'en revient pas qu'un journaliste étranger se permette une telle liberté par rapport à la justice française, et encore moins que, sans avoir jamais lu le dossier, ce journaliste nous publie un article aussi partisan.

 

11/05: Paris Match

 

On apprécie vraiment cet article intitulé "Outreau, la victime oubliée" qui, pour une fois, donne la parole à une victime. Paris Match est venu interviewer Jonathan Delay, et lui a consacré quatre pages.

 

Malgré la censure obligatoire pour des raisons juridiques (il est interdit de dire ou de sous-entendre que les acquittés sont coupables, ce qui peut s'avérer compliqué en l'occurrence), l'article va quand-même au fond des choses.

 

Le premier mérite de cet article est de parler de ces 12 victimes, celles dont les autres ne parlent jamais, celles qui font tellement désordre dans la jolie histoire des acquittés. 

 

La journaliste explique que la vie de Jonathan, jusque là, a été "fracassée". Elle plante assez bien le décor dans lequel Jonathan et ses frères ont grandi, et laisse la parole au juene homme. "Parfois, leurs parents les couvrent de cadeaux, mais les enfants savent qu’ils sont "achetés avec l’argent donné par les autres pour nous abuser", raconte Jonathan". Elle rappelle que "A moins de 1 an, Jonathan a déjà été hospitalisé dix-sept fois".

 

Car oui, les vraies victimes de cette affaire ont souffert, et bien plus qu'un Daniel Legrand ou que les autres acquittés. Ce n'est même pas comparable.

 

On retrace aussi le parcours de la fratrie auprès des services sociaux et des familles d'accueil. Les retours chez les parents le week-end, avec les sévices qui continuaient: des coups, des viols, des films pornos regardés en famille.

Jusqu'à "la fin du cauchemar", quand les Delay sont arrêtés.

 

Puis, vient le procès, une barbarie de plus pour un gamin coincé dans le box des accusés. Jonathan évoque le harcèlement des avocats de la défense, 19 au total: "Les avocats de la défense, plus d’une vingtaine, décident de faire front commun et les accusés de se soutenir entre eux plutôt que de se mettre en cause les uns les autres, comme ils l’avaient d’abord fait. "Tout le monde hurlait et j’étais sous le regard de ma mère, juste en face, se souvient Jonathan. On n’avait jamais le temps de répondre. On était déstabilisés, notre parole mise en doute"", explique Jonathan.

 

Mais le coup de grâce, ça a été la rétractation de Badaoui:, à la fin du premier procès, à Saint-Omer. "Lorsque Myriam Badaoui déclare avoir accusé à tort la plupart des personnes mises en cause, c’est pour Jonathan " une double peine " : " On a considéré que parce qu’elle avait menti, nous aussi, dit-il. C’était comme si l’on passait de victime à coupable de nos propres sévices, comme si les rôles s’étaient inversés. ""

 

Et c'est là tout le problème: Badaoui peut parler, raconter dans le détail des faits confirmés par les enfants et deux autres accusés, on ne la croit que quand elle décide de se rétracter, après avoir assisté à la destruction en règle de ses enfants par l'équipe de la défense.

Et comme Badaoui a menti, ou du moins que cela arrange beaucoup de monde de le croire, on estime que les enfants aussi ont menti.

 

On apprend aussi que les acquittés auraient touché "entre 200 000 et 2 millions d’euros, contre 30 000 euros en moyenne pour les douze enfants reconnus victimes".

 

Pour ces enfants victimes, les procès d'Outreau ont été les procès de l'injustice.

 

Après, Jonathan et ses frères ont été expédiés en belgique, dans un centre pour jeunes en difficulté. Comme on met la poussière sous le tapis, on a éloigné ces enfants qui ont du grandir malgré l'injustice, malgré que personne ne leur soit venu en aide, malgré des failles psychologiques énormes. Et comme ce fut le cas pour Chérif et Dimitri, ses deux frères ainés, jonathan a été viré de son foyer kle jour même de ses 18 ans. On ne leur a même pas permis de finir leur formation.

 

Ils se sont retrouvés à la rue, sans rien. " Le soir de mes 18 ans, raconte-t-il, je me suis retrouvé avec mon sac devant la porte du foyer. Ma première nuit d’adulte, je l’ai passée dehors, sur des cartons, contre la baie vitrée de la gare de Boulogne-sur-Mer", dit-il.

 

Et qui est venu pour aider ces jeunes? Pas les sévices sociaux, non. Pas les assistantes sociales. Non ce sont de simples citoyens qui se sont démenés pour limiter la casse, pour tenter de créer un filet de sauvetage, une porte de sortie.

 

Car la justice, elle, sait s'occuper d'eux. Chérif a été obligé de voler pour survivre, il a été en prison. Il menace de mort ses violeurs, il est condamné.


Badaoui, elle, a été libérée en 2011. Relookée, plus mince qu'avant, réinsérée.

 

Merci à Paris Match d'avoir remis l'église au milieu du village.

 

 

"Tout le monde hurlait et j’étais sous le regard de ma mère, juste en face. On n’avait jamais le temps de répondre. On était déstabilisés, notre parole mise en doute".

Jonathan Delay

14/05: France 3

 

Dans un long article intitulé "Victimes et acquittés de l'affaire Outreau s'apprêtent à revivre un nouveau procès", France 3 nous retape une fois le plus la complainte de Daniel Legrand. Qui ne "comprend" toujours pas (décidément, faut lui expliquer longtemps) pourquoi il se retrouver à comparaître à Rennes.

 

On apprécie quand même dans le titre, pour une fois, la présence du mot "et" entre les mots "victimes" et "acquittés", car en effet dans cette affaire les acquittés ne sont pas els victimes. Et que le journaliste ait pensé à prendre l'avis de deux avocats des parties civiles.
 

Daniel Legrand nous explique donc: "On est reçus à Matignon, on est indemnisés... et là, on me rejuge, c'est absurde. On s'acharne sur moi, j'ai déjà tout dit et maintenant il faut encore y revenir". Encore cet amalgame du "rejugement", du "match" refait comme dirait l'un de ses six avocats me Julien Delarue. Par contre quand Daniel Legrand explique avoir "tout dit", considère-t-il que ses aveux font partie de ce "tout"?

 

L'article confirme que Chérif, Dimitri et Jonathan, les trois aînés de la fratrie Delay, seront parties civiles au procès de Daniel Legrand. Et, chose rare, on a même été interviewer l'un de leurs avocats, Me Léon Lef-Forster, qui rappelle que "Ils ne sont pas parties civiles pour dire que Daniel Legrand ne leur a rien fait, mais au contraire qu'il a fait partie de ceux qui, à l'époque de la minorité de l'intéressé, leur ont fait subir des sévices".

 

On ne peut être plus clair, et les vociférations des avocats de la défense n'y feront rien: ce sera bien Daniel Legrand qui se retrouvera sur le banc des accusés et pas les victimes, comme on en a trop eu l'habitude jusqu'à présent.

 

Et cela, alors que Me foster précise qu'il n'est pas question de revenir sur l'acquittement de Daniel Legrand pour les faits qu'il n'a donc pas commis, selon la vérité judiciaire, quand il était majeur.

 

Puis on revient à un autre des avocats de Legrand, me hubert Delarue, qui est très remonté: "Derrière tout ça, en réalité, quoi qu'ils disent, il y a toute l'équipe des révisionnistes qui de manière très couarde, passent leur temps à dire que les acquittés étaient coupables, sans donner les noms". Venant du fan club des acquittés, on a presque envie de rire car personne à part eux n'a dit que "les" acquittés sont coupables. 

On rappelle seulement qu'il y a bien eu 12 victimes, de cinq fratries différentes.

 

Le journaliste explique ensuite que l'équipe des avocats de la défense va rappeler tous les protagonistes des premiers procès, alors qu'ils reproàchent justement aux parties civiles de vouloir "refaire le match". Mais qui, ici, veut "refaire" le match?

 

Les parties civiles, elles, veulent qu'on examine sérieusement les faits reprochés à Legrand quand il était mineur. On n'a pas envie de se retaper la sérénade des acquittés qui vont encore nous répétér, en pleurant, les mêmes choses qu'au procès en appel, à la commission d'enquête parlementaire, dans leurs reportages, livres, films et conférences. D'ailleurs, "Oui, c'est un troisième procès d'Outreau sur la forme", a déclaré Julien Delarue, "parce que nous estimons qu'on ne peut pas imaginer de faire comparaître Daniel Legrand et l'interroger sur le contexte de l'instruction sans entendre aussi ceux qui l'ont vécue". Alors pourquoi sont-ils en train de reprocher aux autres ce qu'il font eux-mêmes?

 

Car le casting est impressionnant: "Les dix acquittés encore vivants, le juge Fabrice Burgaud, plusieurs personnalités du système judiciaire de l'époque, sont convoqués. Mais aussi des experts, des enquêteurs ainsi que les quatre personnes condamnées pour les viols des enfants Delay, parmi lesquelles leur mère, dont les déclarations contradictoires avaient été vilipendées lors des procès...", précise France 3.

 

"Ils ne sont pas parties civiles pour dire que Daniel Legrand ne leur a rien fait, mais au contraire qu'il a fait partie de ceux qui, à l'époque de la minorité de l'intéressé, leur ont fait subir des sévices"

 

Me Léon Lef-Forster, avocat de Chérif Delay.

 

15/05: Le Télégramme

 

"Un troisième procès d'Outreau s'ouvrira ce mardi": un article court et sans grand intérêt (à part peut-être pour le regard pénétrant de Daniel Legrand) qui annonce le procès.

 

L'auteur reprend deux ou trois articles de confrères qui donnaient la parole à Legrand et à ses avocats.

 

L'introduction donnait déjà le ton : "Daniel Legrand fait partie des accusés du fiasco judiciaire que fut le procès d'Outreau. Bien qu'acquitté des accusations de viols commis lorsqu'ils était majeur, il sera jugé à nouveau pour les mêmes chefs d'accusation, mais pour des faits supposés qui remontent à l'époque où il était mineur. Ubuesque pour ses avocats".

 

Quant au point de vue des parties civiles, pourtant devenues adultes, vous ne l'aurez pas.

15/05: La Voix du Nord

 

L'article "Outreau: pourquoi un troisième procès" porte un titre qui, pour une fois, est neutre.

 

Mais rassurez-vous, l'auteur, Eric Dussart, qui s'était toujours fait l'écho des téhories de la défense de Daniel Legrand, reprend tous les éléments de langage habituels.

 

Dès la deuxième ligne du chapeau, on nous parle du "jeune Daniel Legrand" (rappelons que ses victimes présumées avaient à l'époque moins de la moitié de son âge), qui en plus est "seul".

 

On peut même se demander si le journaliste a interrogé les avocats des parties civiles: il nous dit que "Face à lui, un ou plusieurs des fils de Thierry Delay et Myriam Badaoui devraient être partie civile". On sait pourtant qu'ils seront bien trois. En même temps, cette question a l'air tout à fait secondaire pour Eric Dussart.

 

Le début de l'article suit parfaitement le story telling de la défense: "Le 1er décembre 2005, on s’accordait à penser que tout était fini et que c’était très bien comme cela.". Alors deux remarques: Qui est "on"? Et pour qui ces acquittements en masse étaient-ils "très bien"? Certainement pas pour les victimes,  du moins les 12 reconnues comme telles. En tout cas pour Eric Dussart c'était la fin de "la triste affaire d’Outreau".

 

Et de nous rappeler que "Le ministre de la Justice lui-même s’était fendu d’un communiqué se réjouissant de "l’épilogue de ce dossier dramatique pour les personnes qui ont été injustement poursuivies », ainsi que « pour les petites victimes"".

 

Le journaliste nous explique enquite la "subtilité" judiciaire pour laquelle Legrand repasse au tribunal. Il nous explique surtout que c'est parce que le drame d'Outreau a secoué l'opinion que finalement, on a laissé tomber ce procès: "la justice décida que le plus raisonnable était d’oublier", affirme Dussart.

 

Raisonnable pour qui? Pas pour les victimes, encore une fois.

 

Puis il revient sur cette association honnie, Innocence en danger qui "n'était pas partie civile" lors des autres procès (et pour cause: elle n'avait pas suffisemment d'années d'existence à l'époque pour le faire mais cela, on évite de nous le dire, ou alors on ne le sait pas).  Il évoque aussi FO-Magistrats qui, avec IED, "voyaient "un déni de justice" dans l’abandon de ce petit bout de dossier." Ah bon, parce que lui n'y voit aucun "déni de justice" peut-être? Quelle malhonêteté intellectuelle.

 

Chose exceptionnelle, dans la suite de l'article Dussart nous parle des frères Delay, disant que leurs accusations sont assez floues. Et pour cause: ils sont légalement obligés de se taire, du moins en public, sur la plupart des faits qu'ils ont encore en tête.

 

Dussart conclut en rappelant qu'il y a aussi eu 12 victimes en appel. Bref, un article mi figue mi raisin, dans lequel on retrouve quand-même des traces évidentes de parti pris. Les avocats des enfants Delay ne sont pas cités par rapport aux accusations, mais par rapport à  l'état psychologique de leurs clients.

 

On comprend bien, à lire Eric Dussart, qu'il cherche à faire comprendre aux lecteurs que derrière les accusations des fils Delay, il y a la remise en cause de la vérité judiciaire et de certains ou tous les acquittements. Mais cela, les fils Delay ne le disent pas.

 

 

15/05: Le Progrès

 

"Affaire d'Outreau: le procès de trop?". C'est le titre de cet article écrit à partir d'une dépêche AFP par les quotidien l'Alsace et le Progrès.

 

Daniel Legrand est le seul dont on reprend les propos, et celui-ci crierait donc "à l'acharnement" et il serait même "en colère": "On est reçu à Matignon, on est indemnisé… Et là, on me rejuge, c’est absurde. On s’acharne sur moi", commence l'auteure de l'article en laissant la parole à Legrand.

 

Là aussi, on nous rajeunit un peu Legrand en le qualifiant de "jeune homme", mais on n'en est pas au stade du "gamin" de Me Dupond-Moretti.

 

On nous explique ensuite de quelle manière sa vie "bascule" quand des "enfants victimes témoignent et accusent, à tort et à travers". Comment peut-on aujourd'hui affirmer que les enfants, victimes justement, ont accusé "à tort et à travers"? Certes, la justice a acquitté la plupart des accusés, mais rien ne dit non plus que les enfants ont accusé n'importe qui, n'importe comment. Au contraire, enquêteurs comme psychologues se sont souvent accordés pour dire que les enfants ne semblaient pas en rajouter.

 

Ensuite, on reparle des deux procès, on nous dit que Legrand pensait être tranquille mais finalement non, et on reprend l'interview de l'avocat de Chérif Delay, Me Léon Lef-Forster, qui explique que les parties civiles ne sont pas là pour rien.

 

C'est un des avocats de Daniel Legrand, Me Hubert Delarue, qui a le dernier mot, et qui nous "martèle", donc, que: "Derrière tout ça, en réalité, quoi qu’ils disent, il y a toute l’équipe des révisionnistes qui, de manière très couarde, passe son temps à dire que les acquittés étaient coupables".

 

On aurait envie de rire si l'affaire n'était aussi grave et les arguments aussi pathétiques, mais qui révisionne içi? Faire comme si les victimes n'existaient pas, ne pas tenir compte de la partie du verdict qui les concerne, empêcher d'aborder le fond du dossier en menant des attaques ciblées contre ceux qui dénoncent une sorte de mythologie d'Outreau, est-ce que tout cela ne serait pas plus proche du "révisionnisme" que le fait de réclamer qu'un procès qui doit se tenir depuis 10 ans se tienne enfin?

 

Et qui a dit que "les acquittés sont coupables"? Personne. Nous, nous rappelons juste cette autre partie de la vérité judiciaire que tout le monde, grâce au conte de fées seriné par la défense, a oubliée, est pourtant une réalité, au même titre que les acquittements.

 

On ne peut pas passer sous silence cette vérité-là, à moins d'être malhonnête intellectuellement.

 

Enfin, on ne peut qu'être d'accord avec la conclusion de l'article: "L’affaire d’Outreau connaîtra-t-elle enfin un (vrai) dénouement ? Rien n’est moins sûr."

 

15/05: Ouest France

 

On est à trois jours de l'ouverture du procès, alors forcément on se met à en parler. Le titre de cet article de Ouest France donne le ton d'emblée: "Affaire d'Outreau. Daniel Legrand, une vie gâchée".

 

La vie gâchée des victimes semble relever de l'accessoire. D'ailleurs, on n'a pas cherché à avoir le point de vue des victimes ou de leurs avocats, dans cet article qu'on peut classer dans la rubrique: "la sérénade de Daniel Legrand".

 

Toutefois, je vous recommande la vidéo de cet article, dans laquelle, en l'espace de 20 secondes, Daniel Grand nous répète l'ensemble de son argumentaire. Face caméra, Legrand nous dit d'une traite : "C'est pas tous les jours évident mais bon moi chuis revenu dans le coin, dans la région, y'a pas de raison, j'ai rien fait chuis innocent moi j'ai rien à me reprocher, jcomprends pas c' qui m'arrive, alors chuis revenu dans le coin y'a pas de problème et si les gens sont pas contents qu'ils changent de trottoir ou ils me parlent pas ou ils m'ignorent. J'marche la tête haute y'a pas de problème".

 

Mais alors, il y a des gens qui remettent en cause la version de la défense, la seule et l'unique version qui nous est répétée depuis 10 ans, à quelques exceptions près?

 

Bref, en tout cas Daniel Legrand se dit "prêt à aller jusqu'au bout de [son] innocence".

 

On nous fait comprendre à quel point Legrand a régressé, comme dans le reportage Envoyé Spécial: retour chez sa mère, pas de boulot, pas de copine, une vie "au point mort".

 

Et en plus, il y a ce procès: "Absurde ? Peut-être. Mais juridiquement imparable. Qu'en pense Daniel Legrand ? "Je ne comprends pas. J'ai été jugé, acquitté, indemnisé... J'ai été reçu à Matignon, entendu par les députés. Et on m'annonce un troisième procès".

 

Pour une fois, Legrand est questionné sur ses aveux concernant le meurtre de la petite fille auquel il a dit avoir assisté, avant de se rétracter deux ou trois mois plus tard. Des aveux qu'il a répétés à France 3, au juge d'instruction et à l'expert qui l'a examiné. Il explique: "J'ai raconté n'importe quoi au juge Burgaud. Il m'avait dit qu'une demoiselle venait d'être relâchée parce qu'elle avait avoué".

 

C'est dommage, parce qu'il a été le premier à parler de ce meurtre, et que sa description des faits a été corroborrée jusque dans les détails par d'autres protagonistes de l'affaire.

 

Puis, toujours dans le but d'expliquer ses différents aveux, l'article poursuit: "Le jeune homme ne s'est pas contenté de ces aveux. Dans l'espoir d'être libéré, il avait reconnu, en décembre 2001, des actes pédophiles commis sur les enfants du couple incestueux Thierry Delay-Myriam Badaoui, condamnés respectivement, en 2004, à vingt et quinze ans de réclusion. "J'espérais passer Noël en famille... Le juge m'a bien eu. J'étais dégoûté"".


Donc Legrand avoue sa présence lors d'un meurtre et avoir commis des viols en espérant rentrer chez lui pour Noël? Mais ses avocats, ils servaient à quoi? Où a-t-il été chercher une idée de génie pareille?

 

D'ailleurs, il redit qu'il n'allait pas à Outreau, ou peut-être si, "une fois par an" pour le foot.

 

16/05: La Voix du Nord

 

Nouvel article du quotidien nordiste signé par Eric Dussart, intitulé: "Affaire d’Outreau - Daniel Legrand face à un troisième procès : "J’ai mérité qu’on me laisse tranquille, non?""

 

C'est un point de vue, celui de Daniel Legrand, celui de l'accusé. Car il semble que nous allons devoir rappeler souvent qui est l'accusé et qui sont les victimes dans cette procédure, tant le fan club des acquittés s'excite contre les parties civiles. Et contre tous ceux qui ont rappelé l'existence de ces 12 victimes oubliées.

 

Bon, cet article aussi reprend la complainte de Daniel Legrand qu'on nous présente comme "un type usé par les séquelles", mais heureusement "il lui reste une force: son innocence". On n'aura pas le pointde vue des victimes, qui ne sont même pas mentionnées.

 

On commence par nous parler du père Legrand, décédé d'un cancer en 2012, et que la mère de Daniel va "voir trois fois par semaine" au cimetière. Séquence émotion.

 

"Daniel" dort sur le canapé, déprime, ne fait rien, vit avec ses 800 euros de pension d'adulte handicapé, a du mal à dormir (malgré des doses de médicaments impressionnantes cf. Envoyé Spécial), il explique: "C’est en 2006, après l’acquittement, que j’ai eu un choc. J’avais des délires, des hallucinations, une tendance au suicide". Etonnant que ces "hallucinations" ne soient pas venues dès son arrestation, quand on l'accusait toutes ces choses horribles qu'il n'a pas commises.

 

On nous parle de Daniel "le gamin du foot", de son fils dont il montre la photo... Re "séquence émotion".

 

On cherche aussi à désamorcer le poids des aveux de Daniel Legrand, des aveux réitérés à plusieurs reprises et confirmés par d'autres: ""Je vais raconter la même histoire, que voulez-vous que je dise ? C’est la vérité." Sa vie d’avant, foot et copains, ses mensonges en prison, "pour faire comprendre que Myriam Badaoui était capable de dire n’importe quoi"."

 

Car oui, Daniel Legrand nous explique qu'il a avoué de manière circonstanciée avoir assisté au meurtre d'une fillette pour démontrer par l'absurde en quelque sorte, que Myriam Badaoui était une menteuse. Pas de chance: alors qu'ils n'ont pas pu communiquer à ce sujet, Badaoui raconte exactement la même scène, avec les mêmes protagonistes et la même chronologie.

 

Eric Dussart commente: "Même si rien de tout ce qu’il a raconté ne tient debout". On verra bien, en tout cas ses aveux étaient parfaitement cohérents.

 

"Le juge Burgaud n’a jamais réussi à montrer qu’elle était une menteuse. Moi, je l’ai fait", assène ensuite Daniel Legrand. Qu'il est fort, ce Daniel. Si le juge Burgaud n'a pas "montré" que Badaoui avait menti, c'est parce que d'autres accusés ont confirmé en grande partie ce qu'elle a dit, sans même parler des enfants. Si Badaoui était bien une menteuse, c'était donc loin, très loin d'être une évidence!

 

Et si c'est une menteuse, pourquoi la croit-on quand elle se rétracte?

 

 

16/05: Le Parisien

 

Le quotidien nous gratifie d'un énorme dossier sur "Outreau, un procès hors normes". Ou l'affaire d'Outreau vue par Le Parisien.

 

La chronologie, le topo, la vie de Daniel Legrand et des acquittés, leurs archives, leur "analyse"...

 

Dès le départ, ça sent assez mauvais car voici l'introduction de ce volumineux dossier:

 

"La justice rouvre pour la troisième fois le dossier d’Outreau. Dix ans après avoir été acquitté comme douze autres accusés, Daniel Legrand fils, 33 ans, comparaîtra seul à partir du 19 mai à Rennes. Il est à nouveau jugé pour des viols sur quatre enfants qu’il est supposé avoir commis, cette fois, lorsqu’il était mineur et qu’il nie avec force. Du réseau pédophile présumé au fiasco judiciaire, récit d’une affaire hors normes".

 

Pas un mot sur les victimes.

Par contre, on nous reparle d'un Legrand "à nouveau jugé ", du "fiasco" dont on va nous faire le "récit". Une narration, un joli conte de fées, encore une fois. On nous dit que Legrand "nie", on ne nous dit pas que les parties civiles accusent.


Pour répondre à ce dossier, on va procéder en suivant leurs rubriques:

 

 

> LE RECIT

 

Première contradiction: Mes Delarue et Moretti disent que les parties civiles (et même personne, en fait) n'ont jamais accusé Daniel Legrand.

"Dans l’arrêt de renvoi, ces garçons, tous majeurs aujourd’hui, sont les quatre victimes présumées de Daniel Legrand fils. "Ces enfants ne l’ont jamais accusé à l’époque", rappelle son avocat Me Julien Delarue. "Cela n’est pas aussi exact", contredit Me Yves Monerris, avocat de l’aîné, Chérif Delay, qui avance que les enfants "ont désigné leurs agresseurs de façon générale, en fonction d’époques et d’événements dont ils se souvenaient". Puis d’asséner : "Chérif connaissait Daniel Legrand. Ce n’est pas un hasard si son nom apparaît dans le dossier".


Comme on l'a déjà dit, au moins trois enfants et trois adultes ont clairement désigné un Daniel Legrand censé n'avoir jamais mis les pieds à Outreau, sauf pour des matchs de foot, comme il l'a dit récemment.

 

Puis on met en exergue une des nouvelles élucubrations de la défense, et on attaque "ces gens, adeptes de la théorie du complot, qui veulent instrumentaliser ce procès pour faire planer l’idée que certains des acquittés d’Outreau auraient eu de la chance", s'énerve Me Delarue. Non, on rappelle juste qu'il y a aussi 12 victimes dans cette affaire. C'est vous qui, par une obscure construction mentale, considérez que rappeler l'existence de ces 12 victimes revient à dire que les acquittés sont coupables. Nous, on n'en est pas là.

De même que rappeler le procès des Lavier pour maltraitances sur leurs enfants, et leur condamnation même symbolique, n'est pas remettre en cause leur qualité d'acquittés.

 

Seulement, Me Delarue, ces gens ne sont pas des acquittés à vie pour l'ensemble des crimes et délits qu'ils pourraient commettre. Ils ont été acquittés pour des faits précis, comme c'est le cas de Daniel Legrand. Aujourd'hui, il est question d'autres faits, commis avant ceux pour lesquels il a été acquitté.

 

A cela, Me Reviron, qui défendra Jonathan Delay, répond que: "Ce n’est ni un "troisième procès d’Outreau", ni un procès en révision : c’est le procès de Daniel Legrand, point. La cour d’assises des mineurs de Rennes n’est pas obligée d’être du même avis que celles de Saint-Omer et de Paris. Mon client, Jonathan Delay, affirme : "Moi, je sais qui m’a fait quoi".  (…) Ceux qui croient connaître le dossier vont être surpris."

 

On nous dit que seul Jonathan a confirmé qu'il viendra à Rennes, mais deux de ses frères sont aussi parties civiles, ce qu'on ne nous dit pas. Par contre, on nous dit que Chérif "serait incarcéré".

 

On en vient ensuite aux "mensonges" de Legrand, comprendre: ses aveux. Pas ses rétractations, évidemment.

En plein dans la théorie du complot, Legrand nous explique que "la justice" veut lui "faire payer" ses mensonges, donc. 10 ans après? Ouah, quand on dit que la vengeance est un plat qui se mange froid, là on est carrément dans le surgelé.

 

On nous dit ensuite que Legrand parle du meurtre de la petite fille, "dans une lettre adressée depuis sa cellule au juge Burgaud" qui parvient ensuite à France 3. Or, c'est dans l'autre sens que les choses se sont passées. Daniel Legrand a d'abord écrit à France 3, puis a demandé à voir le juge, à qui il a répété ses aveux. Il les a ensuite encore redits à un expert.

 

Vient ensuite le "récit" sommaire des faits, puis le coup du "spectre du réseau pédophile", puis les accusations de Myriam Badaoui contre tout le monde.

Hélas, on oublie de nous parler de ces dizaines d'enfants qui ont confirmé l'existence de viols en groupe, filmés qui plus est, et qui ont cité des dizaines d'adultes au total.

 

==> LE PROCES DE SAINT-OMER

 

Puis on a droit aux "neuf phrases clés du procès de Saint-Omer", et pour une fois on nous dit que Badaoui, qui a donc accusé les accusés durant toute l'insturction et tout au long du procès de Saint-Omer, se rétracte donc le 19 mai 2004 en disculpant la plupart des accusés, mais revient sur ses rétractations quatre jours plus tard: "Je voudrais revenir sur mes déclarations. Mes enfants n’ont pas menti, j’étais là et j’ai tout vu. On dit que j’ai détruit la vie des accusés, mais c’est la vie des enfants qui est détruite. Tous les accusés, sauf M. Godard (ndlr : le mari de la « boulangère ») ont bien participé aux viols de mes petits".


Donc en fait, on croit Badaoui la menteuse pendant seulement quatre jours sur plusieurs années d'instruction.

 

Pour la première fois aussi on nous rappelle qu'au procès de Saint-Omer, les enfants étaient assis dans le box des accusés.

 

Merci aussi aux journalistes du Parisien d'avoir rappelé que "Dès le premier jour, la confusion s’installe avec l’appel d’une centaine de témoins de moralité cités par la défense. A l’extérieur comme dans le prétoire, des proches des accusés expriment leur conviction de l’innocence de celui – ou de celle – qu’ils sont venus soutenir et mettent en doute la parole de l’enfant".

 

Par contre, on ne nous parle pas de la charge impressionnante des avocats de la défense contre les témoins et les victimes même si on nous dit que les interrogatoires de deux des frères Delay (alors que tous les enfants ont été traités de la même manière) sont encore aujourd'hui "très critiqués", et c'est le moins qu'on puisse dire.

 

On revient sur le "coup de théâtre" (qui n'en est pas un) avec les rétractations de Myriam Badaoui, qui a fait les choux gras des médias.

 

Quand Myriam Badaoui dit que le juge Burgaud lui a soufflé tous les noms des personnes qu'elle a accusées, ce qu'il nie, tout le monde croit Badaoui, et c'est bien là un des éléments-clés des acquittements qui ont suivi.

 

==> LE PROCES DE PARIS

 

On en vient ensuite au procès en appel, à Paris. Auquel "la solidarité" des acquittés du premier round avec les accusés n'a fait aucun doute. D'ailleurs à l'époque, les médias ne nous parlaient plus que de la question des indemnités des premiers acquittés, faisant oublier à l'opinion publique que les 6 du procès de Paris étaient encore bien, eux, sur le banc des accusés.

 

On a ensuite "les neuf phrases clés du procès de Paris", dont des propos de Badaoui qui se retracte à nouveau et la phrase du procureur dont le réquisitoire a consisté à dire qu'il n'était "pas là pour faire condamner des innocents".

 

On ne nous dit pas que ce procès a été consacré à l'attaque des experts et des victimes, et au défilé des témoins de moralité des accusés, ainsi qu'au défilé des acquittés larmoyants, et qu'au final le fond du dossier n'a été que très peu abordé. Ce procès a tellement été un cirque que les avocats de la défense n'ont même pas eu à plaider.

 

Le Parisien nous met aussi une interview vidéo (parmi de nombreuses diffusées ce samedi) du chef du service faits divers de la rédaction, qui explique qu'il a été très étonné quand, juste avant le procès en appel, un haut magistrat lui a dit que "Roselyne Godard peut allumer un cierge pour son acquittement", sous-entendant qu'elle a eu "énormément de chance" d'avoir obtenu ce verdict. Le journaliste rappelle ensuite de quoi elle a été accusée, et, en effet, ce n'était pas rien: "d'avoir violé des enfants avec des baguettes de pain, ou encore qui a été accusée d'avoir transporté des cassettes pédopornographiques cachées dans des cartons de chips".

 

On nous explique vaguement dans quelles conditions les enfants ont été entendus durant une semaine: "Trois jours durant, ces neuf gamins, alors âgés de 9 à 15 ans, contraints à des aller-retours Boulogne-sur-Mer – Paris, entendus pour certains des dizaines de fois depuis cinq ans, ont patienté dans une salle des témoins sans fenêtre…", sans préciser que c'était aussi en croisant les accusés dans les couloirs, ou en se faisant invectiver par leurs avocats...

 

Le témoignage de Dimitri est résumé ainsi: "Assailli de questions, Dimitri finit par charger d’autres accusés, et même certains des acquittés… L’enfant, très perturbé – son statut de victime de violences sexuelles, rappelons-le, est incontestable – avait cité des dizaines de noms durant l’enquête, allant jusqu’à désigner des gens dans la salle d’attente du juge…"


Ce qui est important, dans ce paragraphe, c'est le terme: "assailli de questions". Car il faut comprendre ce que c'est pour un gamin de 11 ou 12 ans.

 

Quant aux autres témoignages des enfants, y compris ceux qui ont été reconnus en tant que victimes, on les décrédibilise bêtement: "Les propos des gamins, contradictoires, parfois délirants – l’une maintient avoir été violée par trois adultes alors qu’elle est vierge selon le constat médico-légal ; un autre décrit quatre meurtres qu’aurait commis son père; d’autres des orgies dans une ferme en Belgique avec des animaux –, soulèvent une fois encore la délicate question de "la parole de l’enfant"".


La petite qui a dit avoir été violée par plusieurs hommes en même temps, et qui a toujours maintenu ce témoignage, a été décrédibilisée car elle était vierge. Sauf que son avocat a rappelé devant la commission d'enquête parlementaire que la petite, du haut de ses 10 ans, définissait le viol comme : "C'est s'allonger sur les enfants quand ils ne sont pas du tout habillés, quelque fois on rentre le zizi dans l'enfant, ça fait très mal, on embrasse les enfants sur la bouche, on touche les enfants partout.".

 

Voilà ce que sont, pour certains, des "propos délirants". C'est une honte quand on sait à quel points ces faits sont graves, et à quel point on reste ignare dans la prise en compte de la parole des enfants.

 

On nous raconte ensuite comment certains experts ont été attaqués, comment la salle d'audience s'est transformée en café du commerce avec un "fou rire" collectif, sans préciser qu'un deuxième collège d'experts, nommé juste avant le procès en appel, a confirmé les premières expertises.

 

Puis, Le Parisien nous raconte ensuite les "regrets" d'Yves Bot: "Venu à l’audience, Yves Bot, procureur général de Paris, requiert à son tour leur acquittement : "Je voudrais vous dire nos regrets à votre égard", lâche-t-il. Le doyen des huit avocats de la défense, Jean-Louis Pelletier, annonce alors que tous renoncent à plaider", ce qui a été suivi immédiatement par une petite conférence de presse.

 

La présidente du tribunal n'a pas la même vision de ce qui, pour elle, n'était manifestement pas un "réquisitoire" mais bien une conférence de presse: elle dénonçait devant la commission d'enquête parlementaire "la présence, dans la salle d'audience, avant même que les débats ne soient clos et que les jurés ne se retirent, d'un magistrat du parquet, venu faire une conférence de presse, pour attester de l'innocence des accusés, affirmer sa conviction et présenter des excuses"

 

==> UNE AFFAIRE D'ETAT

 

Dans ce chapitre il est question de la commission d'enquête parlementaire, des auditions des acquittés, de Mes Delarue et Dupond Moretti, du juge Burgaud mis en cause (dont on nous met quand-même le témoignage intégral et dont on nous précise qu'il a été sanctionné que par un blâme).

 

On ne nous parle pas des rapports de l'Inspection générale des services judiciaires et de l'Inspection générale des affaires sociales, qui n'ont trouvé aucun dysfonctionnement, à part peut-être qu'on a mis du temps à réagir pour protéger les enfants.

 

 

> LES LECONS D'UN FIASCO

 

Cela nous amène donc à la deuxième rubrique, "les leçons d'un fiasco". Pour nous, cela a peu d'importance, à part le passage sur "la parole de l'enfant désacralisée".

 

Un sujet particulièrement agaçant quand on sait qu'au lieu d'avoir été sacralisée, la parole des enfants, de même que celle de toutes les victimes d'abus sexuels, est surtout piétinée. En effet, sinon comment expliquer qu'à peine un violeur sur 100 est condamné? 

 

"les enfants victimes de la Tour-du-Renard ont manifestement livré des témoignages dépassant la réalité des actes subis et le nombre des bourreaux. La commission parlementaire attribue cette déviance au manque de formation des enquêteurs, et au défaut de prudence des services sociaux et éducatifs en la matièr", lit-on dans Le Parisien. Mais qu'est-ce qui prouve cela? Certes les enquêteurs n'étaient pas formés à recueillir la parole des enfants, sauf un, le capitaine Wallet, mais qu'est-ce qui prouve que les enfants ont menti? Certainement pas les expertises psychologiques, du moins pour la plupart d'entre eux.

 

Le "défaut de prudence", cela veut dire quoi? Qu'un enfant qui parle de viols collectifs ne doit pas être cru? Eh bien aujourd'hui, c'est exactement ce qu'il se passe. Depuis outreau, plus jamais on n'a entendu parler de réseau pédophile dans un tribunal français. Comme si depuis les affaires d'Angers et d'Outreau, tous ces réseaux avaient disparu.

 

On nous dit ensuite que "pourtant", depuis Outreau les condamnations pour pédophilie n'ont pas diminué. ce qui est étonnant, puisque les condamnations pour atteintes sexuelles et viols sont en diminution.

 

Autre passage intéressant: celui dans lequel on nous parle des théories "sur Internet". Enfin, pas "que" sur Internet, car il y a aussi des livres, un documentaire, des conférences...

 

"Depuis la fin de l’affaire, certaines théories, notamment propagées via Internet, visent à remettre en cause le bien-fondé de l’acquittement général de la cour d’appel de Paris. Certains sites web à l’audience toutefois limitée ont même fait de cet épilogue judiciaire la démonstration de l’impunité des pédophiles, allant jusqu’à dénoncer l’existence d’un vaste réseau souterrain de violeurs d’enfants mêlant notables, pouvoir politique, franc-maçonnerie, voire même satanisme."

 

Voilà un sacré scoop: à notre connaissance, personne n'a parlé de "satanisme" dans le cadre de l'affaire d'Outreau. On dirait qu'il s'agit là d'une pure élucubration du Parisien. Personne n'a dénoncé des politiciens non plus à part quand on dit que Sarkozy en a profité pour tenter d'obtenir la peau des juges d'instruction.

 

A les lire, on croirait que le simple fait de rappeler l'existence de ces 12 victimes, c'est de la théorie du complot.

 

En réalité, le complot, ce sont les avocats de la défense qui le voient dans ces enfants menteurs, des enfants qui auraient monté toute une cabale contre des "innocents" avec l'aide d'assistantes maternelles trop émotives.

 

Le Parisien aligne aussi ces "autres, sceptiques, [qui] ont également remis en cause le verdict de 2005 à l’image de l’ancien journaliste de "L’Humanité" Serge Garde, qui a réalisé en 2013 un documentaire intitulé "Outreau, l’autre vérité", produit par Bernard de la Villardière. Le film défend la thèse d’une instruction menée de manière rigoureuse et équilibrée par le juge Burgaud, dont le travail aurait été réduit en miettes lors des deux procès par une stratégie de manipulation des médias orchestrée par les avocats de la défense. Un scénario défendu par l’ancien journaliste de l’AFP Jacques Thomet, auteur du livre "Retour à Outreau" publié la même année, pour qui l’existence évoquée durant l’instruction d’une fillette assassinée puis enterrée reste par ailleurs crédible".

 

Apparemment, pour Le Parisien, il n'y a rien à redire à la manière dont se sont déroulés les procès et la campagne médiatique menée par la défense. Il n'y a aucun problème à ce qu'on n'ait jamais entendu les victimes ou leurs avocats. Aucun problème à n'avoir qu'une seule version des choses.

 

Tout semble limpide, pour Le Parisien. ce qui est un tour de force vu l'enfumage auquel on a eu droit depuis 10 ans.

 

 

> DANIEL LEGRAND

 

Ca chapitre est intitulé "le procès oublié" et nous explique les raisons juridiques de ce procès de Rennes.

 

Legrand l' "innocenté", le seul dont il est question dans ladite rubrique, est donc en procès à cause d'une "stricte application" de la loi. Et surtout pas parce que le procès aurait dû être audiencé juste après les deux autres procès d'Outreau.

 

On interroge Me Julien Delarue, et celui-ci déclare qu'eux auraient préféré que le procès soit audiencé tout de suite: MENSONGE. Me Dupond Moretti a bien dit que le parquet lui avait "assuré " que ledit procès ne serait jamais audiencé.

 

Puis on nous explique que Legrand a "beaucoup pleuré", d'ailleurs il s'est tatoué une larme sur la tempe gauche, mais il voudrait l'effacer aujourd'hui. Pourtant, ça fera de l'effet sur les jurés, assurément...

 

On nous dit que les deux Legrand "ont pensé pouvoir reconstruire leurs vies", mais pas de bol: il y a eu le cancer pour le père, et le procès pour le fils. Quelle injustice. On pleure dans les chaumières. La reconstruction des victimes, par contre, on s'en fiche complètement. Elles n'ont pas voix au chapître.

 

Pour la cinquantième fois, Legrand nous dit: "Jamais j’aurais imaginé qu’ils rouvriraient ce dossier. J’ai été jugé, innocenté, et on me rejuge sur les mêmes faits. Je ne comprends pas ". Il ne comprend -toujours- pas mais il serait assez intelligent pour monter une cabale afin de montrer les mensonges de Myriam Badaoui... Soit.

 

Il parle du foot, de Ribéry (on s'en fout), et revient directement sur Outreau qui l'a "tout chamboulé".

 

On nous dit que "en 2007, il craque" et tombe dans la drogue. C'est faux: il était déjà dedans bien avant 2007, et même bien avant 2001, comme il l'a expliqué lui-même. Et en janvier 2007 quand il est tombé pour 130 grammes d'héroïne, il en était déjà à son 4e voyage aux Pays-Bas.

 

Bientôt, même le fait d'importer des dizaines voir des centaines de grammes d'héroïne va lui servir à se faire passer pour la victime de l'affaire.

 

 

> QUE SONT-ILS DEVENUS?

 

Cette rubrique commence par les paroles de l'avocat d'un des acquittés, qui explique que les enfants d'Outreau sont traumatisés et ont menti, et qu'on les a finalement pris trop au sérieux.

 

Il n'y a pas un mot dans le chapitre pourtant intitulé "les victimes" pour évoquer leur calvaire à eux pendant et après le procès. On ne les a même pas appelés pour savoir comment s'est passé le jour de leurs 18 ans, quand ils ont été mis à la porte leurs foyers respectifs, sans diplôme, sans rien dans les mains.

 

Rien sur la manière dont l'administration s'est débarrassée d'eux en les expédiant en Belgique, puis au Maroc.

 

Rien sur les trajets en train depuis la Belgique pour aller voir leur mère emprisonnée à Rennes, malgré tout ce qu'elle leur avait fait. Oubli ou malhonnêteté intellectuelle? A vous de voir.

 

Puis on en vient aux acquittés, à leurs livres, à leur parcours à côté duquel le chemin de croix du Christ passerait pour une promenade bucolique. On a même des petites photos avec ce que sont devenus aujourd'hui les acquittés.

 

Il aurait été intéressant de faire le parallèle avec le devenir des vraies victimes, ces 12 enfants qui n'ont vraiment pas été aidés, eux, et cela du début à la fin de cette histoire. Malgré, et heureusement pour eux, quelques personnes qui ont su les prendre au sérieux leur parole d'enfant.

 

Quant aux quatre coupables, Badaoui, libérée en septembre 2011, après seulement 10 ans de prison sur 15, réclame son "droit à l'oubli".

 

> LA CHRONOLOGIE

 

Cette rubrique a assez peu d'intérêt, elle résume les grandes étapes de l'affaire.

 

> LES ARCHIVES

 

On y trouve divers articles sur l'affaire.

 

"Ce n’est ni un "troisième procès d’Outreau", ni un procès en révision : c’est le procès de Daniel Legrand, point. La cour d’assises des mineurs de Rennes n’est pas obligée d’être du même avis que celles de Saint-Omer et de Paris. Mon client, Jonathan Delay, affirme : "Moi, je sais qui m’a fait quoi" (…) Ceux qui croient connaître le dossier vont être surpris"."

 

Me Reviron, avocat de Jonathan Delay 

Dans ce dessin, la fillette explique comment s'est passée la scène de ce "viol" par plusieurs hommes en même temps.

16/05: La Voix du Nord (bis)

 

Décidément, la médiasphère s'agitait bien ce samedi. Deuxième article d'Eric Dussart dans la Voix du Nord, intitulé: " Troisième procès d'Outreau: les avocats dénoncent un "révisionnisme judiciaire"". Comprenez "les avocats de la défense", pas ceux des parties civiles, bien-sûr.

 

Il paraît donc que "Roselyne Godard, Karine Duchochois, Alain Marécaux et les autres" viendront témoigner au procès de Rennes "pour Daniel".

 

Karine Duchochoix l'a dit sur LCP: ils sont tous au taquet, prêts à sauter tels des roquets en mal de facteur.

 

Eric Dussart nous parle ensuite de "souffrances" de "séquelles lourdes", et même d' "insupportable sensation" qui "colle à la peau". Vous pensiez qu'il parlait des enfants victimes? Mais non voyons: il parlait des acquittés, ceux qui ont quasiment été sanctifiés par les médias, ceux qui ont touché des dizaines de milliers d'euros, ont publié des livres, sorti des films, ou sont même devenue chroniqueuse judiciaire...


Et de dénoncer "Cette saleté de rumeur qui traîne ici et là, laissant entendre qu’il n’y a pas de fumée sans feu ou que "acquitté ne veut pas dire innocent". Après tout ce qu’on a vu et entendu à Saint-Omer et à Paris". De fait, il suffit d'ouvrir un dictionnaire pour comprendre que "innocent" et "acquitté" ne signifient pas exactement la même chose.

 

Quant à la "saleté de rumeur", elle est, hélas pour Daniel Legrand, un peu plus qu'une "rumeur". Derrière, il y a quand-même un dossier d'instruction, des témoignages et même des aveux.

 

On aurait presque envie de sourire quand Me Delarue dit qu'il ne veut pas laisser une "tribune" à ces répandeurs de "rumeurs", et qu'il faut les empêcher "de jeter l'opprobre sur les innocents". Mais, Me Delarue: qui va appeler à la barre tous les anciens accusés et même ceux qui n'ont pas été renvoyés devant le tribunal? Qui va aller leur poser des questions sur les procès et la procédure?

 

Pensez-vous sérieusement qu'on peut laisser tous ces gens dire que l'instruction a été faite n'importe comment alors qu'aucun dysfonctionnement n'a été relevé?

 

Pensez-vous qu'on va vous laisser "refaire le match", comme vous dites, avec vos propres règles et sans rappeler les faits? Des faits qui risquent, c'est une réalité, de "jeter l'opprobre" sur un certain nombre de témoins, mais après tout qui veut les faire venir?

 

Me Delarue le dit parfaitement: il compte défendre Daniel Legrand, "et tous les autres", qui pourtant n'ont rien à voir avec ce procès.

 

C'est Me Berton qui a le dernier mot dans cet article, et on comprend bien où se trouve l'enjeu pour tous ceux-là: " Nous avons affaire à une forme de révisionnisme judiciaire. Nous ne devons pas laisser réécrire l’histoire. "

 

 

"Les adeptes de la thèse des "faux innocents" relèvent la tête","ils s'apprêtent à sortir du bois dès lundi..." Bon Mr Lévêque, sachez que le procès débute mardi, n'hésitez pas à demander si à l'avenir vous avez des doutes...

 

Alors, les "adeptes de la théorie" -entendez du complot bien sûr- relèvent la tête...elle n'a jamais été baissée cette tête, et les "adeptes" ne se sont jamais cachés dans les bois, ça fait bien longtemps qu'ils étaient devant à attendre que des gens comme Lévêque en sortent.

 

De son côté, le journaliste est ravi "d'exhumer à notre attention" ledit rapport "injustement oublié" et "de clouer le bec" aux révisionnistes....au final il enfonce un clou : celui de la bêtise humaine.

 

Le document dont parle "Crocs de boucher", le rapport de l'inspection des services judiciaires, a été diffusé par bien des personnes et ce, depuis longtemps. Donc oublié ??? Certainement par des gens comme lui... de notre côté, nous ne l'avons pas oublié.

 

Peut-être serait-il intéressant que ce journaliste aille faire un tour sur Outreau : mise au point, car nous y présentons le rapport oublié, celui de la commission d'enquête ou encore la lettre de l'Inspection Générale des Services Sociaux. Mais bien d'autres en ont parlé également, bien avant nous...en cherchant un peu, on trouve.

 

Le Point en avait fait d'ailleurs fait un article et avait pointé : "Ce document rédigé par l'Inspection générale des affaires sanitaires et sociales (Igas), remis en février 2007 au ministre, retrace l'historique médical de quatorze des dix-sept enfants cités comme victimes dans le procès d'Outreau. Pour cinq d'entre eux, dont les parents ont été reconnus innocents, l'Igas relève des indices évocateurs d'abus sexuels."

 

Mr Lévêque nous apprend que "Ce rapport n'a jamais été lu et encore moins disséqué dans les médias"... sauf dans la littérature qu'ils qualifient de "révisionniste", la seule qui soit le fruit d'enquêtes sérieuses.

 

L'article dit aussi que "l'Inspection est la seule à avoir traité avec l'agressivité nécessaire [...] un point fondamental et méconnu de cette instruction absurde : le fait que les enfants et la déséquilibrée Myriam Badaoui [...] avaient mis en cause sur procès-verbal au total... près de 90 personnes".

 

Pourtant le passage du rapport qui est mis en ligne par l'auteur est issu de la partie 2.2.2.1a du rapport et s'intitule : "Une accumulation de dénonciations traitées sans méthode apparente".

Alors qu'est ce qui dérange vraiment Mr Lévêque ? Qu'il y ait eu 90 accusés ou que ces dénonciations aient été traitées sans méthode apparente ? On voit venir l'argument utilisé à moult reprises : la fiabilité de la parole de l'enfant remise en cause...

 

Au fond, on pourrait être d'accord sur un point avec le journaliste, il aurait été bien d'aller au-délà des interpellations que nous connaissons. Sur la grande liste d'adultes cités, on s'est arrêté à un médecin et une infirmière....c'est dommage...

 

Et puis, dans une salve de critiques sur le juge Burgaud, il glisse, assez vilainement d'ailleurs, un amalgame déjà utilisé à maintes reprises et déconstruit depuis : "Pourquoi envoyer en détention une grosse poignée de dénoncés, quand un tombereau d'autres n'avait pas été inquiété ?".

Pour un journaliste, il y a de quoi avoir honte. Ce n'est pas le juge Burgaud qui a envoyé les personnes en prison....c'est le juge des libertés et de la détention, que Mr Lévêque demande à ses confrères, certains sauront surement lui expliquer.

 

Pas la peine d'aller plus loin tellement cet article est débile.

Ca fait tout de même sourire (jaune) quand on voit que les éléments de langage et les stratégies d'attaques ont déjà changés ces derniers jours, on se dit alors que Mr Lévêque aurait tout intérêt à se mettre à la page....il a quelques wagons de retard apparemment.

 

Ca fait sourire mais ça fait surtout perdre son temps.

16/05 : Thierry Lévêque - 

"Le document oublié qui "mouche" les révisionnistes de l'affaire Outreau.

17/05: L'Obs

 

Un article intitulé "Daniel Legrand, l'acquitté d'Outreau qui revient sur le banc des accusés", qui reprend point par point tous les éléments de langage de l'affaire d'Outreau: "la même affaire", "sa souffrance. Indélébile", "la "catastrophe judiciaire". Le "fiasco"", "Je n'en reviens pas qu'on me rejuge pour les mêmes faits", "tristesse, incompréhension et consternation". Evidemment, on ne parle là que de Daniel Legrand, pas des victimes.

 

Comme on l'a remarqué dans d'autres articles parus depuis samedi, on commence à nous parler des aveux de Daniel legrand, car en effet il sera difficile de faire l'impasse là-dessus. Alors, on tente de désamorcer, de diffuser la version de la défense dans l'opinion publique, même s'il faut une sacré gymnastique mentale pour admettre ladite version.

 

Comment croire que du fond de sa cellule, legrand a avoué avoir violé des enfants et assisté à un meurtre dans les eul but de sortir de prison?

Cela ne tient pas debout, mais c'est la version qui est rabâchée du matin au soir sur les ondes et dans la presse.

 

Le message que le public devait retenir est que ce procès est "monstrueux et assez indigne", toujours, bien-sûr, selon les avocats de Legrand.

 

On laisse aussi, un peu, la parole à Jonathan Delay qui rappelle que lors des deux autres procès, "On avait presque inversé les rôles, nous étions les menteurs", et à son avocat qui rappelle que ce procès n'est pas un bis repetita des autres procès. Enfin, on évoque très rapidement (une ligne) le parcours des plus cahotiques de Jonathan, qui, lui, reprend le dessus.

 

18/05: 20 Minutes

 

L'article "Outreau: Le troisième procès de l’affaire s’ouvre mardi à Rennes" annonce le procès de Rennes, avec le même angle partial que les autres: le triste sort de Daniel Legrand, qui, rappelons-le, est bien l'accusé dans cette histoire.

 

Ce lundi, on ne peut qu'être surpris par l'ampleur de la propagande médiatique, alors que justement lors des deux procès précédents, on avait vilipendé une presse déchainée contre les accusés, puis contre les victimes.

 

On nous "refait le match", voilà la certitude de ce lundi. 

 

Dans l'article de 20 Minutes, on n'apprend rien, à part que la défense a fait citer 43 témoins et 12 experts au procès de Rennes, en faveur de Daniel legrand.

 

Qui va payer ces défraiements puisque ces témoins sont déplacés depuis Outreau à la charge de celui qui les fait venir? C'est Legrand, en principe, qui doit payer leurs frais de déplacement et d'hébergement, ainsi que leurs convocations par huissier. Soit une somme qu'on peut estimer autour de 1.000 euros par tête de pipe.

 

Legrand, allocataire de l'allocation adulte handicapé, peut-il vraiment se payer un tel cirque?

 

Encore une fois, ce sont les avocats de Legrand qui sont interrogés le plus largement, et qui, sans surprise, trouvent ce procès injuste et attaquent encore une fois "des gens mal intentionnés, adeptes de la théorie du complot, [qui] profitent de ce procès pour rejouer l’affaire d’Outreau". La téhorie du complot, quoi...

 

On nous dit aussi qu'il est rejugé alors qu'il "n'y a rien de nouveau" dans le dossier. C'est une stupidité de dire cela: on ne reprend pas "le même" dossier, puisque la période infractionnelle n'est pas la même.

 

D'ailleurs, Me Reviron, avocat de Jonathan, rappelle bien qu'on n'est pas là pour refaire Outreau mais pour juger Legrand pour des faits qu'il aurait commis avant ses 18 ans. Il rappelle que son client "sait qui lui a fait quoi dans cette affaire et on va donc s’en expliquer avec l’accusé. Et beaucoup de personnes qui pensent connaître ce dossier risquent d’être surpris".

 

18/05: Ouest France

 

Alors que le quotidien breton nous avait gratifiés d'un article sur le calvaire de Daniel Legrand, on est surpris, ce lundi, quand un article intitulé "Affaire d'Outreau. La parole de l'enfant discréditée" nous rappelle que, depuis outreau, on est face à une véritable omerta concernant les enfants qui dénoncent des abus sexuels.


De fait, dans les tribunaux, combien de juges n'ont pas dit "rappelez-vous d'Outreau, il ne faut pas prendre pour argent comptant la parole des enfants". Il n'a jamais été question de "sacraliser", comme dirait Paul Bensussan, ou de "prendre pour argent comptant" la parole des enfants. Il est seulement question de la prendre en compte et de l'évaluer correctement.

 

De fait, "L'affaire d'Outreau a jeté un discrédit sur la parole des enfants se disant victimes d'abus sexuels, selon les associations de protection de l'enfance, certaines parlant d'un "retour en arrière" d'au moins dix ans", nous explique l'article.

 

Plusieurs associations dénoncent le fait qu'on n'écoute plus du tout les enfants aujourd'hui. la présidente d'AIVI (association des victimes de l'inceste) explique: "Depuis 2004, nous recevons beaucoup plus de demandes de parents protecteurs, père ou mère, dont l'enfant a révélé des abus commis par un membre de la famille, sans qu'il y ait de suites judiciaires", assure-t-elle. Il y a selon elle "énormément de classements sans suite, surtout quand les enfants sont très jeunes, moins de six ans"".

 

Le tabou s'étend aussi aux psychologues et autres professionnels, depuis Outreau: "Une étude réalisée en septembre 2014 par cette association auprès de 264 professionnels (psychologues, pédopsychiatres essentiellement), montre que "seulement 60% des suspicions d'inceste sont signalées" aux services de protection de l'enfance. Et seulement "60% des enfants ayant fait l'objet d'un signalement ont été protégés par la justice"".

 

Si on en est là aujourd'hui (6.000 plaintes par an pour viol sur mineur pour moins de 700 condamnations, à peine un viol sur dix dénoncé), c'est parce que le travail de propagande des acquittés et de leurs avocats a fait passer les enfants en général et les enfants d'Outreau en particulier pour des menteurs.


On en avait oublié, en effet, que 12 d'entre eux avaient bien été reconnus en tant que victimes, et n'avaient donc pas menti.

18/05: France TV Info

 

Cet article modestement intitulé "Outreau : l'article à lire pour comprendre la tenue d'un nouveau procès", reprend tout le gloubi boulga réthorique de la défense de Legrand. On pourrait croire qu'il a été écrit par Me Dupont-Moretti, Me Delarue père ou fils, ou par un autre des avocats de Daniel Legrand, mais ce n'est pas le cas.

 

On nous ressert le coup du "Dany legrand" cité par une des victimes, et on nous précise bien que "A aucun moment il n'est établi que "Legrand" est le nom de l'homme en question et pas une caractéristique physique ("le grand")". Or c'est faux puisque les auditions ultérieures vont permettre de confirmer qu'il s'agissait bien des Legrand père et fils, cités par plusieurs victimes et par plusieurs adultes dans le dossier. 


On se demande à quoi servirait une instruction si elle renvoyait des types pris au hasard au tribunal pour des faits aussi graves. Mais la théorie de la défense c'est que Daniel legrand (père et fils) se sont retrouvés dans le dossier par hasard. Il faudra qu'ils le démontrent et c'est loin d'être gagné.

 

On nous enfume aussi avec les toutes primères déclarations de Badaoui, pour qui le père Legrand faisait le lien avec la Belgique. Une piste qui passe aujourd'hui pour une téhorie du complot mais qui était étayée par de nombreux tmoignages d'enfants et d'adultes.

 

Des témoignages qu'évidemment on oublie de mentionner dans cet article écrit par quelqu'un qui, comme la quasi totalité de ses confrères, n'a jamais lu le dossier.

 

Puisque c'est le thème du jour, on évoque les aveux de Legrand pour nous redire encore une fois qu'il les a faits en espérant sortir de prison, ce qui est un non sens absolu même pour quelqu'un de limité interllectuellement.

 

Un passage amusant est quand la journaliste reprend le conte de fées sur "Daniel Legrand père, ouvrier assidu et laborieux", un mythe qui a la dent dure mais ne correspond pas aux témoignages des collègues de Legrand. Mais enfin, on ne va pas s'étaler là-dessus: il a été acquitté définitivement et le débat n'est plus là aujourd'hui.


Puis c'est la crise d'hilarité quand l'auteure de l'article nous explique: "Daniel Legrand fils, lui non plus, n'était pas connu dans le quartier de la Tour du Renard". Il était quand-même super connu pour un type censé n'y avoir jamais mis les pieds, comme son père.

 

Plus loin dans l'article on se demande "comment va Daniel Legrand": il a arrêté le foot, est célibataire, vit chez sa mère, ne fait rien et se gave de médocs. "En 2007, il est victime d'hallucinations, prend de l'héroïne pour se "sentir mieux, reprendre confiance en [lui]", tombe pour trafic de drogue et repasse trois mois en prison".

 

C'est quand-même bizarre, non, de commencer à avoir des hallucinations après avoir été acquitté et avoir obtenu des excuses publiques par le 1er ministre. Et pas quand il a été incarcéré, ou pendant les procès où on lui reprochait toutes ces choses horribles...

 

Quant à sa consommation de drogue, rappelons qu'il a avoué qu'en janvier 2007 il en était déjà à son 4e voyage aux Pays-Bas, et que les quantités qu'il ramenait n'étaient pas juste sa consommation personnelle: 130 grammes tout de même, récupérés quand il s'est fait arrêter.

 

Enfin, la journaliste se trompe quand elle dit que seulement deux des frères Delay seront partie civile.

 

18/05: Le Monde

 

On ne l'attendait plus, mais la revoilà: Florence Aubenas récidive dans un article intitulé "Outreau, le procès sans fin". Heureusement pour nos nerfs et pour la vérité, l'article n'est que partiellement disponible en ligne.

 

Florence Aubenas, qui trouvait donc très drôles les témoignages des enfants ("des déclarations si farfelues qu'elles feraient rire les enfants", a-t-elle écrit), revient cette fois nous dire que le procès Legrand est "délirant": "Le 19 mai 2015 s’ouvre à Rennes un procès dont la simple évocation paraît délirante" sont les premiers mots de cet article qui, on l'a compris, aura pour seul but de défendre Daniel Legrand.

 

Et selon florence Aubenas, dans ce dossier, le temps "empoisonne tout, jusqu’à la folie". "Délire", "folie", "vaudeville judiciaire"... Le champ lexical lourdingue choisi par l'auteure met le lecteur dans le bain instantanment. On est dans un procès kafkaïen, selon elle, qui n'a retenu du dossier que les éléments à charge contre... les victimes!

 

Puis Florence Aubenas se lâche, maniant l'amalgamme avec une dextérité sans pareille: "Dans le dossier, une mère, ses quatre fils et deux voisins avaient, en effet, dénoncé en 2001 un réseau de pédophilie tentaculaire, mettant en scène plus de 70 personnes, un huissier, un curé, un berger allemand, des vaches, des tournages pornos, des fermes en Belgique, des enfants livrés par voitures entières et même un meurtre. Or, après deux procès d’assises à Saint-Omer en 2004 et à Paris (en appel) en 2005, le dossier se révèle être un inceste dans le huis clos d’une cage d’escalier, à Outreau, quartier de la Tour du Renard, du côté de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais".
 

Si après cela, quelqu'un a encore envie de prendre au sérieux la parole des enfants victimes, il fera figure d'exception. Car oui, les enfants ( au moins une dizaine d'entre eux) ont bien dénoncé des partouzes filmées en Belgique (et ailleurs), des viols avec des chiens, et même pour certains, d'autres meurtres d'enfants. Des trucs que des gosses de 5, 8, 10 ans n'inventent pas même dans un esprit torturé.

 

Enfin, le procès en appel n'a pas conclu à un "inceste dans le huis clos d'une cage d'escalier" (sic), car un couple de voisins a aussi été condamné, on n'est plus seulement dans l'inceste. En outre, 12 enfants, issus de cinq fratries différentes (donc trois venant de familles où les parents n'ont pas été condamnés) ont été reconnus comme victimes.

En outre, certaines victimes ont été reconnues victimes de proxénétisme.

 

On n'est donc clairement pas dans un cas d' "inceste". Rappelons à Florence Aubenas, que l'inceste ne se fait qu'entre personnes de la même famille, ce qui n'était pas le cas, selon le verdict en appel.

 

18/05: France 3 Bretagne

 

La télé locale annonce elle aussi le procès dans cet article, laissant d'abord la parole à daniel legrand qui répète qu'on le "rejuge, c'est absurde" et que l'on "s'acharne" sur lui. Et il s'y connait, Daniel Legrand, en absurde, depuis qu'il a fait ses aveux sur le meurtre d'une fillette afin de démontrer, par l'absurde justement, qu'il était innocent (ce raisonnement vous fait mal à la tête? A nous aussi!).

 

On reprend ensuite la seule interview d'un avocat de Chérif Delay, Me Léon Lef-Forster, diffusée sur France Inter la semaine passée, et qui tourne en boucle dans l'ensemble des articles sur le procès de Legrand. Qu'est-ce que c'est triste, le métier de journaliste, quand on ne sort pas de sa rédaction.

 

On laisse ensuite la parole aux avocats de Legrand, on nous reparle des "révisionnistes", qui diraient que "les acquittés sont coupables", et Me Julien Delarue, qui accuse els parties civiles de vouloir "refaire le match" ajoute: "Oui, c'est un troisième procès d'Outreau sur la forme, parce que nous estimons qu'on ne peut pas imaginer de faire comparaître Daniel Legrand et l'interroger sur le contexte de l'instruction sans entendre aussi ceux qui l'ont vécue".

 

Donc, comme nous le disons depuis le départ, ce sont bien les avocats de la défense qui veulent "refaire le match", et nous bassiner encore une fois avec les acquittés, les innocents, les pleurs et les cris. Tout pour que le procès de Daniel Legrand ne soit pas le procès de Daniel Legrand, et surtout qu'on n'aborde pas le fond du dossier, c'est-à-dire les faits précis qui lui sont reprochés.

 

19/05: Le Monde

 

Nouvel article de Florence Aubenas, qui reprend en partie l'article précédent. Fidèle alliée de la défense, elle répète ici tout l'argumentaire des Dupont Moretti et consorts.

 

Selon la journaliste, Legrand est renvoyé au tribunal pour une raison de "pure procédure", ce qui est faux: si Daniel Legrand est renvoyé devant la cour d'assises des mineurs, c'est parce qu'il a été accusé d'avoir violé des enfants, des faits qu'il a même reconnus avant de se rétracter.


Elle nous explique que ce procès "paraît d’autant plus invraisemblable qu’aucun élément nouveau n’est intervenu dans l’enquête": et pour cause puisqu'on a repris en l'état le dossier qui dormait au fond des placards d'un tribunal, et il n'y a pas eu d'enquête supplémentaire.

 

Elle nous ressort la touchante anecdote d'un Daniel Legrand ingénu qui demande à passer "un test de virginité", juste après avoir avoué sa présence lors du meurtre d'une ptite fille et s'être rétracté.

 

Aubenas nous explique ensuite que :"Une mère, ses quatre fils et deux voisins se sont mis à dénoncer un réseau de pédophilie tentaculaire, mettant en scène plus de 70 personnes, un huissier, un curé, un berger allemand, des vaches, des tournages pornos, des fermes en Belgique, des enfants livrés par voitures entières et même un meurtre".

 

Il n'y a pas que les enfants Delay à avoir parlé de tout cela. On peut en effet compter une bonne dizaine d'enfants qui ont parlé de partouzes filmées en Belgique, et environ quarante enfants ont dénoncé une soixantaine d'adultes comme ayant participé ou ayant été présents lors desdites partouzes, en Belgique et à Outreau.

 

Le dossier ne tenait pas que sur "la parole d'une mythomane" et "d'un enfant fou", comme l'ont dit certains révisionnistes qui sortent la théorie du "complot des enfants fous".

 

Aubenas en vient ensuite au cas du juge Burgaud, qui selon elle a "acquis une place particulière dans la magistrature, celle de la victime expiatoire, où se reconnaît une partie de l’institution, malmenée par les politiques et la presse". En gros, toute la magistrature se serait identifiée au juge Brugaud, qui n'a pas été sanctionné à la hauteur de ce qui lui était reproché par les avocats de la défense.

 

Puis, la journaliste règle leur compte aux soutiens des victimes, évoquant "un courant [qui] s’est peu à peu dessiné, à travers un documentaire, "Outreau, l’autre Vérité", divers livres, quelques blogs, plus hétéroclites que nombreux, à en croire les audiences. S’y retrouvent pêle-mêle des conspirationistes d’extrême droite, des associations pour enfants, des allumés du missel, des journalistes, des déçus de la justice qui rêvent de revanche. L’inventaire ne doit pas s’arrêter là, mais les discours se ressemblent. "A Outreau, la puissance médiatico-politique a sauvé des pédo-criminels, qui ont violé et tué des enfants", affirme par exemple Alain Soral, ultra de tous bords et éditeur d’un des livres. Le but : rouvrir le dossier, coûte que coûte. Ils le revendiquent".

 

Bref, tous ces citoyens et professionnels qui ont décidé de soutenir les victimes de ce procès, et qui rappellent l'existence des 12 enfants victimes occultés par la version autorisée de cette affaire ne sont qu'un ramassis de "conspirationnistes", d' "allumés" et même de fachos, puisque le seul dont elle prend la peine de citer les propos est Alain Soral, réputé pour ses positions extrêmes. D'une manière aussi malhonnête que prévisible, Aubenas cherche juste à décrédibiliser ce que disent tous ces gens au lieu de répondre sur le fond.
 

Parce que nous, on aimerait bien savoir comment elle explique certaines choses dans le dossier. Par exemple, comment ces enfants menteurs/perturbés/comploteurs ont pu monter une telle cabale, faire croire à un réseau pédophile non seulement au juge Burgaud, mais aussi à leurs assistantes maternelles, à des essistantes sociales, à des policiers?

 

"Cette fois, c’est seul dans le box que Daniel Legrand verra défiler des témoins par dizaines, cortège interminable et fourbu, resurgi des gouffres de l’affaire et qui défilera à la barre pour la troisième fois : ses douze co-acquittés, les enquêteurs, des voisins…", écrit Aubenas. mais on rêve: qui a réclamé ce défile? Ce sont bien les avocats de Legrand, ceux qui veulent nous "refaire le match" et éviter que les débats se déroulent sereinement.

 

Alors qu'elle a longuement interviewé Jonathan, elle ne le cite qu'une fois, disant: "Je serai déçu si Daniel Legrand n’était pas condamné". Puis, elle sous-entend que les victimes sont instrumentalisées par ces citoyens et ces journalistes, qui leur feraient "miroiter des dédommagements" de l'Etat".

 

Et de dénoncer "l'hystérie" des "réseaux sociaux", on ne sait trop pourquoi.

 

Oui Mme Aubenas, il y a des gens ici qui en ont assez d'entendre les enfants traités de menteurs dès qu'ils dénoncent des abus sexuels, de voir que depuis Outreau, nombre de juges se réfugient derrière la mythologie d'Outreau pour considérer a priori que les enfants inventent, que depuis Outreau on a connu une régression sans précédent dans la prise en compte de la parole des enfants, et vouloir que cela change n'est pas du "conspirationnisme".

 

Ladite mythologie sur l'affaire Outreau, répétée jusqu'à plus soif par le club des acquittés et leurs soutiens, a été si lobotomisante pour l'opinion publique qu'elle en avait été jusqu'à oublier l'existence des 12 enfants victimes.

 

 

 

19/05: Le Figaro

 

On sent Stéphane Durand Souffland, le chroniqueur judiciaire du Figaro et plume de Me Dupont-Moretti, très remonté. Il a tenu à "passer au crible" certains arguments sur l'affaire d'Outreau dans un article intitulé: "Affaire d'Outreau : les arguments complotistes passés au crible".

 

Rien qu'au titre, on sent qu'on va se régaler.

 

Tout d'abord, pour le journaliste, il est clair que les "complotistes", les "militants jusqu'auboutistes" (sic.) disent les acquittés coupables.

 

Il fait mine de s'étonner que le mouvement de réinformation sur Outreau n'ait commencé qu'en 2005. Ben oui: avant les procès, il aurait été difficile de savoir qu'il faudrait réinformer nos concitoyens.

 

En plus, beaucoup ont longtemps cru que les enfants avaient menti, et que les victimes étaient les acquittés. C'est logique: on n'a entendu que ce son de cloche pendant des années.

 

Il est amusant de voir M Durand-Souffland décrire la technique d'esbrouffe de Dupont-Moretti et le reste de l'équipe de la défense: "s'emparer d'un élément indiscutable, puis de le tordre dans le sens qui convient à la thèse à défendre et de le diffuser sans relâche via internet et les réseaux sociaux". En fait il parlait des "consiprationnistes" bien-sûr, mais si on remplace "réseaux sociaux" par "médias", on reconnaît la réthorique de la défense!

 

Ce qui est drôle, c'est que le journaliste choisit comme premier "décryptage" de répondre à notre assertion selon laquelle les enfants étaient dans le box des accusés lors du procès de Saint-Omer. Eh bien il répond qu'on n'y était pas, bla bla bla, et que c'est vrai. Mais que les accusés n'étaient pas assis dans le public. Là dessus, tout le monde n'est donc pas d'accord. 

 

"Il est également totalement faux que les gamins ont été terrorisés par une horde de robes noires" déclare le journaliste, qui cite l'avocate de Myriam Badaoui mais pas tous les avocats et magistrats qui ont été entendus devant la commission d'enquête parlementaire et qui ont dit la même chose. Quant aux victimes, ce qu'ils en disent est très clair.

 

A lire Stéphane Durand Souffland, tout s'est passé pour le mieux dans le meilleur des mondes: "Les avocats n'ont pas pris le risque de "bousculer", devant les jurés, les petits enfants, dont la tête de certains dépassaient à peine du box.". Bon, là aussi tout est une question de point de vue. Traiter des enfants de menteurs et les questionner sur des détails pour les attaquer ensuite peut être considéré par un enfant comme une "bousculade".

 

Enfin, personne ne dit que la justice a cherché à protéger les pédophiles! Il s'agit là d'une construction mentale de l'auteur. On dit, par contre, que les procès ont été transformés en cirque, que la défense a occupé tout l'espace médiatique, et que l'opinion publique (dont les jurés font partie) a été manipulée.

 

Le deuxième point qu'il passe "au crible" c'est le fait que personne n'a parlé des 12 enfants victimes. Accrochez-vous, c'est assez tordu: "C'est faux, puisque le simple fait que quatre personnes aient été définitivement condamnées implique que des enfants ont été victimes. Ce qui est exact, et qu'on peut regretter, c'est que le séisme provoqué par le naufrage de la procédure a conduit la presse à davantage évoquer le sort des treize individus accusés et (pour douze d'entre eux) incarcérés à tort, pendant parfois plus de trois années". Donc en fait, c'est vrai quoi...

 

Et la presse n'a pas "davantage" évoqué le sort des acquittés, elle n'a fait QUE parler des acquittés. Les procès, les indemnités, les livres, reportages, les que sont-ils devenus, le procès Legrand et les acquittés...

 

C'est à tel point que jusqu'à il y a quelques semaines, personne en France ne savait qu'il y avait 12 victimes dans l'affaire d'Outreau.

 

L'auteur poursuit: "les militants d'une "autre vérité" sous-entendent que puisqu'il y a douze victimes, mais que le couple Delay-Badaoui n'avait que quatre enfants - victimes indéniables de leurs propres parents -, les treize acquittements constituent une erreur. Selon la justice, les Delay étaient les proxénètes de leur progéniture: le problème, c'est qu'ils vivaient des aides sociales et que leurs coaccusés n'avaient, pour la plupart, pas un sou. Le plus fortuné n'a d'ailleurs pas été condamné pour des viols sur les enfants Delay. Aucun ne s'est enrichi pendant la période de la prévention".

 

Soyons clairs: les enfants, qui n'ont donc pas menti, ont aussi parlé d'échange d'argent, d'où la condamnation pour proxénétisme.

Les voisins de palier qui ont aussi été jugés coupables vivaient aussi des allocations. Point.

 

Mais le fait de dire que puisqu'il y a 12 victimes et seulement quatre coupables, c'est que les acquittés sont coupables aussi, cela c'est le raisonnement du fan clubd es acquittés, pas le nôtre. Nous, on veut juste rappeler l'existence de ces 12 victimes pour casser la narration aberrante qu'on nous a collée dans les oreilles depuis 10 ans et qui a les conséquences dramatiques qu'on connaît pour les enfants victimes.

 

Et le dernier élément que Stéphane Durand Souffland passe "au crible", c'est donc le fait que sarko voulait la peau des juges d'instruction et qu'il a utilisé le pseudo "fiasco" d'Outreau pour y parvenir.

"Cette fable a été inventée pour pallier l'invraisemblance originelle de la thèse complotiste: pourquoi des jurés, des magistrats et des journalistes auraient-ils voulu défendre d'abjects pédophiles?". Là, on ne peut que constater ou le trou de mémoire gigantesque du chroniqueur judiciaire, ou sa mauvaise foi. Sarko a répété des dizaines de fois qu'il voulait la suppression des juges d'instruction et a lancé des groupuscules pour "réfléchir" là-dessus. C'est lui qui a demandé que les acquittés soient reçus en grande pompe par Perben puis à Matignon.

 

Sarko n'a été élu, je le rappelle à Durand Souffland, qu'en 2007. Forcément, lors des procès de 2004 et 2005, il ne pouvait pas "déjà" vouloir la peau des juges d'instruction. C'est une fois arrivé à l'Elysée, et probablement, au fil des casseroles qu'il devait commencer à collectionner, qu'il a décidé d'agir.

 

On a aussi l'ami Georges Fennech, qui a mis en place une sorte de commission sur Outreau et voulait lui aussi lafin du juge d'instruction.

 

Pour terminer, l'auteur revient sur le rapport de l'IGSJ, l'inspection générale des services judiciaires, qui n'a vait pas tropuvé matière à sanctionner le travail des magistrats qui ont été impliqués dans le dossier d'Outreau.

Il dit que nous en avons une lecture "sélective", mais alors que dirait-il de la lecture qu'en a fait l'auteur d'un obscur blog appelé "Crocs de boucher, le blog saignant de la justice", et à qui nous avons répondu.

 

Bref, on aurait bien rigolé en lisant cet article si il n'avait pas été aussi lourdingue de ,mauvaise foi. On a hâte de lire la suite.

 

19/05: Le Monde (bis)

 

 

C'est en fait tout un dossier dont nous a gratifiés Florence Aubenas dans Le Monde de ce mardi. L'article "Procès Outreau : les enfants Delay continuent d’accuser" nous a un peu agacés, il faut le dire.

 

Elle revient encore sur cette histoire du "même" procès et n'est toujours pas décidée à laisser la parole à Jonathan, mais elle n'a pas pu s'empêcher de préciser que "son frère Chérif qui purge une courte peine de prison pour "violences" dans un établissement psychiatrique".

 

Mais surtout, elle précise sa pensée au sujet des raisons pour lesquelles ce procès a lieu: "L’enjeu financier n’est pas anodin non plus", considère la journaliste, qui reprend les paroles de Jonathan, évoquant les 200.000 euros touchés par les acquittés, qu'il compare aux 30.000 euros touchés par les victimes. Elle le sort de son contexte pour laisser croire que Jonathan et ses frères sont motivés par l'argent. Or, Jonathan rappelait seulement la différence de traitement flagrante entre les acquittés et les victimes, ce qui est un fait indéniable.

 

En outre, si c'était pour toucher 10 ou même 30.000 euros, le jeu n'en vaudrait pas la chandelle: il était tout à fait prévisible que la presse allait encore prendre la défense de Legrand et attaquer les victimes, puisque la presse dans sa quasi totalité ne fait que répéter l'argumentaire de Dupont-Moretti et ses amis.

 

Et Florence Aubenas, qui nous a fait des tartines sur le calvaire de Daniel Legrand, résume ainsi le parcours de la fratrie Delay: "Les quatre frères ont jusqu’à présent suivi un parcours comparable, enchaînant les familles d’accueil, les foyers à l’adolescence, puis une vie d’errance", avant de consacrer cinq lignes au parcours de Jonathan, qui, comme ses frères, s'est retrouvé mis à la porte de son foyer d'accueil le jour de ses 18 ans.  Pas de quoi s'émouvoir, hein, pas comme avec ce pauvre Daniel et ses piqures dans les fesses.

 

20/05 France TV Info

 

Un article assez intéressant, pour une fois, qui nous explique "Pourquoi la vérité judiciaire d'Outreau est mise en doute".

 

Le journaliste a bien compris qu'à ce procès, "l'ambiance est lourde" et que le "match" sera très disputé.

 

Il pointe trois aspects qui, en effet, sont importants pour les soutiens des victimes:

 

1. Les parties civiles estiment que les victimes ont été oubliées

 

"Douze enfants ont été reconnus victimes dans l'affaire Outreau. Et pour ceux qui les représentaient à l'époque, avocats et associations, personne ne s'en souvient", peut-on lire. Et pour cause: la première fois que la défense de Legrand a évoqué les victimes, c'était vendredi dernier. Avant cela, elles n'existaient pas sauf pour les traiter de menteuses et de mythomanes.


En France, personne ne savait que 12 enfants avaient été reconnus victimes à Paris. Les médias n'ont parlé que des acquittés, de leurs souffrances, de leur détention, de leurs indemnisations, de leur vie "après", sans avoir un seul mot pour les victimes, et cela jusqu'à la semaine dernière. Ce serait mentir que de dire le contraire, ou même de minimiser cette omerta qui a été totale, contrairement à ce que laisse croire, par exemple, Stéphane Durand-Souffland.

 

Le journaliste nous explique ensuite que "Le revirement de Myriam Badaoui, qui a innocenté treize des accusés au cours de l'audience, a achevé de mettre en doute les déclarations des victimes, dont la parole avait été jugée crédible, voire sacralisée, par la justice et les experts". Oui, sauf que quatre ou cinq jours plus tard Badaoui est revenue sur ses rétractations, mais là plus personne n'a voulu la croire. Enfin, les experts n'ont jamais "sacralisé" la parole des enfants, cela, c'est l'argumentaire de la défense et rien de plus.

 

Mais, l'auteur reconnait quand-même de sacrés dysfonctionnements, notamment quand les enfants ont été envoyés dans le box des accusés pour témoigner, ou encore "Au procès en appel à Paris, l'avocat général Yves Jannier va jusqu'à demander à l'un des enfants Delay s'il a été "violé par des Martiens", selon des propos rapportés par les parties civiles après l'audition, qui se tenait à huis clos. Pour enfoncer le clou, le procureur général près la cour d'appel de Paris, Yves Bot, présente ses excuses aux accusés dans la salle d'audience, avant même que leur acquittement ne soit prononcé". Merci de le dire, même si certains diront sûrement qu'il s'agit là de "révisionnisme".

 

Et d'évoquer également le cas du rapporteur de la commission d'enquête parlementaire, "Philippe Houillon, [qui] va jusqu'à parler maladroitement des "viols imaginaires" dont ont été victimes certains des douze enfants et pour lesquels ils percevront tout de même des indemnités". Ou de Dominique Wiel, qui a écrit un livre dans lequel il déclare que els fils Delay ne sont victimes de rien du tout et que les deux couples jugés coupables après avoir avoué n'ont rien fait. Un bel exemple de "révisionnisme judiciaire", non?

Ca paraît bête à dire, mais cela, vous n'avez certainement pas pu le lire dans les articles de Florence Aubenas (Le Monde) ou de Stéphane Durand Souffland (Le Figaro), qui répètent seulement, et en boucle, les plaidoiries de la défense.

 

2. Les enfants Delay persistent dans leurs accusations

 

Là aussi, c'est une évidence. "Citant Pierre Joxe, ancien ministre de l'Intérieur devenu avocat dédié à la défense des enfants, l'ancien reporter de L'Humanité estime que l'"on se retrouve, dans ce dossier, avec deux vérités judiciaires qui provoquent cette désagréable impression que l'on ressent lorsqu'on veut faire entrer de force 'deux pièces' dans un mauvais puzzle".

 

De fait, on a deux vérités judiciaires contradictoires: 12 victimes de 5 fratries différentes, et 4 coupables. Et les acquittés. C'est parce que ces deux vérités judiciaires ne sont pas compatibles que l'on a occulté jusqu'ici celle qui concernait les enfants. 

 

3. Des magistrats considèrent que l'instruction n'a pas été si mauvaise

 

"Peu après l'acquittement général de 2005, des magistrats "fielleux et corporatistes continuent à distiller la suspicion (...)" , raconte Philippe Houillon", lit-on dans l'article.


En effet, ni l'Inspection Générale des Services Judiciaires, ni la commission d'enquête parlementaire n'ont pointé de "dysfocntionnements" lors de l'instruction. Cela signifie que le dossier qui a amené tout ce petit monde au tribunal était suffisemment étoffé, et que cela a été fait dans les règles.

 

Nombre de magistrats ont expliqué que "le dossier n'était pas vide", et que les accusés ne se sont pas retrouvés là pour rien. Sur une soixantaine d'adultes cités par les enfants comme étant des abuseurs, seuls 19 ont été renvoyés aux assises.

 

20/05: La Voix du Nord

 

Ouh le vilain article d'Eric Dussart, un des plus fidèles soutiens de la défense. "Troisième procès d’Outreau: deux hauts magistrats qui jouent à cache-cache" est un article de propagande pure.

 

Il nous parle de son héros, Me Dupond-Moretti, qui "a laissé sa trace à l’audience. D’abord en mettant les pieds dans le plat suspect que mitonne l’association Innocence en danger (IED)".

Quel "plat suspect"? Le fait que l'association se soit inquiétée de la date de rpescription de ce procès qui aurait du se tenir il y a 10 ans?


Et puis, on tombe dans l'attaque perfide qui 'napporte rien aux débats, et Dussart cite Moretti: "Cette association finance le film révisionniste L’Autre Vérité, soutient des écrits anonymes bourrés d’injures et promeut un livre édité chez Alain Soral. Vous voyez qu’on a raison de parler de révisionnistes !". De là à traiter 'Innocence en Danger de fasciste et de menteuse, il n'y a même plus un demi pas.

 

Quant aux écrit anonymes, je n'en ai lu aucun d'injurieux contre Moretti, à moins que l'injure, ce soit juste de rappeler à quel point il a manipulé l'opinion publique?


En tout cas, on comprend bien la stratégie: taper sur les soutiens des victimes, les traiter de "révisionnistes" (alors que les premiers révisionnistes, ce sont les avocats de la défense et le fan club des acquittés) et les assimiler à la mouvance d'Alain Soral parce que sa maison d'éditions a publié le livre de Jacques Thomet (livre qui n'a eu aucune plainte, soi dit en passant, alors que Moretti la ferme au lieu d'en parler, il n'avait qu'à réagir dans le délai légal de 3 mois).

Bref, il s'agira encore de détourner les débats du fond du dossier, de faire croire qu'un complot est ourdi par une bande de complotistes dans le seul but de se venger de Daniel Legrand. Evidemment, la réalité est bien plus compliquée que cette caricature grotesque.

 

Tranquille dans ses bottes malgré un accord oral et illlégal pour que ce procès n'ait pas lieu, Moretti rugit "C’est un parjure ! Son prédécesseur, M. Zirnhelt, nous avait promis que ce procès ne serait jamais audiencé. Il avait compris qu’il ne tenait pas debout, après les acquittements de 2004 et 2005". Ben apparemment, d'autres se sont dit que ca tenait debout, finalement.
 

Et puis, Me reviron a bien rappelé que les parties civiles n'ont même pas été consultées avant que cette "promesse" soit faite à la défense.

 

 

20/05: La Voix du Nord (bis)

 

Encore un article particulièrement fielleux d'Eric Dussart, l'écho de la défense.

 

On doit reconnaître qu'en dehors du trio Aubenas-Dussart-Durand Soufflant, les autres journalistes ne sont pas forcément de parti pris et relatent de manière assez honnête les débats, excepté du côté de France Inter.

 

Cet article de Dussart intitulé "Troisième procès d’Outreau : Daniel Legrand a compris que tous les coups seraient permis" nous laisse entendre que la victime de toute cette histoire, c'est l'accusé.

 

Et il s'agira de le défendre coûte que coûte. Mais, il est vrai qu'après avoir tellement soutenu les acquittés, il peut être difficile de se remettre en cause et de regarder les choses de manière objective.

 

"Le troisième procès d’Outreau a débuté mardi, dans une ambiance tendue qu’un public en partie acquis au révisionnisme judiciaire contribue à installer doucement." C'est ainsi que le journaliste, si on peut encore appeler cela comme ça, commence son "article", à charge contre les victimes et leurs soutiens, comme d'habitude.

 

Le "révisionnisme judiciaire", donc, c'est de rappeler l'existence des victimes et de vouloir que ce procès ait lieu. En fait, le "révisionnisme judiciaire" selon Dussart et la clique de la défense, c'est simplement de vouloir rappeler toute la vérité, et pas juste le petit bout de vérité qui arrange tellement le fan club des acquittés.

 

En réalité, les "révisionnistes", ce sont bien les Dussart & Co, qui ne veulent toujours pas entendre parler des victimes, qui veulent mettre leurs témoignages sous le tapis pour qu'on ne risque surtout pas de remettre en cause leur version des choses. Bataille réthorique, bataille idéologique aussi, puisque nous, nous voulons une réflexion sur la prise en compte de la parole des enfants. Eux veulent l'omerta.

 

L'article est fielleux car il présente les parties civiles en soulignant leur aspect de "footballeur "chébran"" (comprendre: jeune, racaille, pas crédible), ou en précisant que Jonathan "ne tien pas en place". On le comprend, mais pas Dussart, qui lui resterait surement impassible en se faisant traiter de menteur, puisque ce mercredi matin c'est bien de cela dont il était -encore- question.

 

Et puis, on ne sait pas ce qu'il se passe, Dussart a une phrase de compassion pour les victimes: "Ce procès sera difficile aussi, pour eux. Ils y verront défiler leur père, qui a avoué les avoir violés maintes et maintes fois, et aussi leur mère, qui n’a guère fait mieux". Sauf que ce n'est pas cela qui sera le pire pour, eux mais de voir défiler tous ceux qu'ils ont accusés se plaindre de la manière dont ils été traités par la justice. Ce sera de se faire traiter de fabulateurs, de gosses dérangés, d'entendre pleurer et pleurer encore sur le sort de Daniel Legrand. De supporter les mensonges et la mauvaise foi de la défense et de ses acolytes.


Et justement, un mensonge, en voilà un: "Daniel Legrand qu’ils n’avaient jamais accusé jusqu’ici et qu’ils vont peut-être mettre en cause dès cet après-midi, quand le président leur donnera la parole". Parce que oui, Dimitri a bien accusé nommément Daniel Legrand.

 

On a ensuite quelques lignes de compassion, de la complainte de Daniel Legrand, refrain déjà trop connu.

 

"Après les éclats de voix de la matinée, les avocats des deux frères Delay ont désormais des mines de conspirateurs. Chaque mot de l’accusé les intéresse. Comme cette consommation de « shit », quand le jeune Daniel avait 16 ou 17 ans. Hautement suspect, ça. Ça leur a fait l’après-midi", poursuit Dussart. Ben oui: quand les avocats des parties civiles réfléchissent, ils "conspirent" forcément. Quand ils posent des questions, elles sont forcément incongrues.  Et ce sera encore comme cela pendant trois semaines.

 

A ceux qui veulent vraiment savoir ce qu'il se passe à cette audience, nous conseillons vivement de ne pas lire La Voix du Nord, Le Figaro et le Monde, qui sont clairement de parti pris.

 

20/05: AFP/Libération

 

Nous avons été agréablement surpris par cet article de l'AFP repris par Libération, qui évoque ce mercredi d'audience très tendu pour Jonathan Delay, en ayant pour une fois un peu de compassion pour la victime.

 

Pour une fois, on ne laisse pas toute la place à Daniel Legrand, pour une fois on parle vraiment des victimes.

 

"Les souffrances et le sentiment d’injustice de Jonathan Delay, violé avant ses six ans par ses parents et un couple de voisins à Outreau, ont résonné à Rennes au 2ème jour du procès d’un des acquittés d’Outreau, Daniel Legrand, contre lequel il a maintenu ses accusations de viol". C'était, il nous semble, un bon résumé de cette journée.

 

Parce que la journée a été difficile, notamment à cause du cirque des avocats de Legrand, qui ont du être gentiment rappelés à l'ordre plusieurs fois. Entre les insinuations, les pièges, les attaques, les propos moralisateurs, la défense a fait son jeu habituel.

L'article de l'AFP parle aussi du meurtre de cette petite fille, qui a été abordé durant l'audience, puis les viols commis par les parents et le cople de voisins.

 

Puis on peut lire cette question de Me Berton, qui cherche clairement à faire dire à Jonathan que les acquittés sont coupables: "Vous êtes victime de vos parents, on ne l’a pas assez dit, victime de Delplanque et Grenon (le couple de voisins condamnés, ndlr)... et pour vous il en manque ?", lui a aussi demandé Me Frank Berton, un des avocats de Daniel Legrand. "Bien sûr", a répondu Jonathan, "acquitté ne veut pas dire innocent, j’ai le droit de le dire ?".

 

Jonathan n'est pas tombé dans le piège, même si les questions des avocats de la défense ont été répétitives et insidieuses.

 

20/05: La Voix du Nord (ter)

 

L'ami Eric Dussart nous explique donc que "Jonathan Delay accuse Daniel Legrand et refuse d’en dire plus".

 

C'est le titre. Le lecteur non averti se dira "mais c'est quoi cette histoire? Il accuse mais reste dans le vague?". C'est en effet le cas. Jonathan a parlé des faits quand il avait 6 ans, des faits qui remontaient à environ un an plus tôt, et cela, en gros, depuis sa naissance. Il est parfaitement normal qu'à 21 ans les souvenirs soient très flous, qu'ils relèvent davantage du flash et des sensations que d'une vision photographique des scènes.

 

Quand Daniel Legrand "oublie" le nom de son codétenu tout le monde trouve cela normal, mais qu'une victime ne se rappelle plus si Daniel Legrand l'a violé, alors que Legrand était présent parmi d'autres pédophiles dans les scènes dont il se rappelle, là cela semble incroyable.

 

L'article de M. Dussart commence de manière bien orientée: "A la barre de la cour d’assises, le troisième fils de Myriam Badaoui a affirmé que Daniel Legrand « y était ». Mais il n’a aucun souvenir plus précis, et surtout, il refuse de parler des circonstances et des autres personnes. Il a demandé une suspension d’audience".

 

Car en effet: c'est bien le fan club des acquittés qui a accusé Jonathan d'avoir de "faux souvenirs", d'être "instrumentalisé", de vouloir "refaire le match".

Jonathan a bien dit qu'il ne se rappelait plus. Il n'a pas inventé de souvenirs malgré l'instistance absolument lourdingue des avocats de la défense.

 

En le poussant à parler des acquittés, qui en effet figurent bien, eux, dans des souvenirs précis, que cherchent les avocats de Legrand? Mais à "refaire le match", tout simplement.

 

Quand ils l'emmènent sur ce terrain, Jonathan a demandé à parler à ses avocats parce qu'en effet, "il n'est pas là pour ça", comme il a du le rappeler plusieurs fois. Il est là uniquement pour Daniel Legrand. Et ceux qui veulent aller sur un autre terrain font juste du cirque.

 

Dans cet article, on a même droit à des passages en gras, histoire que le lecteur décervelé comprenne bien ce qui est important.

Premier passage en gras, quand on l'interroge sur les noms de ses  violeurs: "Mais je n'ai pas le droit de le dire, parce qu'ils ont été acquittés" On ne saura donc pas par qui il a été violé. Alors, le président tente d'aller un peu plus loin". Ca, c'est donc en gras. On rappelle juste à Dussart qu'on est au procès de Daniel Legrand et pas "Outreau 3".

 

C'est marrant, que tous ces gens reprochent aux victimes exactement ce qu'ils font eux-mêmes.

 

On a tout fait pour que Jonathan dise qu'il se rappelait de viols commis sur lui par legrand. On a tout fait pour le pousser à reconstruire un souvenir, en direct dans la salle d'audience, pour mieux le piétiner ensuite. Mais il n'est pas tombé dans ce piège mesquin.

 

Il n'a rien inventé, n'a pas menti.

 

Deuxième passage en gras: "À aucun moment, il ne dit que l’accusé qui le regarde fixement l’a violé. Il dit : "Il était là." Mais le président veut aller plus loin. Il lui demande pourquoi il n'a pas reconnu Daniel Legrand sur les photos. Pourquoi il ne connaissait pas son nom…"


Mais tout simplement parce qu'on ne lui a pas présenté les photos de Daniel Legrand, comme l'a dit Me Reviron, son avocat: on n'a présenté aux enfants que les photos des mis en cause, et Legrand n'a fait partie que de la deuxième série d'arrestations.

 

Selon Dussart, "C’est gênant, tout de même, ce manque de détail. Ce manque d'éléments". Nous on trouve que ce qui aurait été gênant, c'eut été d'être malhonnête.

 

Concernant Jean-Marc Couvelard, un handicapé accusé par plusieurs d'enfants d'avoir commis des viols, Eric Dussart montre à quel point il est de parti pris: il rappelle que ledit Couvelard est "Très lourdement handicapé" et "qu’une expertise dit incapable de s’habiller seul, par exemple". On a dit, parce que la mère de Couvelard l'a dit et que manifestement cela arrangeait certaines personnes, que Couvelard était incapable de monter les escaliers jusque chez les Delay, et par conséquent il n'a pas pu commettre les viols.

Sauf que, comme l'a rappelé Me Reviron, Couvelard a pu monter sans problème, accompagné de quelqu'un les trois étages pour se rendre au commissariat.

 

Mais pour Eric Dussart, Couvelard est forcément innocent, point, et Jonathan fantasme quand il "le met également dans l’histoire", en disant que Couvelard aussi "était là".

 

Nouveau passage en gras: "Mais ses regards [à Jonathan] deviennent plus nerveux. Il souffle dans le micro, regarde derrière lui, puis coupe le président".

 

Là, Jonathan explique qu'il ne comprend le sens des questions du président, puisqu'on est là au procès de Daniel Legrand et pas des acquittés.

 

20/05: Mediapart

 

Mais ils sont tombés sur la tête ou quoi, chez Médiapart? Eux aussi nous retapent l'histoire du "complot de révisionnistes" derrière ce procès!

 

L'article est intitulé "La mascarade d'Outreau se perpétue à Rennes".

 

On n'a pas payé pour lire cette daube, mais l'intro suffit : "Excipant de la souffrance d'enfants naguère violés à Outreau, quelques révisionnistes judiciaires jouent sur les procédures et provoquent un nouveau procès. L'un des calomniés d'Outreau, Daniel Legrand, en fait les frais, dans les ornières d'un tribunal à Rennes. Tragiquement vain..."

 

C'est quoi cettee théorie du complot, dans un canard qui se veut sérieux?

 

On dirait la plaidoirie de Me Moretti et de ses amis, copiée collée. Ou le "débat" bidon de France Inter.

 

Comme tous ces gens ne peuvent pas s'attaquer directement aux victimes (ce serait un peu gros, même si la clique de la défense ne s'en prive pas dans le tribunal), ils attaquent ceux qu'ils pensent être une bande d'illuminés assoifés de vengeance, et qui auraient réussi à créer un procès de toutes pièces en se basant sur les paroles d'enfants mythomanes.

 

Mediapart devrait plutôt mener quelques investigations. Ou peut-être, chose folle, interroger ces "révisionnistes", pour savoir ce qu'ils racontent, au lieu de pomper les conneries des collègues.

 

Bon, un gros zéro pointé pour Médiapart.

 

Voici une autre réponse à cet article stupide, par Jacques Delivré qui y est violemment attaqué.

 

21/O5: Le Figaro

 

Incroyable! Alors que l'audience de jeudi a vu défiler trois assistantes maternelles qui ont accueilli les enfants, dont l'une est repartie en pleurant, et le témoignage assi sincère que difficile à entendre de Chérif Delay, quel angle choisit Stéphane Durant Souffland pour son article?

 

Eh bien l'Albert Londres de chez Dassault s'épanche sur "l'émouvant témoignage du policier qui conforte la défense"...

 

Oui, vous avez bien lu: pour Stéphane Durand Soufflant, le témoignage "émouvant" de la journée était celui d'un policier qui a admis n'avoir été concerné par le dossier que durant les deux jours de garde-à-vue des père et fils Legrand, et qui a expliqué qu'il n'y avait "rien dans le dossier" alors qu'il était censé chercher "les têtes du réseau".

 

Là, on peut dire à ce romancier que nous aussi, on y était. Et qu'on trouve que ses articles aux biaisés, sa sélection malhonnête de l'information qu'il donne à ses lecteurs, sont une honte pour vos confrères journalistes, surtout quand on se dit "objectif".

 

Même nous qui connaissons la souffrance des enfants sommes plus objectifs que lui ou que ses collègues Aubenas et Dussart.

 

"On ne voit pas tous les jours un commandant de police étranglé d'émotion à la barre des assises", commente Stéphane Durand Souffland. ben on voit rarement, aussi, des témoignages aussi forts que celui de Chérif Delay, aussi accablant même s'il reste flou. Mais cela, ça doit être accessoire. L'important, c'est ce policier qui s'est dit que Legrand était innocent quand il est parti en prison. Horrible, vraiment. On imagine le traumatisme.


Sauf que, M. Durand Souffland, ici on n'est pas au procès des victimes, mais bien à celui de Daniel Legrand. Et qu'au lieu d'aller pleurer encore une fois sur le triste sort de l'accusé, on aurait pu attendre un minimum de compassion de la part de quelqu'un qui dit aussi bien connaître le dossier.

 

On nous parle aussi du mini incident à l'audience, quand l'assistante maternelle de Jonathan a dit qu'un jour, entendant parler d'un Daniel legrand, le gosse lui a demandé s'il s'appelait ainsi "parce qu'il était grand". Tollé du côté de la défense, évidemment. Sauf que la dame était bien incapable de dire dans quel contexte Jonathan, un enfant d'école primaire à l'époque, avait posé cette question.

 

Pas de quoi en faire un plat, sauf pour des acharnés comme l'auteur de cet "article".

 

Pour Stéphane Durand Souffland, il n'y a rien à redire à la stratégie des avocats de la défense, qui font mine de poser des questions, tout à tour, pour mieux faire leur petite dissertation, qui se focalisent sur des détails sans importance comme s'il s'agissait du scoop de l'année, qui sont dans l'attaque permanente plutôt que dans la recherche de la vérité... Par contre, tout ce que font les avocats de sparties civiles est mauvais, ils sont "mauvais joueurs" quand ils posent des questions à Chérif, qui a peu de temps pour parler.

 

Enfin, le journaliste oublie de dire que Chérif a confirmé ses accusations contre Thierry Dausque, le taxi Martel, la boulangère, et Alain Marécaux. Mais Stéphane Durand Souffland dit quand-même que Chérif a expliqué que Legrand était d'abord une victime "comme lui", avant de préciser imémdiatement: "Inutile de préciser que l'intéressé n'a jamais évoqué de tels sévices sur sa personne".

 

Franchement, Dupond Moretti et ses copains de la défense n'auraient pas dit mieux.

 

22/05: Le Monde

 

Encore un article assez hallucinant dans Le Monde, mais pas de Florence Aubenas même si on peut s'y tromper!

 

La journaliste choisit de se focaliser sur un détail extrême de l'audience de jeudi, audience au cours de laquelle Chérif Delay a témoigné dans beaucoup de souffrances et déclaré qu'il se rappelait de Legrand comme d'un agresseur, certes, mais aussi comme d'une victime.

 

Eh bien tout cela, apparemment, n'est qu'accessoire pour Gaëlle Dupont (la journaliste qui a écrit ça), qui choisit de titrer: "Procès Outreau : l'association Innocence en danger, seule contre presque tous". Nous, on se demande surtout si ce n'est pas la clique de la défense et de ses amis les porte voix journalistiques qui sont en train de chercher la guerre.

 

Comment interpéter les agressions permanentes de cette petite bande de révisionnistes/complotistes?

 

Dans son article, Gaelle Dupont choisit donc de parler d'Innocence en Danger (IED), une association mise au pilori par le fan club des acquittés pour avoir eu l'outrecuidance de demander où en était la procédure concernant les faits reprochés à Legrand mineur. Oui nous le savons: on n'est plus dans le rationnel.

 

Mais avec cette affaire, c'est loin d'être une nouveauté.

 

Aubenas décide donc de taper une nouvelle fois sur Innocence en Danger, mais cette fois dans un article complet, quelques heures après que l'association ait annoncé avoir porté plainte suite à des menaces reçues à de multiples reprises depuis le 20 avril, mais surtout depuis l'ouverture du procès. Des menaces qui sont ni plus ni moins que de l'intimidation, alors que la présidente d'Innocence en Danger doit témoigner prochainement à Rennes.

 

On nous explique que "Innocence en danger a largement contribué à sa tenue" (au procès). Or depuis le temps qu'on le répète, elle devrait savoir que le procès était déjà prêt en 2005, mais qu'il a été mis au placard. Ce n'est pas à cause d'IED que ce procès a lieu, mais parce qu'il n'a pas eu lieu avant, à cause d'un procureur qui a fait une obscure promesse aux avocats des acquittés, sans avoir consulté les parties civiles.

 

Regardez la "question" que pose ensuite l'auteure: "Pourquoi rejuger un homme acquitté, simplement parce qu’il est devenu majeur pendant la période des faits poursuivis, de 1997 à 2000 ?"

> D'abord il n'est pas "rejugé" (en France on ne peut pas être jugé deux fois pour les mêmes faits)

> La loi est la même pour tous: les faits commis mineurs sont jugés par une cour des mineurs.

> Il n'est pas envoyé à Rennes "simplement" parce qu'il est devenu majeur, mais parce qu'il y a des accusations sérieuses et graves contre lui, et qu'en outre il a lui-même avoués.

 

Mme Dupond continue son réquisitoire: "L’association a également financé un film, Outreau l’autre vérité". Ah oui parce que ça, c'est le crime de lèse majesté. On ne remet pas en cause le conte des fées de la défense.

 

Elle tient ensuite à nous préciser que ce film est "jugé "conspirationniste" par l’avocat d’une des acquittée", à savoir Dupond Moretti en personne. Quelle référence. On ne s'attendait pas non plus à ce qu'il demande la diffusion en prime time.

 

En efffet, le 19 mai dans le même journal, sa collègue Flroence Aubenas considérait que tous ceux qui soutiennent les victimes et dénoncent la version de l'affaire véhiculée par la défense et les acquittés sont des "conspirationnistes". Aujourd'hui elle met ces termes dans la bouche de Moretti. Prendrait-elle un peu de recul?

 

Puis elle écrit que des membres anonymes d'autres associations trouvent que certains membres d'IED sont "jusqu’au-boutistes", ou "un peu exaltés". C'est marrant: exactement les expressions qu'utilise Durand Souffland pour parler des soutiens des victimes.

Elle laisse ensuite la parole au dirigeant d'Enfance et partage qui se dit "consterné" et demande "Pourquoi remuer tout ça alors qu’il y a si peu d’éléments concordants ?"... 

 

Alors voilà qui laisse perplexe de la part d'un dirigeant d'association d'aide aux enfants victimes. Pourquoi "remuer tout ça"? Mais parce que les victimes en ont assez de passer pour des menteurs, par exemple; ou parce que, contrairement à ce quil croit savoir, il y a de nombreux "éléments concordants". Ces propos sont aberrants, mais ce ne sont pas les premiers, ni les derniers, qu'on nous inflige dans cette affaire.

 

Puis une autre " On leur donne un espoir, mais peut-être un faux espoir"... Mais qui est "on"? Est-ce qu'ils savent seulement comment le "on" parle avec les frères Delay? Non bien-sûr: il ne s'agit que de suppositions. personne ne leur a donné d'espoir, à part peut-être celui qu'ils pourront s'exprimer.

 

Quant à la présidente de La Voix de l'Enfant, elle déclare: "Outreau a pollué toutes les autres affaires et nous redoutons que ce troisième volet génère à nouveau des doutes. Si la parole des victimes avait été recueillie dans de bonnes conditions, par des personnes formées, cela n’aurait sans doute pas donné les mêmes effets"".

 

Il est vrai qu'Outreau est une véritable pollution dans les affaires de pédocriminalité. Les enfants sont systématiquement assimilés à des menteurs. Mais dans cette affaire précisément, rien ne prouve que les enfants ont menti. Et cela, il faut le rappeler.

22/05: Le Figaro

 

Evidemment, suite à l"audition du juge Burgaud, Stéphane Drant Soufflant s'est lâché. Avec son sens de la mesure habituel quand il s'agit de défendre les théories de la son ami Dupond Moretti, il nous expliquait donc ce vendredi soir que son travail a été  "méthodiquement mis en pièces par les avocats de la défense et le président de la cour".

 

Pourtant, le titre restait encore sobre:"Procès Outreau : Fabrice Burgaud face aux défaillances de son instruction"

 

Evidemment, la réalité n'est pas aussi simple.Si quelques faiblesses ont été admises par Fabrice Burgaud, ce n'est certes pas tout l'ensemble de "ses travaux" qui a été "mis en pièces". D'ailleurs objectivement, les arguments de a défense n'étaient pas terribles. En fait, c'est surtout le président du tribunal qui a mis le doigt sur quelques problèmes.

 

On sent que Durand Souffland se régale vraiment quand il écrit que "les avocats de Daniel Legrand achèvent de saccager ses travaux", ce qui est absolument faux. Ou un sérieux raccourci.


D'ailleurs, on voit mal pourquoi le club des 6 (les avocats de Legrand) aurait réussi à "mettre en pièces" ou à "saccager" une instruction menée dans les règles selon l'Inspection Générale des Services Judiciaires et par la commission d'enquête parlementaire.

 

Certes, il y a des choses qui auraient pu, et du être mieux faites, comme d'assurer une période d'infrction claire pour Daniel Legrand, ou montrer des photos mieux mélangées. Mais sur une instruction aussi dantesque, avec une soixantaine d'adultes et autant d'enfants entendus, il serait étonnant de ne trouver aucun couac.

 

En tout cas, il n'y avait pas ces manipulations que lui ont reprochés les avocats de la défense, comme d'avoir "soufflé" le nom de Legrand à Badaoui, d'avoir "mis le doigt" sur les photos des accusés, de n'avor pas noté toutes les questions qu'il posait... Tout ela, le greffier de Burgaud, qui pourtant ne s'entendait pas avec lui, a précisé qu'il n'en avait aucun souvenir.

Il est évident que s'il avait assisté à de telles scènes, il s'en serait rappelé.


Les avaocats de Legrand, les deux Delarue et Me Vigier, "ne l'ont donc pas épargné", précise le journaliste. De fait, c'est surtout la lourdeur de leurs questions stériles qui ne nous a pas été épargnée.

 

Durant Souffland disserte ensuite sur "la leçon de procédure et de bon sens infligée" à Patrice Burgaud par le président du tribunal.

 

L'auteur de l'article développe ensuite un argumentaire qu'il faudrait reprendre à zéro car il est très probablement un copié collé des arguments de la défense, qui sont quasiment tous non fondés.

 

En filigrane de cet article, on sent aussi que Durand Soufflant tente de nous la jouer "lutte des classes", avec un Burgaud qui mépriserait "ces gens-là", c'est-à-dire la populasse d'Outreau. Extralucide, Durand Souffland jase ensuite sur Fabrice Burgaud, "Le témoin, en perdition mais dont le visage ne se trouble pas". A quoi sait-il alors que le juge est en perdition? Car dans la salle, beaucoup n'ont pas eu cette impression. Le juge Burgaud paraissait plutôt blasé, gavé même, de répondre encore aux mêmes attaques stériles de la défense.
 

Pour montrer à quel point les attaques de la défense pouvaient être  stériles, voici celle, menée par Julien Delarue, que Durand Souffland a mise en exergue: "Si je dis que je vous connais et que vous tenez une boulangerie à Rennes, suis-je crédible?".

 

Trêve de plaisanteries, Durand Souffland termine par une belle plaisoirie en faveur de Daniel Legrand, et de son père qui selon sa laborieuse énumération, n'aurait rien à voir dans l'histoire. Toutes les accusations contre le père et le fils sont farfelues, selon lui.

 

D'autant qu'il en parle pas des nombreux éléments importants qui existaient contre les Legrand, et qui étaient bien dans le dossier, comme Patrice Burgaud l'a rappelé à Me Delarue.

23/05: AFP

 

Cette dépêche de l'AFP, diffusée par de nombreux médias, notamment France 3, sous le ititre "Outreau : instruction aléatoire, souvenirs douloureux mais flous, une nouvelle plongée dans une affaire nébuleuse", tente de nous faire le bilan de cette première semaine de procès à Rennes.

 

Parce qu'aujourd'hui on ne peut plus nier la souffrance des victimes, les trois frères Delay, on tente de la mettre au même plan que celle de Daniel Legrand. Onnous parle donc de "Trois jeunes hommes brisés- l'un accusé de viols pédophiles pour la 3e fois, Daniel Legrand, et deux enfants violés devenus grands, Chérif et Jonathan Delay - aux parcours chaotiques similaires".

 

Dire cela est au mieux de la malhonnêteté intellectuelle, au pire un mensonge. Car non, ces trois-là n'ont pas eu un "parcours cahotique similaire". Pas du tout, même à moins que l'on admette que Daniel Legrand était, comme l'a dit Chérif, une victime. Mais de cela, les avocats de la défense ne veulent pas entendre parler.

En tout cas, Daniel Legrand n'a pas été reconnu victime de viols, de proxénétisme, de corrurption de mineurs. Il n'a pas été forcé depuis son plus jeune âge à pratiquer des actes sexuels avec plusieurs adultes. Il n'a pas eu à grandire sans ses parents, tortionnaires envoyés en prison. Il n'a pas été mis à la porte de son foyer le matin de ses 18 ans, sans avoir personne sur qui s'appuyer. Daniel Legrand n'a pas été livré à lui-même comme les frères Delay. Il n'a pas été condamné à de la prison ferme pour ses quatre voyages aux Pays-Bas, où il était allé chercher 130 grammes d'héroïne lors du dernier voyage. Daniel Legrand, lui, n'a officiellement eu qu'un seul problème dans sa vie: sa condamnation en première instance, au procès de Saint-Omer. Il a ensuite touché au moins 250.000 euros, qui certes ont probablement servi en grande partie à payer son avocat, et il a été encensé dans tous les médias de France et de navarre.

 

On ne peut donc décemment pas comparer les "parcours cahotiques" de Legrand et des frères Delay.

 

Onnnous dit ensuite que les des témoignages de Jonathan et Chérif, Daniel Legrand "les écoute attentivement raconter leurs parcours". C'est faux: legrand était stone ou bien rigolait avec sa famille, particulièrement détendue malgré les faits dénoncés par les deux frères.

 

Puis on en remet une couche sur la pseudo ressemblance entre Chérif et Daniel Legrand: "De l'homme si semblable à lui qui l'observe depuis le box des accusés, Chérif dit qu'il a été un de ses agresseurs, une fois, mais aussi qu'il a été victime, violé comme lui par son beau-père alors qu'il était mineur". 

 

On le redit: non, Chérif, ce jeune homme, et Dnail Legrand, cet adulte accusé d'avoir commis des viols de mineurs quand il était lui-même mineur, ne sont pas "semblables".On dirait d'ailleurs qu'il s'agit d'un nouvel élément de langage de la défense.
 

Puis, on nous ressort la plaidoirie de la défense, qui revenait encore sur cette histoire de "Dany legrand", sans toutefois démontrer que c'est bien sur cette base que Legrand a été poursuivi, qui redisait que le père Legrand n'était pas "patron de sex shop", contrairement à ce qu'avait dit Badaoui, ou que l'on a montré seulement des photos de mis en cause aux enfants, sans les "panacher" etc.

 

Pas un mot sur tous les éléments, rappelés par le juge Burgaud au début de son audition. Rien sur les déclarations du taxi martel qui a répété avoir pris Daniel legrand en taxi à Outreau, avec des enfants et peut-être Badaoui ou une autre femme du quartier. Rien non plus sur le fait que Badaoui a reconnu els deux Legrand sur des photos, au milieu d'anonymes, ou sur les témoignages d'Aurélie Grenon et David Delplanque...

 

Onnous explique ensuite que "Fabrice Burgaud n'a concédé aucun regret". En effet, la défense a dit cela. Mais Fabrice Burgaud n'était pas là pour cela. Il venait juste expliquer son instruction. Et puis, pourquoi devrait-il avoir des regrets alors qu'aucune faute n'a été commise?


Car il faut savoir que la défense n'a cessé de reprocher au juge Burgaud d'avoir "soufflé" les noms des accusés à Badaoui, ou d'avoir "mis le doigt" sur certaines photos, ou encore d'avoir bidouillé les PV d'auditions. Tout cela a été encore une fois démenti par le greffier du juge Burgaud, qui pourtant ne le portait pas vraiment dans son coeur. Mais de cela, vous n'entendrez pas parler. C'est surement un détail insignifiant pour la défense.

 

Enfin, l'article termine en rappelant que "Myriam Badaoui, dont les déclarations changeantes ont autant contribué à l'édification de l'instruction d'Outreau qu'à son effondrement, doit venir témoigner en personne". Non, l'instruction n'était pas basée que sur le témoignage de Myriam Badaoui. Et non, l'instruction ne s'est pas "effondrée", sinon il n'y aurait pas eu de condamnés du tout, ni en première instance, ni en appel, et il n'y aurait pas eu 12 enfants reconnus victimes.

 

 

23/05: La Voix du Nord

 

On confirme: le nouvel élément de langage de la défense est de dire que les souffrances des frères Delay et de Daniel legrand sont comparables.

 

Un mensonge qui est une insulte de plus à ces victimes, reconnues comme telles.

 

Ce nouvel élément de langage s'est retrouvé dans la rpesse dès vendredi soir. L'article de Eric Dussart, qui avait déjà "couvert" les premiers procès d'Outreau, reproduit fidèlement la plaidoirie de la défense.

 

"Troisième procès d’Outreau : le rendez-vous des jeunes hommes fracassés": c'est donc le titre, déjà fallacieux. Mais l'article est fidèle à ce postulat erroné de départ et va tenter de nous présenter cet argument (voilé) comme une évidence.

 

Car oui, "la chose" qu'ils ont en commun, nous explique Eric Dussart, c'est qu' "ils souffrent". OK, certes. Mais leurs souffrances n'ont rien à voir: Daniel Legrand n'a pas été vendu par ses parents, jugés coupables de proxénétisme. Il n'a pas été malmené par les services sociaux, n'a pas eu à se débrouiller seul toute sa vie, bref: Daniel Legrand n'est pas une victime, selon ses avocats.

 

Nous, on est tout à fait prêts, par contre, à l'admettre. Mais cela poserait alors une question brûlante: qui sont les violeurs de Daniel Legrand? Des acquittés peut-être?

 

Chérif, en tout cas, a dit qu'il se rappelait de deux scènes où Legrand était victime, et d'une où il était agresseur.

 

L'article en lui-même n'a pas grand intérêt: il est court et tente de souligner le flou des dénonciations de Jonathan qui, il est vrai, n'a pas cherché à mentir en inventant des souvenirs précis qu'il n'a pas. Mais comment le lui reprocher quand on sait qu'il avait moins de 6 ans lors des faits, et que la plupart des témoins appelés à la barre ont eux aussi de gros trous de mémoire?

 

Par contre, on peut s'inquiéter quand on lit Eric Dussart au sujet de l'avocat général, qualifié de "très juste depuis le début de ce procès". Sauf que le problème est que l'avocat gnéral est censé assurer les poursuites, pas attaquer les parties civiles.

 

 

 

21/05: Le Monde

 

On revient sur cet article ("Outreau: "j'ai le souvenir d'avoir été violé") dont on n'a pas eu le temps de parler cette semaine, mais qui mérite le détour...

 

C'était le jour du témoignage de Jonathan. On aurait pu penser que Florence Aubenas allait faire preuve d'un peu d'objectivité. Que cette fois elle allait mettre son amour propre de côté pour mettre sa plume au service des faits.

 

Subtilement, elle dresse le portrait d'une victime manipulatrice. Dès les premières lignes de l'article, elle nous décrit un Jonathan bien habillé (on dirait qu'il n'en a pas le droit), dont elle dit que "elle lui va bien, sa tenue de cour d’assises". Sous-entendu : Jonathan joue un rôle, il joue aussi sur les apparences. Il n'est donc pas franc, selon Aubenas.

 

Elle poursuit : "Depuis plusieurs semaines, déjà, lui et deux de ses frères font miroiter des révélations qu’ils pourraient livrer devant la cour. " Comprenez : en réalité ils n'ont rien à dire et ont tenu le public en haleine. Ce sont donc des manipulateurs.

 

"l’affaire d’Outreau, et sa diabolique broyeuse judiciaire, s’est remise en marche", poursuit Aubenas qui, on l'a compris, pense elle aussi que ce procès est une monstruosité, comme l'eût dit Me Dupond Moretti.

 

Puis elle en vient au témoignage en lui-même, avec un regard particulièrement critique. On se demande même si Aubenas n'a pas failli avoir un peu de compassion pour Jonathan Delay : ""J’ai le souvenir d’avoir été violé", répond le garçon, d’un ton si naturel qu’il intimide". Parce que Jonathan, en effet, tout comme son frère Chérif deux jours plus tard, a parlé avec une grande sincérité. De nombreuses fois, on a tenté de lui faire dire des choses plus précises qu'il n'en était capable. Mais ses souvenirs sont très parcellaires, très flous, et c'est bien normal : âgé de 21 ans, il avait moins de 6 ans au moment des faits. Et nombre d'intervenants dans ce dossier, entendus à nouveau par le tribunal de Rennes, avaient eux aussi des souvenirs très lacunaires de cette époque, il y a 15 ans pour certains. Pour Aubenas, cette sincérité est donc "intimidante". Mais pour quelle raison peut-elle se sentir "intimidée" par une victime qui raconte son calvaire? Parce qu'elle ne sait pas comment contrer ces paroles? Parce qu'elle est désarmée, l'espace de quelques secondes, face à cette victime dont elle a tant nié la douleur?

 

"Les uns après les autres, Jonathan et ses frères se mettent à dénoncer leurs parents, puis quelques voisins du quartier de la tour du Renard à Outreau, près de Boulogne-sur-Mer", raconte Florence Aubenas, qui oublie soudain l'existence de 8 autres victimes, qui ont elles aussi dénoncé des gens du quartier et pas seulement. On comprend à la manière dont elle raconte les choses que pour elle, tout cela n'était qu'un sombre délire.

 

Elle cite quand-même Jonathan : ""Après, c’est nous qui avons été déclarés coupables de notre propre vécu, dit Jonathan Delay, devant la cour. Traités de menteurs et de mythomanes". " En effet, le jeunehomme a longuement raconté ce qu'il s'est passé pour lui après Outreau. Notamment ces 10 ans pendant lesquels les enfants d'Outreau ont été traités de menteurs, de "fous", ces dix ans, jusqu'à ce procès, pendant lesquels on a complètement oublié leur existence, effacée par les lumières qui s'allumaient pour les acquittés. Des acquittés qu'il avait dénoncés, pour certains, comme il l'a rappelé.

 

L'auteure évoque ensuite l'ambiance du procès : "Dans la salle s’installe tous les matins un public étonnant, gens aux visages fermés qui prennent des notes par défiance envers la presse, parlent bas et entre eux, se saluent discrètement mais tweetent des commentaires assassins pendant l’audience". Ah bon, il y a des gens qui "prennent des notes par défiance envers la presse" ? Florence Aubenas n'est pas "la presse", ses collègues Eric Dussart et Stéphane Durand Soufflant non plus, mais on a eu tout le loisir de voir à quel point leurs comptes rendus des audiences précédentes étaient manipulatoires.

 

Alors oui, on est bien forcés d'y assister nous aussi, à ce procès. Comme cela on ne nous dira pas "nous on y était, pas vous". Et maintenant qu'on y est, on va continuer à prendre des notes, parce qu'au niveau de l'objectivité on est toujours très loin du compte. Florence Aubenas nous a d'ailleurs prouvé, avec son livre La Méprise, qu'elle était prête à travestir la réalité pour servir la thèse de la défense.

 

En plus, ces gens "se saluent discrètement". Mais quelle horreur. Cela voudrait dire qu'ils dissimulent, eux aussi ? Qu'en fait ils se connaissent tous ? Eh bien non : les gens se rencontrent à ce procès. Ils sont outrés de ce qu'il s'est passé et sont venus voir si ce procès aussi allait virer à la mascarade. On pourrait appeler ces gens des "sentinelles citoyennes".

 

Et pire que tout, ces gens "tweetent des commentaires assassins pendant l'audience". D'autres écrivent des articles assassins, dans de grands médias commerciaux et subventionnés.

 

Florence Aubenas serait en train de nous décrire les fameux "complotistes" qu'elle ne s'y prendrait pas autrement.

 

"Un documentaire, divers livres, quelques blogs… Depuis quelques années s’est constituée une chapelle hétéroclite, allant de la protection de l’enfance à une droite très extrême, qui a prospéré sur les parts d’ombre d’une instruction très contestée. Leurs propos, distillés sous forme de sous-entendus : "Outreau ? Et si, en fait, tout était vrai ?"", poursuit la journaliste.

 

Ah oui, c'est donc bien des "complotistes" qu'elle parlait. Pourquoi rater une nouvelle occasion de taper sur ces gens qui ont le toupet de ne pas croire sur parole "la presse".

 

Ce n'est pas comme si on nous avait menti sur Tchernobyl, sur la constitution européenne, sur la naissance de l'Etat Islamique, pour  prendre quelques sujets dans différents domaines.

 

En tout cas, on pourra bientôt renommer Le Monde et Le Figaro "la gazette de la défense", puisque leurs "envoyés spéciaux", qui passent tant de temps à discuter avec les avocats de Daniel Legrand, répètent fidèlement tous leurs arguments.

 

Du témoignage de Jonathan, Florence Aubenas retient surtout qu'il refuse de donner les noms de ceux qui, dans son souvenir, l'ont agressé, parce qu'ils ont été acquittés. Alors elle disserte sur certains propos des enfants qui n'ont jamais été confirmés, comme les tournages pédos et zoophiles en Belgique.
 

A lire son article, on croirait que Jonathan n'a plus aucun souvenir de ses agresseurs. Mais ce n'est pas du tout ce qu'il a dit: il a dit qu'il ne pouvait pas citer les sacro saints acquittés. C'est seulement pour Daniel Legrand qu'il a dit ne pas avoir de souvenir précis. Il se rappelait seulement que Daniel Legrand était présent

lors de scènes d'abus.

 

 

21/05: Le Figaro

 

C'est un gros dossier avec tout plein de jolies infographies que nous a préparé Stéphane Durand-Souffland. C'est étonnant que ce dossier vienne seulement au bout de trois jours de procès: aurait-il peur que ses théories ne soient pas diffusées assez largement avant le verdict.

 

"Outreau:récit d'une naufrage judiciaire", voilà qui donne le ton. C'est le même genre de titre qu'on subit depuis 10 ans dans cette affaire, pourquoi changer de thématique?

 

Bon, on doit quand-même rappeler que sur le plan judiciaire, aucune faute n'a été décelée, justement. Le "nauffrage" n'existe que pour les acquittés et leur fan club.

Et aussi pour les victimes, qui ont été piétinées durant 10 ans, jusqu'à ce que Chérif et Jonathan puissent enfin s'exprimer publiquement.

 

Alors on retrouve tous les poncifs habituels dans ce -très- long article:

> Legrand sera jugé "Pour les mêmes faits que ceux qui lui ont valu un acquittement définitif en 2005".

> "Ce procès est absurde"

> Puis on évoque "un petit groupe de militants qui prétend à mots plus ou moins couverts que la vérité judiciaire n'est pas la vérité tout court". Sérieusement, il faudrait être de mauvaise foi pour dire que la vérité judiciaire correspond toujours à la réalité. Même les magistrats savent que ce n'est pas vrai.

 

Ca, c'était juste l'introduction.

 

 

"A noter que des dizaines d’adultes ont été dénoncés par les enfants en des termes similaires et, sans que quiconque puisse l’expliquer, jamais poursuivis", précise Durand Souffland. Eh bien nous on peut lui l'expliquer: Burgaud a été à l'essentiel, pris par le temps en raison des détenus placés en préventive. La justice n'a demandé le renvoi devant le tribunal que des personnes pour lesquelles ils y avait le plus d'élements à charge, ceux qui étaient susceptibles d'être condamnés grâce à ces éléments. Sinon, ce ne sont pas 17 mais 60 personnes qui auraient défilé à la barre.

 

Et puis, cela prouve que les poursuites n'ont pas été effectuées à tort et à travers, contrairement à ce que dit le fan club des acquittés.


Ensuite le chroniqueur du Figaro entreprend de nous expliquer l'affaire dans le détail, en commençant par "l'accusation".

 

1. L'accusation

 

Au niveau des accusés, donc, Stéphane Durand Souffland nous explique que "Certains reconnaissent les faits et accusent tout le monde avec constance : c’est le cas de Myriam Badaoui, soutenue par Aurélie Grenon et - avec moins d’allant - par le compagnon de celle-ci, David Delplanque. L’un ne dit rien : Thierry Delay. Les treize autres nient farouchement leur participation. A noter que tous ne se connaissent pas, bien qu’ils soient supposés avoir fait partie d’un même réseau".

 

Auréie Grenon n'a jamais "soutenu" Badaoui: elles étaient brouillées depuis des années. Il se trouve juste qu'elle a dénoncé les mêmes personnes et décrit les mêmes faits.

 

Quand on nous dit que "les treize autres" nient les faits, c'est une approximation, car Lavier a admis certaines choses, notamment d'avoir vu Delay sodomiser un de ses fils, ou quand Daniel Legrand avoue sa participation aux faits.

 

Enfin, si Stéphane Durand Souffland nous dit qu'ils "ne se connaissent pas", c'est uniquement la version de la défense, qui ne tient pas la route. Par exemple, comment Dimitri a-t-il pu décrire la maison et la chambre de Marécaux, qu'il est censé ne pas connaître? Comment Badaoui et Grenons pouvaient-elles identifier le père Legrand sur photo et savoir qu'il avait un doigt plus court, si elles ne l'ont jamais vu? Comment Martel peut-il dire qu'il a pris Daniel Legrand dans son taxi à Outreau s'ils ne se sont jamais vus? Comment les enfants auraient-ils pu identifier Christian Godard et parler de sa cicatrice s'ils ne l'ont jamais vu, comme l'a maintenu ledit Godard? Pourquoi Dominique Wiel a-t-il lancé en février 2000 une pétition dans le quartier pour que les enfants Delay, placés, reviennent chez leurs tortionnaires de parents, et pourquoi a-t-il aidé Delay à trouver un petit jardin s'il ne les connaissait pas? Pourquoi Mourmand était-il le parrain de Jonathan s'il n'était "pas ami" avec les Delay? Et pourquoi le numéro de téléphone de Mourmand se trouvait-il dans la malette de 12 godemichets sous le lit des Delay? Et que dire de ces séances de "nain jaune" avec Duchochois, Brunet et les Delay? Pourquoi Roselyne Godard payait-elle les courses de Myriam Badaoui et d'autres femmes du quartier, citées dans le dossier?

On pourrait continuer longtemps cette liste, mais ces quelques éléments montrent qu'entre la version donnée aujourd'hui par les acquittés, et leurs déclarations de l'époque, il y a une différence certaine.

 

Durand Souffland en vient ensuite aux Daniel Legrand, arrivé dans le dossier parce que Dimitri a cité un "Dany legrand" sur une liste de noms. Puis il nous sort le couplet sur l'ouvrier travailleur: "L’aîné, un ouvrier métallier criblé de dettes, qui travaille du matin au soir - ses collègues lui ont attribué le sobriquet de "la Bête"", accusé d'être en quelque sorte le chef du réseau par Badaoui, notamment.

Celle-ci a en effet accusé le père Legrand d'être patron de sex shop. mais si elle l'a dénoncé au pif, comment pouvait-elle savoir qu'il avait un fils qui s'appelait aussi Daniel Legrand, par exemple? Et pourquoi Aurélie Grenon a-t-elle dit que le père Legrand est venue chez elle la menacer, juste avant les arrestations? Dans le document D565, elle explique même au sujet de Daniel Legrand père que "c’est avec Thierry l’organisateur de tous ces faits. C’est lui qui faisait tout. J’en ai peur car il est déjà venu à la maison pour me menacer. Il m’a dit que si je parlais ou que je disais quelque chose le concernant, il me retrouverait et qu’il m’aurait envoyée au cimetière. Il filmait les viols des enfants, il prenait aussi des photos (…) Je peux également vous dire qu’il essayait avec Thierry Delay de vendre des cassettes pour avoir des sous". Tout cela pour dire qu'il n'y a pas QUE Badaoui à avoir décrit Legrand père comme le leader du groupe. Et pourquoi David Delplanque a-t-il dit que Daniel Legrand père "était tout le temps chez Thierry Delay", et qu'il "dirgeait Thierry" (rappelons que Grenon, Delplanque et Badaoui n'ont pas pu accorder leurs violons puisqu'ils étaient incarcérés)?

 

Là aussi, le dossier est suffisamment étoffé pour qu'on poursuive longtemps sur ce thème.


Examinons ensuite un autre argument stupide sorti par défense et par Dupond Souffland oups Durand Souffland, est que personne n'a remarqué le kyste que Daniel Legrand père "portait à l’oreille gauche jusqu’à ce qu’il soit opéré, en 1998".  Mais si on reprend le dossier, on comprend que Daniel Legrand père n'est plus allé chez les Delay de 1997 à fin 1998 (D 1.947).

 

Au sujet de Daniel Legrand fils "il sera accusé d’avoir violé des enfants et filmé, moyennant rétribution, des ébats pédophiles, bien qu’aucune cassette n’ait jamais été retrouvée". si aucune cassette n'a été retrouvée, à la lecture du dossier, c'est parce qu'elles ont été détruites le jour où les Delay ont reçu leur convocation à la police, selon Mayriam Badaoui et Aurélie Grenon.  Quant aux cassettes vidéos enteposées par la boulangère dans un hangar, nul ne sait ce qu'il en est advenu.

 

Puis, on a le droit à un superbe enfumage, un gloubi boulga réthorique au sujet des aveux: "Il est vrai que Daniel Legrand fils s’est placé lui-même en fâcheuse posture : voulant, a-t-il expliqué, être remis en liberté comme Aurélie Grenon, il a un temps avoué certains faits, alors qu’aucun des enfants qu’il prétend alors avoir violés (et dont plusieurs ne seront jamais considérés comme victimes) ne l’a jamais reconnu; puis, fin 2001, il a affirmé, avant de se rétracter, qu’il avait assisté à la mise à mort d’une fillette belge chez les Delay - crime dont il est établi par les polices française et belge qu’il n’a pas eu lieu". 

 

Il y a beaucoup d'approximations dans ces quelques lignes, nous allons y répondre point par point:

> Comment croire que Daniel Legrand, même limité intellectuellement comme il semble l'être, avoue avoir assisté à un meurtre et violé des enfants contre du shit et de l'argent, en espérant sortir de prison? C'est une aberration.

> Bien-sur que des enfants l'ont reconnu, et même en dehors de la fratrie Delay, et même dans sa propre famille. Et des adultes aussi, en l'occurrence les trois qui ont avoué les faits.

> Quant au meurtre dont Durand Souffland nous dit que "il est établi par les polices belge et française qu'il n'a pas eu lieu", personne aujourd'hui, même pas "les polices belge et française", ne peut affirmer qu'il n'a pas eu lieu. L'affaire a été classée sans suite après des fouilles infructueuse dans les jardins de la Tour du Renard, fouilles opérées bien longtemps après les arrestations des accusés. Toutefois, Daniel Legrand et Myriam Badaoui ont décrit exactement la même chronologie des faits, et ont décrit la même fillette accompagnée par le même Monsieur.

 

2. Le procès de Saint-Omer

 

"Très vite, des doutes naissent chez les observateurs. Les accusés, dont beaucoup sont détenus depuis 2001, n’ont pas "la tête de l’emploi"". Ouah, voilà un argument d'une pertinence rare. On aurait pu espérer qu'un chroniqueur judiciaire d'un grand quotidien français se fierait à des éléments plus consistants pour déterminer ou non la culpabilité d'accusés.

 

Selon la défense, et donc selon Durand Soufflant, Badaoui avait "tous les symptômes" d'une "mythomane". ca tombe bien: on va tenter d'en faire "la principale accusatrice", ce qui est tellement pratique pour mettre de côté des dizaines de témoignages d'enfants. Car les experts qui ont examiné Badaoui n'ont pas trouvé qu'elle était "mythomane". Mais comparé au binôme Dupont Moretti - Durand Soufflant, ils ne doivent être que des amateurs.

 

Pour une fois, l'auteur prend le temps d'expliquer que si Badaoui s'est rétractée, disant qu'elle a accusé à tort les futurs acquittés, elle est revenue sur ses rétractations quatre ou cinq jours plus tard.

 

Le chroniqueur en vient ensuite aux expertises: "Les expertises psychologiques des enfants, qui concluaient toutes à la crédibilité de leurs accusations, sont laminées par la défense, de sorte que le président est contraint d’en diligenter de nouvelles, dans l’urgence".

> D'une part, si les premières expertises ont été "laminées par la défense", c'est parce que les experts n'ont pas pu s'exprimer et que beaucoup de choses erronnées ont été dites par cete même défense.

> Les seconds experts qui ont vu les enfants ont confirmé les premières expertises: les enfants n'avaient pas de tendances à l'affabulation.

 

Puis, Durand Souffland tente de relativiser l'impact du fait que les enfants ont témoigné dans le box des accusés, disant que finalement c'est pas grave, ils ont fait "comme les 17 accusés", et qu'ils étaient "entourés" par les avocats de la partie civile, qui étaient au nombre .. de deux! "Comme les 17 accusés et leurs avocats occupent la salle d’audience, ils se tiennent dans ce qui est d’ordinaire le petit box des accusés, entourés des conseils de la partie civile".

L'auteur ment ensuite, ou alors il a la mémoire défaillante. Il écrit: "à l’époque, pas une voix ne s’était élevée contre ce dispositif dicté par des contraintes matérielles objectives". C'est faux: les experts, et même Claire Brisset à l'époque défenseure des enfants, avaient dénoncé cette configuration.

 

Et, chose qui a du lui coûter, Stéphane Durand Souffland a même fait un petit encadré pour parler des victimes, mais il ne parle que des "enfants Badaoui". Il y en a eu 12 autres de reconnus comme victimes à l'issue du procès de Saint-Omer, mais ça aussi, ça doit être un détail.

 

Durand Souffland en vient à fabrice Brgaud: "Le juge Burgaud est entendu le 9 juin comme témoin, pendant toute une journée, dans un déploiement policier démesuré qui peut laisser penser aux jurés que sa vie est en danger : à aucun moment il ne remettra en question son instruction".

> A l'époque, il était juge anti terroriste et c'est pour cela qu'il est venu témoigner entouré de policiers.

> Il n'a pas "remis en question" son instruction parce qu'il n'était pas là pour ça. D'ailleurs ni la commission d'enquête parlementaire, ni l'Inspection Générale des Services Judiciaires.

 

"L’absurdité de certains faits décrits par les enfants, à l’instar de scènes zoophiles, apparaît au grand jour, la certitude s’établit que la "ferme belge" où auraient été organisées des séances de sévices collectifs n’a pas existé".

> Ces scènes ne sont "absurdes" que pour ceux qui ne connaissent pas la psychologie des enfants. Et qui vivent encore dans le pays des bisounours où la pédocriminalité en groupe n'existe pas. Parce qu'il suffit d'aller faire un tour sur le dark web pour tomber sur des sites à la fois pédophiles et zoophiles.

> La ferme belge qui n'a pas existé a pourtant bien existé: dans le secteur tout le monde la connait.

 

Durand Souffland nous dit que "l’accusation s’effondre par pans entiers", pourtant 10 personnes sur  17 ont été condamnées à l'issue de ce procès.

 

Puis, on a un encadré, spéciale dédicace, aux "avocats qui ont marqué l"affaire": Dupond Moretti, Berton, Delarue et Delarue Junior.

 

3. Le deuxième procès en appel, à Paris

 

"Yves Bot, affirme à qui veut l’entendre que le dossier "tient à la colle", et qu’il compte bien obtenir plusieurs condamnations. Il concède toutefois à un petit groupe de journalistes que les jurés du Pas-de-Calais se sont trompés en acquittant Daniel Legrand père, car selon son analyse c’est contre le fils qu’il n’existe pas de charges sérieuses…", nous dit Durand Souffland.

 

Yves Bot est ce magistrat venu faire des excuses publiques aux acquittés avant qu'ils ne soient acquittés.

 

Il nous explique que Badaoui, une fois de plus, s'est rétractée.

 

Puis, il nous met la lettre de Chirac aux acquittés.

 

 

4. La commission d'enquête parlementaire

 

"Nombre de magistrats, ainsi que l'ensemble des révisionnistes judiciaires, considèrent que M. Burgaud a été malmené par le rapporteur Houillon, dont les questions étaient pourtant particulièrement pertinentes après un tel naufrage, bien que le juge n'en soit pas le seul responsable", nous dit Durand Souffland.

 

Ceux que l'auteur qualifie de "révisionnistes" ont aussi regardé et lu les témoignages devant la commission d'enquête parlementaire, et bien qu'on ait violemment attqué les magistrats, aucune faute n'a pu être dégagée. En fait, la commission d'enquête parlementaire, c'était beaucoup de cirque pour rien.

 

 

5. Le 3 e procès, à Rennes

 

Voici comment le chroniqueur de chez Dassault nous résume ce nouveau procès: "Il a eu 18 ans le jeudi 15 juillet 1999. Depuis cette date, il est innocent aux yeux de la justice. Mais le mercredi 14, aurait-il violé des enfants à la Tour du Renard ? "

 

En réalité, la plupart des faits qui étaient reprochés à Legrand auraient eu lieu durant sa minorité.

 

Puis il nous redit que c'est à cause d'Innocence en Danger et du syndicat FO Magistrats que ce procès a lieu. En fait, ce procès a lieu aujourd'hui parce qu'un accord secret a été passé entre les avocats de la défense et le parquet pour que ce procès n'ait jamais lieu. C'est 10 ans plus tôt qu'on aurait du juger Legrand pour ces faits, mais à cause de cet accord cela a été impossible.

 

Mais il est vrai qu'étrangement, on n'a pas pris le temps de dater précisément les faits reprochés à Daniel Legrand. Car les enfants, très jeunes, qui témoignaient, avaient évidemment de grandes difficultés à dater précisément des faits qui s'étalaient sur plusieurs années.

 

Cet article termine ainsi: "Les avocats des enfants qui se sont constitués partie civile contre Daniel Legrand, qu’ils n’avaient pourtant jamais identifié auparavant, jurent qu’il ne s’agit pas pour eux de refaire le procès d’Outreau. Mais il est bien évident que l’audience de Rennes (juridiction désignée par la cour de cassation, saisie d’une demande de dépaysement) représente, pour la poignée de militants qui refusent d’admettre le bien-fondé des treize acquittements, l’ultime espoir de voir remise en cause la vérité judiciaire signée, à Saint-Omer puis à Paris, par 21 jurés et 6 magistrats professionnels".

> Si les frères Delay n'ont jamais identifié formellement, c'est parce qu'on ne leur a jamais présenté les photos des Daniel Legrand.

> Ceux qui veulent refaire le procès ne sont pas les "militants" dont parle Durand Souffland, mais les avocats de la défense, qui ont rappelé à la barre les acquittés et mis en cause des deux premiers procès, histoire de noyer le poisson.

> Personne ne remet en cause la vérité judiciaire, au contraire: nous la rappelons dans son entièreté, c'est-à-dire en disant que 12 enfants ont bien été reconnus victimes à l'issue du procès en appel.

 

 

26/05: Le Monde, Le Figaro

 

 

Revenons sur 2 articles de journaleux sortis ce jour, l'un de Stéphane "Dupont-Souffland" et l'autre de "Eric D'Hussard sûr de Toi".

Attendons celui de "Florence Auplubas" qui, n'en doutons pas sera des plus croustillant.

 

"Outreau : Thierry Delay face à ses fils, 14 ans après les viols" , de Stéphane "Dupond-Soufflant"

 

On ne peut s'empêcher de voir Stéphane romancer une fois encore son regard de journaliste.

Extraits :

"M. Delay est en prison comme il était jadis à la Tour du Renard: depuis qu'il est né, il reste où son misérable destin le pose"

"En scrutant les traits d'un homme qui a commis les pires monstruosités, on lutte pour ne pas se laisser gagner par une compassion excessive, mais il faut bien admettre que le salopard d'Outreau est pathétique"

"Une sclérose en plaques s'est emparée de son épaisse carcasse, qui a fondu"

"Une calvitie disgracieuse surmonte son front. Sa tête, perpétuellement animée d'un léger tremblement, est légèrement inclinée sur son épaule droite. Ses yeux sont éteints."

"En réalité, Thierry Delay est mort depuis qu'il est devenu un violeur d'enfants. C'était en 1995. Le jour de Noël"

 

Sorti de ce texte poétique et ces passages soporifiques (ne connaissant pas ses critiques littéraires, on ne peut que souhaiter de ne pas s'endormir dans une assiette), on peut prendre connaissance du réel contenu du témoignage de Thierry Delay.

 

Là, Mr "Dupont Souffland" vous faites mieux que les jours précédents. Vous relatez les échanges entre Thierry Delay, le Président ainsi que celui avec les avocats.

Ce résumé est plutôt correct mais dans votre retour, dont on retiendra que Thierry Delay ne confirme pas les accusations de Chérif et Jonathan, vous omettez de préciser un point qui n'est pourtant pas anodin : il confirme ceux de Dimitri !!!

Me Lef Forster demande au témoin, faisant résonance à l'affection de Dimitri, si ce dernier "ment quand il met en cause d'autres personnes" et Thierry Delay de répondre : "Il ment pas"

 

Thierry Delay dans son témoignage de mardi 26 mai 2015 aura dit que Chérif et Jonathan ne disent pas vrai mais que Dimitri ne ment pas !!!

 

Reprenons alors un "pique" que lance l'écrivain en dernière partie :

 

"M. Delay ne le sait pas, mais ce renoncement, assez conforme à sa personnalité, permet aujourd'hui aux révisionnistes judiciaires de l'affaire d'Outreau de soutenir que puisque douze enfants ont été reconnus victimes et que les Delay-Badaoui n'en ont que quatre, d'autres adultes sont coupables: les acquittés, mais aussi des dizaines d'adultes désignés par les enfants et jamais inquiétés par le juge Burgaud."

 

Reprenons la question de l'avocat de la partie civile : "Dimitri ment-il quand il met en cause d'autres personnes?"

 

Reprenons la réponse de Thierry Delay : "Il ment pas"

 

Une suggestion tout de même au poète/pouet de l'info : ne pas se jeter sur les avocats dès leur arrivée le matin pour discuter et rigoler avec eux... Cela permettrait de garder plus d'objectivité peut-être.

 

 

"Troisième procès d’Outreau : quel est donc l’intérêt des enfants Delay ?", d'Eric "D'Hussard Sûr de Toi".

 

On pouvait craindre de ne pas avoir le retour de l'intervention du 1er témoin : Hélène Romano, Docteur en psychopathologie clinique.

Malheureusement, Mr Eric "D'Hussard Sûr de Toi" fait un "tout-petit" focus sur son heure et demi d'intervention qui aura permis de "détailler le processus psychologique de la souffrance des enfants violés. Chercheuse reconnue, la psychologue a donné une véritable conférence que les jurés ont écoutée attentivement – à moins qu’ils aient remarquablement feint leur attention."

 

Ouais, super...on met l'eau à la bouche et c'est tout...dommage.

Hélène Romano apporte un éclairage sur le vécu traumatique et les conséquences sur la mémoire.

Ce qui rejoint étrangement le vécu des enfants Delay, qui de surcroît ont eu une parole authentique d'enfants victimes d'abus sexuels graves et subis par plusieurs personnes de manières répétées.

Des notions comme le refoulement des souvenirs, les structures d'enregistrement de la mémoire, les éléments sensoriels déclencheurs, l'anesthésie du trauma, la dissociation....

 

Mr "D'Hussard Sûr de Toi" fait l'impasse sur ce temps fort instructif et ne fait que relater l'intérêt des jurés ou pas selon leur capacité à jouer un rôle de "faux intéressés". C'est encore une fois prendre les jurés pour moins qu'ils ne sont car n'en doutons pas, les jurés se sont montrés captivés par les explications d'Hélène Romano.

Et puis certainement amusés du répondant de cette dernière face à un Eric "Durand-Moretti" qui manifestement déforme facilement les propos du Docteur en psychopathologie clinique à sa sauce.

Pour un retour plus complet voir notre page "Au jour le jour"

 

Le reste de l'article est là pour accompagner le ténor du barreau, Eric "Durand-Moretti" a attaqué Laurence Gratton qui est une femme qui a soutenu Chérif, Dimitri et Jonathan à leur majorité.

"Sur un blog un peu confidentiel mais régulièrement alimenté, elle porte avec rage la parole des « révisionniste judiciaires », partant du principe erroné que les enfants victimes de cette affaire n’ont pas été reconnus à ce titre. Ils ont tous été reconnus, les enfants Delay comme les huit autres. Ils ont été cités dans toute la presse française (pas par leurs noms, évidemment, puisqu’ils étaient mineurs), contrairement à ce que disent ces gens, et personne, ici comme ailleurs, ne remet en cause leur souffrance."

FAUX

Cet article aborde dans un déni ignoble les enfants victimes (tiens, on en retrouve un autre article) : Mr "D'Hussard Sûr de Toi", nous vous laissons chercher la coquille de ces articles...

 

Poursuivons :

"Tout cela ne l’empêche pas d’aller jusqu’à l’insulte, envers des avocats, des journalistes qu’elle cite nommément, ni de l’assumer à la barre"

MANQUE DE PRECISION

Nous aurions proposé : "Tout cela a pour effet de faire sortir "Durand-Moretti" de ses gonds et de vouloir faire le procès de Mme Gratton. Cette dernière lui lance l'invitation de discuter de tout cela ailleurs : soit par une danse, soit dans un tribunal...que finalement Moretti n'a pas assumé sur la piste"

 

Poursuivons :

"A la fin du témoignage de Mme Gratton, le président a voulu revenir sur un procès-verbal dressé par la gendarmerie. Dans celui-ci, il est fait état de cet engagement, et des liens qu’elle a entretenus avec Chérif Delay, notamment. Auprès des gendarmes, elle aurait reconnu un rôle « quasi-maternel », avant d’envisager une vie commune avec lui. Ce qui a mis l’avocat général en colère : « N’avez-vous pas l’impression de lui faire vivre une autre forme d’inceste ? » Un peu ébranlée, le témoin est sorti de la salle avec un petit déficit de crédibilité"

Non parce que là encore, ne sont relatés que le retour qui arrange. Suite à la tentative de règlement de compte d'EDM (nous étions bien dans une cour ... de récréation), faire ce comparatif du crime de Myriam Badaoui avec l'amour et le soutien d'une femme envers Chérif Delay peut sembler déplacé surtout lorsqu'on sort des débats à ce point.

 

Par contre, qu'Eric "D'Hussard Sûr de Toi" soit partisan au point de privilégier cette bagarre de cour de récréation au témoignage scientifique éclairant sur la parole de l'enfant (qui est le plus grand massacre médiatique d'Outreau), c'est plus que questionnant sur l'objectivité..à moins que les journalistes présents ne soient trop dissipés !!!

 

 

 

 

27/05 : Le Monde, Le Figaro,

La voix du Nord

 

Nous attendions un article croustillant de Florence "Auplusbas" sur la journée de mardi 26 mai, il est apparu le 27 au petit matin. Nous le reprenons donc ici.

 

"Seuls les yeux semblent vivants, mais très loin, comme brillant au fond d’un puits"

Florence parle de Thierry Delay.

 

"Les deux hommes se fixent, Legrand dans le box, abruti de médicaments depuis l’affaire, et Delay, très loin au fond de son puit, effarés tous les deux de se découvrir encore là, face à face, tant d’années plus tard, en boxeurs exténués qui n’ont jamais voulu se battre."

Florence parle de Thierry Delay et de Daniel Legrand.

 

"Plus de passé. Pas d’avenir. A peine un présent, qui tient dans ce seul chiffre, « quatre », l’équation de l’affaire d’Outreau."

Florence parle de ce nouveau "rebondissement" : il n'y a que 4 victimes, les enfants de Myriam Badaoui.

 

Au final, on se rend compte que le tiercé gagnant de journaleux a oublié un point essentiel :

Me Lef Forster à Thierry Delay : "Dimitri ment-il quand il met en cause d'autres personnes ?"

Thierry Delay répond : "Il ment pas"

 

Donc Dimitri n'a pas menti dans ses accusations....et les journalistes officiels d'Outreau 3 l'ont oublié !!!

 

Reprenons à présent l'article du jour de Stéphane "Dupond-Souffland" : Outreau : Myriam Badaoui ne connaît Daniel Legrand «ni d'Ève ni d'Adam». Enfin, pardonnez nous mais finalement ce sont 2 articles du jour que Stéphane va "écrire", le second : Outreau : Myriam Badaoui disculpe l'accusé Daniel Legrand... 2 pour le prix d'un... tellement nul, que le deuxième est offert.

 

Le roman de Stéphane "Dupond-Souffand" se poursuit tel qu'il a commencé : bouleversifiantissime. Tout chamboulé, le lecteur aura eu son moment d'émotion, comme un roman de gare.

Stéphane "Dupond-Souffland", c'est comme les produits laitiers des sensations pures...

 

"L'accusée-accusatrice jetait avec constance des pelletées de fadaises dans la machine à fabriquer des coupables, à la satisfaction d'un mécanicien inexpérimenté à qui l'institution judiciaire avait laissé les clés de l'engin."

L'accusée est M. Badaoui et le mécanicien le juge Burgaud...sans commentaire.

 

"Mme Badaoui entre furtivement dans le prétoire: mains dans les poches d'un sweat parme, capuche rabattue sur les yeux, regardant ses pieds, on dirait un pénitent marchant vers on ne sait quel confessionnal. (...) De dos, sa silhouette rétrécie coiffée de clair évoque une bougie éteinte."

Quand on dit roman de gare...plutôt roman d'arrêt de bus...

 

"Le couple improbable composé d'un jeune diplômé de l'ENM (École nationale de la magistrature) et d'une poissarde illettrée qui s'épaulent l'un l'autre pendant des mois est lié par une sorte de pacte tordu"

Pacte tordu ? On peut reparler et on ne s'en lassera d'ailleurs jamais, du pacte entre les avocats de la défense et l'ancien procureur, pour que ce 3ème procès ne soit jamais jugé.

 

"Bouleversé, les poings serrés au fond de ses poches, la gorge nouée, il aspire de petites goulées de l'air surchauffé du prétoire pour ralentir son coeur dont on devine qu'il bat la chamade".

Stéphane parle ici de Jonathan qui, courageux, a souhaité poser des questions à M. Badaoui. Mais l'écrivain parvient grâce à une empathie manifeste, à se mettre dans la peau de Jonathan....

 

L'auteur poursuit et relate une "leçon" que M. Badaoui fait à Jonathan...ce qui pour le coup est un comble.

«J'ai beaucoup menti, beaucoup détruit. J'étais dégoûtée de ma vie. Avec M. Burgaud, j'étais devenue quelqu'un. Mais on construit pas sa vie sur des mensonges, car ils vous rattrapent toujours. J'espère du fond du coeur, Jonathan, qu'un jour, mon fils - car tu restes mon fils même si pour toi je ne suis plus ta mère -, j'espère, mon garçon, qu'un jour tu comprendras que le mensonge détruit, et qu'il ne construit pas».

Ce texte choisi d'une menteuse qui aujourd'hui ne ment plus...et fait a morale...Indécent!

 

De toute façon, depuis le retour médiatique hier, nous avons vu se profiler un discours qui va êtremartelé jusqu'à la fin du procès : il n'y a que 4 enfants victimes. Donc "les mensonges des enfants" dont on parle depuis 10 ans vont revenir sur le devant de la scène et ce, de manière bien plus brutale.

 

Enfin, pour terminer son chapitre :

"Cela ressemble davantage, finalement, à une sorte de thérapie familiale publique polluée par un maigre troupeau de révisionnistes judiciaires, adeptes obsessionnels du grand complot pédocriminel"

 

Il ne s'agit pas là d'une "sorte de thérapie familiale" mais bien d'un procès. Pour un chroniqueur judiciaire, c'est pourtant facile à comprendre.

"polluée par un maigre troupeau de révisionnistes judiciaires" nous souhaitons dire notre écoeurement de parler ainsi des avocats de la défense...quel manque de respect envers ses amis...

"adeptes obsessionnels du grand complot pédocriminel", euh...non. Ni adepte, ni complot pédocriminel...juste une réalité pédocriminelle qu'il est temps de combattre.

 

Mr "Dupond-Soufflant", prenez donc conaissance de notre rubrique Intox, et particulièrement du scandale dans les écoles ainsi que "Circulez, ya rien à voir"...vous comprendrez mieux la réalité pédocriminelle et verrez qu'il n'y a pas de complot...

 

Bon on s'arrête là, je vais vomir...

 

... mais avant, un petit retour sur Eric "d'Hussard Sûr de Toi" avec Troisième procès d’Outreau : la nouvelle Myriam Badaoui disculpe tous les acquittés.

 

Prenons, pour exemple les intertitres choisis et phrases du texte en gras.

 

"Ne faîtes pas la même erreur que le premier procès" (M. Badaoui)

 

Comme son ex-mari, elle dit même qu’aucun autre enfant que les siens n’a été violé → Mr "d'Hussard Sûr de Toi", n'oubliez pas tout de même qu'hier, Thierry Delay a précisé que Dimitri ne mentait pas...

 

"C’est le juge Burgaud qui m’a dit…"

 

"Dès que je parle de Burgaud, vous n’êtes pas content ! "

 

"Aujourd’hui, j’ai changé. Je ne suis plus dans le mensonge. Je ne veux plus faire de mal à personne…"

 

On voit bien que cette sélection fait bien ressortir non pas une intégralité des débats, mais un parti pris sur les dires de Badaoui, dont on retiendra que :

 

  • les enfants ont menti,

  • ils sont les 4 seuls enfants victimes,

  • Burgaud a poussé Badaoui à dénoncer à tout va,

  • Badaoui a changé, aujourd'hui on peut la croire.

 

Une autre malhonneteté :

Citer des phrases sans même faire de connexion avec des contradictions précédentes. On dira qu'il s'agit là du travail des avocats mais on apprécierait que les journaleux INFORMENT et se permettent d'aller plus loin dans la réflexion.

 

Prenons cette phrase :

"Le juge qui a juré ses grands dieux, la semaine dernière, qu’il ne lui a jamais donné de telles indications, au moment de l’instruction"

Rappelons pour être complet mais apparemment vous n'avez guère retenu le témoignage du greffier du juge. Ce dernier nous éclairait sur ce point : si Burgaud avait influencé les interrogatoires en donnant des noms, le greffier l'aurait précisé et annoté.

 

Tout de même malhonnête...entre ça et le fait que Dimitri n'a pas menti....

29/05: Ouest France

 

Le journaliste de Ouest france avait déjà montré son parti pris au premier jour du procès, il continue sur la même voie, sans aucune critique des témoignages des différentes personnes qui ont défilé à la barre ce vendredi.

 

Cet article, "Affaire d'Outreau. Les "chanceux" à la barre", est aussi parcellaire et de mauvaise foi, à la limite de la décence envers ses lecteurs, que les précédents.

 

Ce que l'auteur, Benoît Lebreton, a retenu de la journée, c'est que "ces "chanceux" ont dit leur soulagement d’avoir échappé à la prison". Mais, il ne vous donnera aucun des éléments soulignés pendant cette audience et qui ont amené à ce que ces gens soient entendus dans le cadre de l'enquête. Parce qu'il n'y a pas que les propos de Myriam Badaoui.

 

Ce vendredi en effet, la défense a littéralement obstrué le procès avec ses "innocents chanceux", ceux qui ont été accusés mais pas mis en cause dans l'affaire d'Outreau. Cela fait perdre beaucoup de temps dans les débats, comme avec ce patron de vidéo club venu dire combien il se sentait chanceux de ne pas avoir été accusé. Bon, il n'a pas été accusé, alors à quoi sert ce témoignage ?

 

Le journaliste considère qu'il y a eu, dans cette affaire, un "abus de la détention provisoire". Mais que faut-il faire quand des enfants sont en train de commencer à raconter l'existence d'un groupe d'adultes violeurs dans leur entourage proche et moins proche ? Faut-il laisser les pédophiles en liberté, au risque qu'ils ne s'en prennent encore à leurs victimes, et qu'ils puissent échanger entre eux ?

 

Si les détentions provisoires ont été longues, c'est d'abord parce que les nombreuses personnes étaient concernées par l'instruction, et ensuite parce qu'il y avait assez d'élements contre eux pour recourir à ce moyen.

 

Mais tout cela est probablement trop compliqué à comprendre.

 

"Allongeant la liste de suspects, au gré des révélations fantaisistes de Myriam Badaoui dans le bureau du juge Burgaud. "Sonné, j’ai mis longtemps à m’en remettre" confie ce médecin traitant de la famille Delay-Badaoui. Les enfants, violés par leurs propres parents, il les a soignés pour des maladies classiques, liées à leur âge. Les mauvais traitements, les abus sexuels, il dit n’en avoir jamais décelé la moindre trace", écrit Lebreton.

 

Alors d'abord, ces accusations ne sont pas fondées que sur le témoignage de Badaoui, mais aussi sur celui des enfants, et il se trouve que pour certains d'entre eux des éléments intéressants ont été trouvés par les enquêteurs.

Il rappelle que "les enfants, violés par leurs propres parents", ce qui est un mensonge et il le sait, puisque le couple Grenon Delplanque a aussi été reconnu coupable de viols sur les enfants Delay. Cela a d'ailleurs été rappelé à la barre.

 

Mais il se trouve que le nouvel argument de la défense, développé avec une complaisance rare par de trop nombreux médias, est de dire que les seules victimes de toute l'affaire sont les quatre enfants Delay, les 8 autres victimes reconnues comme telles par la justice passant littéralement à la trappe. Si cela n'est pas du révisionnisme, j'aimerais qu'on m'explique de quoi il s'agit.

 

Quant au Dr Leclercq, Lebreton ne se demande pas un seul instant comment il a fait pour ne voir ni les maltraitances et abus alors qu'il suivait la famille Delay depuis 1995 (il suivait aussi les Lavier d'ailleurs), ni la vitrine de 136 cassettes pornos qui trônait dans le salon familial, où il se rendait au moins une fois par mois.

 

Tout cela a été dit à l'audience. On a aussi dit que tout n'était pas noté dans les carnet de santé des enfants.

 

"Myriam Badaoui affirme avoir donné son nom au juge pour se venger de son absence de réaction, lorsqu’elle lui a montré le corps d’un de ses petits, couvert de bleus, sous les coups de son compagnon, Thierry Delay. "C’est faux, assure le généraliste", poursuit le journaliste. S'il connaissait le dossier, il saurait qu'au moins trois enfants l'ont accusé. Et il est vrai que Myriam Badaoui a bien précisé quand elle est passée au tribunal l'autre jour qu'elle faisait appel au Dr Leclercq "quand il y avait un problème".

 

"Des visites sur des sites pornographiques adultes, repérées sur son ordinateur, ont failli lui coûter cher", lit-on ensuite. En fait, ce n'est pas comme ça que les choses se sont passées : c'est le médecin qui a dit d'emblée qu'on trouverait peut-être quelque chose sur l'ordinateur de son cabinet, parce qu'il allait parfois voir des sites pornos et qu'il a pu éventuellement charger des contenus pédopornographiques, par inadvertance.

Et s'il a été impliqué dans le dossier, ce n'est pas à cause de cela mais parce que des enfants l'ont accusé. Enfin, cela n'a pas du tout "failli lui coûter cher" puisque l'ordinateur n'a même pas été saisi et qu'il n'y a pas eu d'enquête à son sujet.

 

Sur le témoignage laborieux de Daniel Legrand, qui s'est quand-même contredit à plusieurs reprises, notamment lorsqu'il a dit que quand il a avoué sa présence lors du meurtre de la petite fille, il savait très bien qu'il ne sortirait pas de prison. Ou quand il a dit qu'il savait qu'Aurélie Grenon était coupable. On n'aura pas une ligne sur tous ces enfants et tous ces adultes reconnus par Daniel legrand, des gens qu'il n'était pas censé connaître. Heureusement que nous étions aussi à ce procès, parce qu'à lire la presse on pourrait se demander si nous étions bien à la même audience qu'eux.

 

C'est la fin de l'article qui est la plus lamentable :

"Au cours de ce troisième procès rennais, il se confirme que l’affaire d’Outreau, machine à fantasmes les plus délirants, se résume à une triste affaire d’inceste, mettant en cause le couple Delay-Badaoui et, dans une moindre mesure, leurs voisins de palier, Aurélie Grenon et David Delplanque.

Les uns après les autres, les témoins taillent en pièces les allégations plus ou moins farfelues".

 

Pour lui l'affaire d'Outreau se résume donc à "une machine à fantasmes les plus délirants", ce qui n'a absolument pas été démontré. Au contraire, on a appris que les témoignages des enfants pouvaient être pris au sérieux.

 

Et ce n'est pas une "triste histoire d'inceste", sauf si on prend pour argent comptant les dénégations de quatre pédocriminels condamnés qui ont reconnu les faits jusqu'à cette semaine, et qu'on oublie que 12 enfants ont été reconnus victimes.
 

On dirait bien en tout cas qu'aujourd'hui le but de la défense n'est plus seulement d'obtenir l'acquittement de Daniel Legrand. Derrière leur combat, il y a l'absolue nécessité d'enterrer la parole des enfants, ceux d'Outreau et tous les autres.

 

Pendant 10 ans on n'a pas du tout parlé des victimes, et si on ne fait rien on n'en reparlera plus jamais. La chape de plomb d'Outreau retombera, et cela aura de graves conséquences pour tous les enfants victimes.

 

On voit avec le scandale des pédophiles dans nos écoles ce qu'il en coûte de ne pas entendre, de ne pas écouter ce que disent ces enfants victimes.

 

 

 

 

29/05: Paris Match

 

L'hebdo s'interroge: "Daniel Legrand, déjà blanchi ?". Si on en croit les échos dans la presse traditionnelle, on peut même se demander comment il se fait que Daniel Legrand se retrouve dans ce tribunal, tant on dirait qu'aucune charge sérieuse ne pèse contre lui.

 

Le journal rappelle que les quatre condamnés, des pédocriminels donc, sont venus blanchir Daniel Legrand: "je ne l'ai jamais vu", "il n'a rien à voir" dans l'affaire, "je ne le connais ni d'Eve ni d'Adam",  "j'ai menti" etc. Eux, on peut les croire, selon ces médias qui notent scupuleusement le communiqué de la défense. Pour les victimes, c'est plié : elles "affabulent".

 

Paris Match est tout de même le seul journal qui a rappelé le statut de condamné des quatre qui innocentent aujourd'hui Daniel Legrand, qu'ils avaient accusé de manière circonstanciée par le passé. C'est aussi à peu près le seul à ne pas faire état d'une compassion sordide pour les condamnés et pour l'accusé.

 

Personne ne parle par contre des témoignages des enfants qui, il est vrai, n'ont même pas été évoqués ce vendredi.

 

Nous, on s'interroge: si on "refait le match", comme la défense est en train de le faire pour réécrire encore l'histoire, pourquoi ne pas avoir invité à témoigner les huit autres victimes reconnues comme telles à l'issue du procès en appel ?

 

Pourquoi ne donner crédit qu'à la parole de condamnés ?

 

 

 

29/05: Le Figaro

 

Il devient impossible d'évoquer les errements de la presse quant à l'affaire d'Outreau sans prendre comme exemple les articles de Stéphane Durand-Soufflant dans le quotidien de Serge Dassault, par ailleurs subventionné.

 

Ce vendredi, fidèle à lui-même, Durand-Souffland nous a emmenés dans un récit tellement partial qu'il en devient d'être risible. Même si, il est vrai, on n'a pas tellement envie de rire quand on a assité aux audiences et qu'on lit les comptes rendus d'une certaine presse. L'article s'intitule "Outreau : Daniel Legrand crie son innocence".

 

Le chroniqueur nous parle de la confrontation avec Badaoui, Grenon et Delplanque qui l'accusaient, qui a eu lieu un mois après la mise en détention de Daniel Legrand. Voici ce qu'il en dit, en palrant de Badaoui : "Cette dernière le reconnaît si bien qu'elle précise qu'il avait les cheveux plus courts au moment des faits, alors qu'une longue mèche barrait son front, mais passons".

 

Mais non, ne "passons" pas. Justement, restons un peu sur cette confrontation.

Car le président du tribunal a fait remarquer que Badaoui a quand-même su reconnaître Legrand père sur photo, sans qu'elle ne le connaisse si on en croit la version des avocats de Daniel legrand, mais qu'en plus, elle a su dire qu'il avait un fils d'une vingtaine d'années qui portait le même nom.

 

En effet, dans cette histoire, on est face à un réseau de voyants, capable de dire des mensonges qui correspondent exactement à ce qu'on dit les autres, et à ce qu'ont dit plusieurs dizaines d'enfants.

 

On évoque ensuite ses aveux qui viennent quelques jours plus tard, où il suit largement les propos de Myriam Badaoui. On souligne que "Aucun des enfants reconnus par M. Legrand ne le mettra jamais en cause, avant ce surréaliste procès", ce qui est vrai mais comme l'a dit un policier, les photos n'étaient pas terribles, et celle de Legrand était à la fin, isolée sur une autre feuille.

 

On en vient ensuite aux motivations de Daniel Legrand quand il fait ces aveux. Là, ça a été très flou et contradictoire.

 

Jusqu'ici, Legrand disait qu'il a avoué pour sortir de prison, ce qui est assez incroyable quand-même. Ce vendredi, il a d'abord expliqué que c'était pour se rapprocher de sa famille car il était emprisonné à Loos, puis il a dit que c'était pour renvoyer Aurélie Grenon (libérée après 6 mois de préventive) en prison, et que de toute manière il savait qu'en avouant il ne sortirait pas de prison. Avant de dire à nouveau qu'il a parlé pour sortir de prison. Comprenne qui pourra.

 

Pour Durand-Souffland, c'était beaucoup plus simple : "J'étais pas bien, j'étais paumé, elle était libre alors que j'avais avoué, moi j'étais innocent et j'étais en prison". En fait il a dit, ce qui a été acté car la phrase a son importance : "J'ai fait la lettre pour l'accabler pour qu'elle retourne en prison, parce qu'elle était coupable". La question est : comment savait-il qu'elle était coupable ?

 

Puis il avoue carrément pour le meurtre, soi-disant pour confondre Badaoui. Il a même dit : "j'ai prouvé que Myriam Badaoui a menti, ce que le juge n"a jamais fait". Il est balèse,  Daniel Legrand...

 

Au sujet du meurtre de la petite fille, Durand-Souffland nous explique que les recherches du corps n'ont rien donné, et conclut : "Rien n'a été trouvé, et pour cause, un non-lieu finira par clore ce volet du dossier." Pourquoi "et pour cause" ? Parce que, selon Durand Souffland, pas de cadavre = pas de crime ? A l'audience, me Reviron a rappelé le cas de la petite Fiona, dont on n'a toujours pas retrouvé le corps, justement. Il s'agit là d'un sacré raccourci. Le non-lieu a été rendu faute d'avoir assez d'éléments de preuve, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y pas eu de crime.

 

Durand-Souffland a quand-même relaté les propos du juge qui a répondu à Legrand qu'il avait donné de nombreux détails au sujet de ce meurtre, et que sa déclaration fait plus d'une page.

 

Quand le président lui demande comment il a eu l'idée de donner autant de détails sans pouvoir en avoir connaissance auparavant, il répond qu'il est "rentré dans la tête de Myriam Badaoui". Apparemment, cette explication satisfait le chroniqueur du Figaro.

 

"Lors de cette garde à vue, il avait été confronté avec le chauffeur de taxi Pierre Martel, car celui-ci avait cru le reconnaître pour l'avoir conduit plusieurs fois à Outreau, ce que Daniel Legrand avait farouchement nié. Il habitait Wimereux, à 15 km : comment serait-il allé à la tour du Renard ? Mme Badaoui l'a dit : au volant de la voiture de son père. Le président : "En quelle année avez-vous passé le permis de conduire ?""

 

Là aussi on mélange un peu tout. Martel n'a pas "cru" le reconnaitre : il l'a affirmé à deux reprises, y compris lors d'une confrontation. On peut aussi aller à Outreau depuis Wimereux en bus, ou même en voiture sans avoir son permis. Mais, passons, comme dirait SDS.

 

Et de conclure en écrivant que mardi la partie civile, "seule à soutenir l'accusation, tentera d'offrir à la cour une belle séance de cinéma." Ca changerait du cirque auquel on a droit depuis deux semaines.

 

30/05: Le Monde

 

On reconnait bien la plume de Florence Aubenas, visiblement meilleure romancière que journaliste dès qu'il s'agit de l'affaire d'Outreau. Elle relate le témoignage de Daniel Legrand au tribunal, mais en faisant un petit roman de sa détention et de ses différentes auditions dans cet article intitulé : "Outreau  on va arrêter les sous-entendus".

 

"La garde à vue venait de commencer quand le policier a demandé à Daniel Legrand, abruptement : "Avez-vous déjà caressé le sexe ou les fesses d’une femme, d’un homme ou d’un enfant ? " L’autre en est resté abasourdi". Bon, en gros il faut juste retenir que Daniel Legrand est tombé des nues quand il s'est retrouvé en garde-à-vue en novembre 2001, et qu'il a dit n'avoir jamais eu de relation avec un fille.

 

Elle ne peut s'empêcher de répéter une demi, voire un quart de dixième de vérité au sujet de la tenue tardive de ce procès : "Daniel Legrand doit répondre une nouvelle fois – et pour une chicane de procédure – du même dossier, l’affaire d’Outreau, le "plus grand fiasco judiciaire français"." On va donc dire encore une fois que si ce procès a lieu maintenant c'est parce qu'il n'a pas été audiencé avant, suite à un accord secret entre les avocats de la défense et le parquet, sans en avertir les parties civiles. Une faute qui aurait valu une condamnation de la France à la cour européenne des droits de l'homme, mais cela ne semble pas émouvoir Aubenas.

 

Par contre, elle ne s'attarde pas sur les contradictions à la barre de Daniel legrand (voir notre rubrique : au jour le jour, où nous avons évoqué ces contradictions), rien sur les déclarations de Badaoui, très précises au sujet des Daniel Legrand qu'elle était censée ne pas connaître (elle savait reconnaitre le père sur photo, dire qu'il avait un fils âgé d'une vingtaine d'années et que les deux s'appelaient Daniel Legrand. Et pas question de dire que le juge a soufflé quoi que ce soit : le greffier de Burgaud a nié que cela avait eu lieu, et les avocats des accusés étaient présents lors des auditions).

 

Aubenas en vient ensuite au témoignage de Gilbert Delobel, employé du sex shop qui détenait une cassette pédoporno mais n'a pas été inquété, et qui nie avoir opéré dans un trafic de cassettes.

 

Elle oublie de rappeler quelques incohérences, notamment quand Delobel a commencé par ne pas reconnaitre un de ses bons clients, Thierry Delay, qui venait plusieurs fois par semaine s'acheter des "gadgets".

 

"Dans l’après-midi qui s’avance, le public bâille de plus en plus à mesure que le président Dary détricote à nouveau l’invraisemblable pelote du "meurtre de la petite fille belge"". Les seuls qui baillaient étaient les journalistes. Nous, étions très attentifs à ces témoignages de personnes qui avaient été mises en cause d'une manière ou d'une autre dans l'affaire d'Outreau.

 

Aubenas en vient ensuite au témoignage du médecin, Frédéric Leclercq. Celui-ci a été le médecin de famille des Delay depuis 1995 et jusqu'en 2001. Il était le médecin traitant des Lavier et n'a jamais rien vu, même pas la vitrine de 136 cassettes pornos qui était plantée à côté de la télé dans le salon des Delay. Pas de maltraitance, malgré les 17 hospitalisations de Jonathan lors de ses 12 premiers mois, pas d'abus sexuels malgré des "diharrées aigues" à répétition.

 

Un médecin qui a eu la chance de ne pas avoir son ordinateur saisis après avoir admis qu'il y avait "peut-être" des contenus pédopornographiques dedans, chargés par inadvertance.

 

L'avocat général ne s'est pas interrogé sur l'absence de signalement de la part de ce médecin. Il a eu sous le nez, pendant 6 ans, des enfants victimes des pires sévices, et il n'a rien vu, ne s'est même pas posé de question.

 

Aubenas ne parlera pas non plus de ses déclarations selon lesquelles il notait tout dans le carnet de santé, avant de devoir admettre que ce n'était pas le cas.

 

La journaliste est peut-être en train de préparer son prochain livre, car d'un coup elle revient sur le meurtre de la fillette, qui "s’apprête à tourner au non-lieu, la piste belge s’est effondrée, aucune écoute téléphonique, pas de mouvement d’argent, les enquêteurs peinent à rassembler quelques indices matériels en dehors des aveux et dénonciations de Myriam Badaoui, suivie par un couple de voisins".

 

Comment voulez-vous que le lecteur s'y retrouve si on mélange tout comme cela ? Le meurtre de la petite fille a certes fini en non lieu, mais c'est seulement parce qu'on n'a pas retrouvé le corps à l'endroit indiqué par les enfants, des mois après les faits supposés.

 

La piste belge a fini en eau de boudin parce qu'on n'a creusé sur la ferme identifiée par les fils Delay et par Badaoui, et parce que les déclarations des enfants étaient trop impécises pour mener une enquête avec les moyens dont on disposait à l'époque.

 

D'ailleurs, Aubenas dit elle-même qu'il n'y a eu aucune écoute, par exemple, mais c'est loin d'être le seul oubli dans cette enquête transfrontalière.

 

Quant aux aveux, certes Badaoui et les voisins sont les seuls adultes à avoir parlé, mais on laisse trop facilement de côté les dizaines de témoignages d'enfants qui concordent avec les déclarations des adultes, y compris Daniel Legrand d'ailleurs, et avec les quelques éléments matériels qu'on a trouvés.

 

A ce sujet, il est bon de préciser que les Delay ont su environ deux mois avant leur arrestation qu'ils étaient accusés d'abus sexuels par leurs enfants, et que la police les a convoqués au commissariat la veille de leur garde à vue, ce qui, selon Badaoui  et selon Aurélie Grenon, leur a permis de détruire les preuves qu'il restait. On a d'ailleurs pointé une curiosté : où se trouvent les films des enfants tournés avec le caméscope des Delay ? On n'en a pas retrouvé un seul. A quoi servait donc ce caméscope, alors ?

 

Bref, de tout cela Aubenas ne parlera pas à ses lecteurs, préférant un récit qui colle bien avec sa vision de l'affaire, à savoir une histoire "d'inceste dans le huis clos d'une cage d'escalier", concept qui n'a ni queue ni tête.

 

Puis elle termine son article avec les propos aberrants de l'avocat général (oui, oui, l'avocat général, pas les avocats de Legrand) : "L’avocat général se lève. "On va arrêter les sous-entendus." Et comme une provocation, il demande : "Etiez-vous le médecin d’un groupe pédo-criminel ? Etiez-vous appelé à soigner des enfants qui étaient “trop abîmés” ? Etes-vous copain avec la police ou des magistrats ?""

 

Il a en fait carrément demandé "êtes vous protégé par la police ?", essayant peut-être d'être sarcastique, mais cela montrait en tout cas à quel point il prend ce dossier au sérieux. C'est triste.

 

Et dans cet article, Aubenas continue sa manipulation en passant sous silence les éléments importants qui ont pu être dits durant l'audience. Des éléments qui soulignent la fragilité de la version de Daniel Legrand, et qui montrent que le dossier n'était pas basé sur rien, ni sur les seuls paroles de Badaoui...

 

 

 

30/05: AFP

 

Un article qui donne la nausée, repris un peu partout et notamment par France 3 sous le titre "Outreau : la redite, à Rennes, jusqu'à la nausée, d'un vertige judiciaire".

 

Dans ce titre un peu lourd, on cherche à faire comprendre à quel point ce procès est horrible, en fait surtout pour les pauvres accusés à tort, même s'ils n'ont pas été inculpés, même s'ils ont été condamnés pour avoir agressé plusieurs enfants (car aujourd'hui ils nient les faits sur 8 de leurs victimes), et surtout pour les journalistes, car comme l'a fait remarquer Aubenas, ceux-ci ont tendance à s'endormir ou à déserter la salle passé 17h.

 

Donc pour l'AFP, ce procès donne "la nausée".

Ce n'est pas faux, nous aussi on a la nausée et le vertige devant les mensonges répétés à longueur d'audience par les avocats de la défense, quand ils ne nous obligent pas à tomber dans les pleurnichades glauques des mis en cause.

 

On sent quand-même le journaliste un tout petit peu gêné de dire que "au final, [il y a] les violeurs condamnés qui tous disculpent l'accusé...". Car le clou du spectacle de mercredi, c'étaient bien ces pédophiles condamnés venus dire qu'aujourd'hui ils ne mentaient plus et qu'il fallait les croire quand ils disculpaient Daniel Legrand.

 

Le hic, comme on l'a dit, c'est que si on admet cette version, il faut aussi admettre que ces condamnés et Daneil Legrand sont aussi extralucides, ou du moins télépathes, parce que leurs déclarations collaient les unes avec les autres, et aussi avec celles des 12 enfants reconnus victimes.

 

"Comme un métronome implacable, sans surprise, la semaine d'audience a démarré par une redite des procès de Saint-Omer en 2004 et de l'appel de 2005 à Paris, au terme desquels 13 des 17 accusés avaient été acquittés". Encore une fois  : qui a appelé tous ces témoins à la barre, histoire de faire pleurer dans les chaumières ? Qui nous "refait" le procès d'Outreau, en réalité ?

 

"L'un après l'autre, les quatre condamnés pour les viols des quatre enfants Delay - leur père Thierry, leur mère Myriam Badaoui, puis leurs anciens voisins - ont assuré que Daniel Legrand n'était pas coupable de viols sur ces enfants, qu'il n'était pas là, qu'ils ne le connaissaient pas avant l'instruction..."

En fait, ces gens ne se rappelaient plus de grand, chose, à part qu'ils n'ont jamais vu Daniel Legrand avant l'instruction.

 

Quand on les interrogeait pour savoir comment ils ont fait pour inventer des faits aussi précis, corroborrés par les autres, ils avaient tous des trous de mémoire, à part Badaoui qui a continué à dire que le juge Burgaud lui avait inspiré les réponses. Pourtant, cela a été contredit par le greffier du juge Burgaud et par le juge, et les avocats qui étaient présent n'ont rien relevé de ce type.


Parce qu'on pourrait admettre qu'ils aient tous menti à l'époque. Mais il faudrait qu'ils nous expliquent comment ils ont fait pour "inventer", comme ils disent, des faits dont parlent les autres. Ce qui n'a pas du tout été le cas à ces audiences, les trous de mémoire aidant.

 

On a même eu Daniel Legrand qui nous a dit : "je suis rentré dans la tête de Myriam Badaoui". On frise le mystique, attention.

 

Ces gens ne se rappelaient même que de 4 victimes, les frères Delay. Aurélie Grenon a même dit qu'elle ne se rappelait plus qui avait violé les deux enfants de son compagnon, David Delplanque. Mais on se moque de qui ?

 

En tout, ces explications nébuleuses ont l'air d'avoir satisfait le journaliste de l'AFP.

 

L'article continue : "Et le vertige a repris la salle au fil des témoignages sur l'engrenage qui a conduit deux hommes, Daniel Legrand et son père homonyme, à être accusés et emprisonnés".

 

Alors soyons clairs : l'engrenage a été assez bien montré, et il est normal qu'ils aient été mis en cause. Ou alors on en revient à nos menteurs extralucides. Car Badaoui, qui ne connaissait donc officiellement pas les Daniel Legrand, a quand-même deviné que le fils âgé d'une vingtaine d'années avait le même nom que son père, qu'elle a su identifier sur photo.

 

Là encore, ça doit n'être qu'un détail. Et quid des accusations du cousin, Rudy L.? Et quid des aveux ? Encore son côté extralucide ?

 

Le jounaliste considère que Badaoui "brodera un profil qui ne correspond en rien aux Legrand arrêtés.". Au tout début, c'est vrai qu'elle a dit qu'ils avaient un sex shop, mais sur la description des deux, elle a tapé juste.

 

Le journaliste enchaîne :"Des enfants traumatisés qui racontent leur histoire à leur "tata", puis à des policiers, puis au juge, puis à des experts", ce qui est tout à fait le joli conte de fées de la défense : des enfants fous et mythomanes (combien au juste ? 4 ou 12 ?), des tatas crédules et paranoïaques, un juge et des experts qui gobent le tout et hop, un procès.

 

Evidemment, le dossier est bien plus complexe que cela. On n'a pas seulement 12 enfants qui parlent dans cette affaire, mais des dizaines. Et ils sont nombreux à parler de la Belgique, des partouzes filmées, des précautions pour ne pas déflorer les filles, de l'utilisation de godemichets, des menaces et des coups, des trajets en taxi, et à citer les mêmes noms qui reviennent souvent dans les dépositions des enfants et des adultes qui ont avoué, y compris Daniel Legrand.

 

Le journaliste ne manque pas de rappeler les propos de certains experts, comme Jean-Luc Viaux qui a changé d'avis sur les enfants qu'il avait expertisés, et considère aujourd'hui que leur discours a pu être "contaminé".


Sauf que les auditions des enfants à la police ont eu lieu avant que toute "contamination" puisse avoir lieu, il ne faudrait pas l'oublier.

 

Encore un détail, peut-être.

 

On nous parle ensuite des aveux de Legrand. Lui a d'abord dit qu'il a avoué sa participation à des viols collectifs et sa présence lors du meurtre d'une fillette, dans le but de sortir de prison.

 

Mais, ce vendredi Daniel Legrand a changé plusieurs fois de version. Une fois il avoue pour "se rapprocher" de sa famille car il était incarcéré à Loos, une autre fois c'est pour qu'Aurélie Grenon retourne en prison "parce qu'elle était coupable" (intéressant : comment le savait-il ?), une autre fois il dit qu'il savait très bien qu'il ne sortirait pas de prison en avouant cela.

 

Alors aurait-il avoué, comme il l'avait dit à l'époque, pour libérer sa conscience, pour "ne pas prendre pour les autres" etc. ?

 

Pontifiant, le journaliste continue dans son délire : "Mais ce sont ces "aveux" et les convictions des enfants devenus grands qui animent quelques dizaines de personnes convaincues de la "culpabilité des acquittés", qui hantent les couloirs de la cour d'assises depuis le début de l'audience le 19 mai".

 

Mdr.

Si les aveux de Legrand étaient isolés des autres témoignages concordants, on ne dirait rien. Si des dizaines d'enfants n'avaient pas raconté les mêmes choses, il n'y aurait pas de problème. Des enfants pour lesquels les médecins ont souvent repéré divers troubles, d'ailleurs.

 

Parce que les "quelques dizaines" de personnes venues soutenir les frères Delay ne sont pas prètes, contrairement à d'autres, à avaler des couleuvres, aussi grosses que les rétractations de Badaoui, Grenon, Delplanque et Legrand.

 

En plus, beaucoup ont lu le dossier, ils savent donc très bien de quoi ils parlent. Ils ont aussi lu toutes les auditions et le rapport de la commission d'enquête parlementaire, et les rapports de l'Inspection générale des services judiciaires et de l'Inspection générale des affaires sociales. On a aussi lu, évidemment, toutes les dénégations des acquittés, tous les mensonges éhontés déversés par trombes par la défense, les articles foireux d'une certaine presse et les commentaires d'ignares sur les réseaux sociaux.

 

Nous, on a de quoi se faire une idée de la réalité de ce dossier, contrairement à ce journaliste.

 

S'il veut le dossier, on peut lui filer, ça lui évitera peut-être de dire d'autres absurdités.

 

Puis, il en remet une couche sur ceux qui ne se contentent pas de répéter les arguments de la défense: "Des jeunes siglés "Wanted Pedo", des militants véhéments sur les réseaux sociaux, dont une femme, appelée à la barre, qui a accueilli plusieurs des enfants Delay"

 

Il ne se trouve pas "véhément" là, le journaliste de l'AFP ? A répéter sans discernement la plaidoirie des avocats de Legrand ?

 

En fin de journée mercredi, on a diffusé les auditions filmées de Chérif et Jonathan, réalisées durant l'enquête de police. Voilà ce qu'en dit le journaliste, qui n'a manifestement pas tout entendu : "Et sur les écrans de la salle d'audience, les tous petits qu'ils étaient, Jonathan 6 ans, Chérif 10 ans, sont apparus mardi, racontant par bribes les sévices endurés, dans leurs auditions filmées. Le son était mauvais. Les mots insoutenables". Ou qui était peut-être déjà parti, car à la fin il n'y avait plus qu'un ou deux journalistes dans la salle.

 

Car en fait, les enfants ont rappelé que d'autres adultes étaient là : Jonathan a parlé "des monsieurs et des madames qui viennent à la maison"... Ils ont parlé de Jean-Marc, cet handicapé écarté de l'enquête car il ne pouvait pas monter les escaliers jusque chez les Delay mais était parfaitement capable de monter les trois étages pour se rendre au commissariat. Ils disent que leur soeur Emeline a subi la même chose qu'eux. Ils ont évoqué cet argent échangé entre leur père et les agresseurs lors des orgies. Chérif a beaucoup parlé de Thierry "Doque", particulièrement violent, ami de leur père. Et cela, avant que leur discours ne puisse être "contaminé".


Mais ce sont sûrement des détails.

 

01/06 : Le monde, Le figaro et
La voix du Nord

 

 

Outreau : une première ligne de fracture entre les quatre frères Delay, de Florence "Auplusbas"

 

Aujourd'hui, Florence a laissé de côté toute description romancée de la journée. Les leçons données sur le net (voir La petite leçon d'éthique à F. Aubenas par un ancien magistrat) ont dû servir. Et puis faut dire que Stéphane "Dupont-Soufflant" a pris la relève dignement (il doit s'exercer à un futur roman).

 

Florence "Auplusbas" se concentre donc sur l'audience mais il subsiste un bémol....le choix a été fait de relater qu'une petite partie de l'audience (peut-être que le reste arrivera demain), privilégiant le témoignage de Mme Lepers et Chérif revenant sur ses accusations la concernant. Cela sert de tremplin pour le titre de l'article.

Tellement de choses ont été dites durant le témoignage de Dimitri que cela méritait d'en faire plus de retour (nous vous renvoyons à notre compte-rendu d'audience à la rubrique "Au jour le jour").

 

Juste pour exemple, la journaliseuse aurait pu parler :

  • de la certitude des viols commis par Daniel Legrand sur lui et Jonathan.

  • du souvenir de Daniel Legrand père

  • des détails précis sur la maison de Marécaux

  • du bébé dans le placard

  • des douloureux épisodes des 2 premiers procès et de la considération des enfants victimes

  • des foyers, la violence vécues, le cadre militaire et indécent de certaines structures

  • etc.

 

Mais il est tellement plus facile de résumer ces journées que d'en faire un véritable retour.

 

 

Florence "Auplusbas" conclue par : "A la suspension d’audience, une petite troupe l’entoure dans le hall. Ce sont des amis et des membres d’associations qui l’accompagnent depuis le début du procès, presque comme une garde rapprochée. Ils le félicitent et l’embrassent."

 

C'est du complotisme de voir les choses...et mensonger de surcroit. Présents dans le hall, nous avons pu voir Dimitri sortir seul puis rejoint rapidement par un membre d'une association. Voilà le groupe dont vous parlez et cela dans le hall.

Ensuite, ces deux personnes (nombreuses et dangereuses !) sont sorties sur les marches, la suspension d'audience amenant de fait les personnes a venir prendre l'air, Dimitri n'était alors plus seul et les gens venaient aussi le soutenir après ce témoignage. Rapidement Dimitri est parti, s'éloignant de tout le monde, ce qui peut se comprendre après ce qu'il vient de (re)vivre.

 

En parlant de "garde rapprochée", voulez vous que nous abordions la clique des avocats de la défense ?

 

Outreau : pour la première fois, un des fils Delay reconnaît avoir accusé à tort, de Stéphane "Dupont Durand".

 

 

Tiens... la romance habituelle de "Dupont Soufflant" se fait moins présente dans les textes mais pas totalement disparue... romance un jour, romance toujours.

Serions-nous lus par cet écrivain pour qu'il améliore sa façon d'écrire ?

 

 

Ne résistons tout de même pas à lire certains passages :

"Comme une mauvaise potion, le troisième procès d'Outreau produit davantage d'effets indésirables que de bénéfices curatifs" (référence à Harry Potter surement)

 

 

"Celui qui, enfant, fournissait au juge Burgaud, avec sa mère Myriam Badaoui, le fragile mortier - rien que du sable et de l'eau, pas de ciment - d'une instruction démesurée,  (...)" (référence à Bob le bricoleur possiblement)

 

 

Sans tout décortiquer, il ressort de cet article un certain manque d'éléments car dans le témoignage de Dimitri, il paraissait important de détailler aussi les grandes difficultés quotidiennes vécues dans les différents foyers. Un peu comme ne l'a pas fait Florence "Auplusbas".

 

Revenons tout de même sur 2-3 passages :

 

 

"Dimitri, Kevin et Jonathan comme ayant participé aux orgies pédophiles de la Tour du Renard dont ils étaient authentiquement les principales victimes."

Il faut le souligner, certains journalistes insistent depuis peu sur le caractère authentique et véritable des premières et principales victimes. Surement pour faire contrepoids à leurs discours de ces 10 dernières années.

Si au moins l'erreur et l'amalgame ne sont plus faits, c'est déjà ça de gagner même si on sent la sincérité trop lointaine.

 

 

"Certes, l'avocat général n'était pas à la Tour du Renard. Mais Mme L. non plus, tout le monde l'a compris, Chérif a renoncé à le soutenir."

FAUX... Chérif n'a pas renoncé à le soutenir puisque Chérif s'est exprimé en premier, il ne pouvait pas, en répondant le premier, soutenir son frère. Le journaliste tente de montrer une désolidarisation entre les frères et cela est assez malhonnête de la part de quelqu'un qui se dit "chroniqueur judiciaire".

 

 

Pour finir :

"Violé par ses parents, balloté de familles d'accueil en sinistres foyers, psychologiquement à vif, Dimitri Delay est prisonnier d'une fantasmagorie où se mêlent le vrai et le faux. Il livre sa vérité, autorise ses contradicteurs à en faire ce que bon leur semble. À une seule condition : il interdit qu'on le traite de menteur."

"Fantasmagorie où se mèle le vrai du faux" .... un peu exagéré...

"Il interdit qu'on le traite de menteur"... oui et cela est légitime puisque c'est ainsi qu'on a considéré (les médias entre autres) les enfants victimes depuis 10 ans !

 

 

Et pourquoi ne pas avoir insisté durant ces deux premières semaines sur l'amnésie généralisée des accusés et des acquittés ?

 

Troisième procès d’Outreau : tous coupables, selon Dimitri Delay, de Eric "D'Hussard Sûr de Toi"

 

 

Bon point pour Eric qui relate davantage que ses confrères le témoignage de Dimitri.

Mauvais point avec quelques inexactitudes ou encore cette mise en avant d'un complot de militants "provocateurs".

 

 

"C’est la première intervention de Dimitri, mais chacun a compris ce qu’il a en tête, au moment où le président lui demande de s’avancer à la barre."

Ah bon, vous avez compris ce qu'il avait dans la tête (ce doit être à force de copiner avec les avocats de la défense). C'est que vous avez déjà un avis bien tranché, convaincu que ce ne sera pas un témoignage mais des accusations à nouveau "infondées", avant même que Dimitri prenne la parole.

 

 

"Il ne veut d’abord pas situer l'époque, ni trop précisément les circonstances – ce qui est une constante de cette histoire (...)".

Soyez complet et précisez que Dimitri a finalement pu situer cela dans le temps... pour votre information, on parle de la coupe du monde de 1998. Ecoutez, prennez autant de notes que nous et cessez de discuter pendant les audiences...et vous pourrez peut-être apporter une information plus complète.

 

 

"C’est un gars costaud, qui a aujourd’hui 23 ans, qui s’appuie sur la barre et parle bien fort dans le micro. Son blouson de cuir et la capuche qui en dépassent, la touffe de cheveux noirs qu’il laisse pousseur au sommet de son crâne rasé sur les côtés lui donnent un petit air de provocation qu’entretiennent les quelques personnes qui l’accompagnent depuis le début du procès."

Attention, par cette description, Eric "D'Hussard Sûr de Toi" marche sur les platebandes des romanciers "Auplubas" et "Dupont Souffland". Mais le plus intéressant est à venir.

 

 

"Provocation à l’égard des journalistes coupables de couvrir un réseau pédophile, à l’égard de Daniel Legrand lui-même, parfois en pleine audience, et à l’égard des avocats de la défense, coupables de s’être mal comportés lors des deux précédents procès. Il fait même la leçon, à l’occasion : « Il y a une colère en moi, mais c’est pas pour autant que je vais insulter une personne… »" Apparemment, il y a beaucoup de provocations et de provocateurs...

 

"à l'égard des journalistes"...bah oui, quand on voit le "journalisme" dont vous parlez, heureusement que des personnes sont vigilentes et reprennent vos erreurs. Cela évitera que vous alliez aussi loin que pendant et après l'affaire Outreau.

 

"parfois en pleine audience"...peut-être que le journaliste a voulu parlé de cet inconnu qui s'est rapproché de Dimitri et des membres de Wanted Pédo et a foutu le bordel la première semaine. Dans ce cas, c'est malhonnête car il s'agissait bien de quelqu'un étranger à Wanted Pedo. De plus, le "parfois" est inapproprié, c'est arrivé une fois.

 

"à l'égard des avocats"...oui, et cela parait énorme aujourd'hui de dire le contraire ou alors ce serait nier le mal-être des enfants à l'issue des 2 premiers procès.

 

"Il fait même la leçon"...oui, Dimitri peut se permettre de donner quelques leçons sur ce point...et ces 3 journalistes feraient bien d'en tirer les leçons à leur tour !

 

 

02/06 : Le Figaro et la Voix du Nord

 

 

Procès d'Outreau : dans la tête de Daniel Legrand

 

 

Stéphane "Dupond Soufflant" reprend du poil de la bête et nous plonge, dès son introduction, dans un parti pris qui ne peut en rien figurer dans une chronique judiciaire.

 

Pensez peut-être à changer de journalisme Mr "Durand S'essouflant", arrêtez les chroniques judiciaires, il nous semble que votre talent est ailleurs, peut être sur les commentaires gastronomiques des choucroutes garnies alsaciennes.

 

"Me Patrice Reviron analyse le dossier Outreau comme un astrophysicien qui prendrait un épisode des X-Men au premier degré".

Si nous n'étions par dans une cour de justice, nous aurions pu croire à une cour de récréation. Le ton est donné, la fin du procès est proche alors l'"Albert Londres" de chez Dassault se lâche, insultant les parties civiles. En fait, Stéphane n'est pas chroniqueur judiciaire, il est d'abord le journaliste de la défense.

 

"(...) contrairement à son confrère Forster qui s'intéresse essentiellement à la cote D 1947 pour une raison respectable quoi qu'extra-judiciaire (il est né en 1947) (...)."

Et après Me Reviron, il s'en prend à Me Forster... décidément, on voit le niveau... trop bas en fait.

 

"Le fait qu'aucune date ne permette de séparer ce qui a été définitivement jugé et ce qui devrait encore l'être, le fait qu'aucun enfant n'ait jamais mis en cause l'accusé avant 2015, ne sont pas de nature à troubler Me Reviron. Pas davantage la manière dont M. Legrand s'est retrouvé, menotté, devant le juge Burgaud: Dimitri Delay - qui a dénoncé au bas mot 70 adultes - dicte, en 2001, une liste de pervers présumés à son assistante maternelle. Est notamment mentionné un «Dany legrand en Belgique».Le fait qu'aucun enfant n'ait jamais mis en cause l'accusé avant 2015" : peut être parce que personne ne leur a montré de photos des Daniel Legrand. La police interpelle à Wimereux (Pas-de-Calais) deux Daniel Legrand, le père et son fils, dont aucun ne correspond (euphémisme) aux descriptions données par Myriam Badaoui, épouse Delay, qui ne se met d'ailleurs à parler des Legrand qu'à partir du moment où la justice les débusque."

Certes, mais le chèque volé en Belgique, la résiliation d'un contrat EDF 1 mois après l'interpellation des Delay, le lien avec Mourmand, le témoignage du taxi Martel,....sont autant d'éléments concommitants à l'identification d'un Daniel Legrand. Il y avait des raisons de se poser des questions et de vérifier ces éléments.

 

"Me Reviron, qui a entendu le commandant Boulard, s'intéresse beaucoup, évidemment, au meurtre de la petite fille. Il multiplie les questions sur ce thème. A un moment, Me Hubert Delarue bondit et rappelle: «La cour n'est pas saisie de ces faits, il y a eu un non-lieu, aucune petite fille n'est morte!».

 

Me Reviron: «On n'en sait rien».

 

A ce compte là, on ne sait rien sur rien, l'astrophysique est élevée au rang d'art divinatoire, Daniel Legrand n'est pas Keyser Söze, mais Wolverine."

 

On l'aura compris Stéphane est fan de comics, mais de là à être aussi méprisant, ça en devient consternant.

 

Si nous étions complotistes, nous pourrions imaginer que ces articles sont écrits volontairement en vue d'influencer des jurés et/ou l'opinion publique....mais ça, ce serait être complotiste.

Et puis, ce n'est pas comme si Florence Aubenas avait écrit un roman 3 semaines avant le procès de Paris.

 

Troisième procès d’Outreau : un homme qui ne saura jamais qu’on l’a accusé de violer des enfants

 

Mr "D'Hussard Sûr de Toi" aime mettre en gras certaines phrases dans certains articles. Cette technique permet d'insister, de faire ressortir certains points "importants". Mais ne sont importants que les partis pris de ces journaleux.

Il est "amusant" de faites le compte et voir le nombre d'articles qui vont faire le retour d'un autre "son de cloche", une "autre teinte", plus nuancé.

 

Voyons les phrases engraissées dans cet article:

 

"un homme qui n’a jamais fait de mal à personne"

"Lourdement handicapé"

"Les enfants de Thierry Delay et Myriam Badaoui disent encore aujourd’hui qu’ils avaient parfois peur de lui"

"elle est tombée des nues quand, un matin, la police est venue chercher son fils"

"Physiquement impossible. "

"Elle a bouleversé et épaté tout le monde, à Saint-Omer"

"qu’on est indigné par le comportement des avocats de la partie civile"

"ne peut pas monter seul deux marches"

"Il voit là une faille dans l’affaire d’Outreau"

"Ils méritent, l’une comme l’autre, qu’on cesse de sous-entendre que Jean-Marc a peut-être violé des enfants "

 

Nous souhaitons un journalisme qui soit précis et qui arrête d'entretenir les idées véhiculées depuis des années, Jean-Marc Couvelard, et cela est indéniable a des difficultés de déplacements.

Mais dire qu'il "ne peut pas monter seul deux marches" et de mettre en gras cette phrase est malhonnête.

 

C'est pourquoi nous proposons cette vidéo, et n'y voyez qu'une réponse sarcastique à une forme de journalisme militant qui nous laisse perplexe.

 

 

 

02/06 : La Voix du Nord

 

"Troisième procés d’Outreau : le magistrat qui assume et celui qui coupe son téléphone", La voix du Nord, par E.D (certainement Eric Dussart mais ça on ne le saura pas...)

 

 

Un article pour relater le témoignage du procureur qui, selon Dupont Moretti, avait fait la promesse de ne pas audiencer le volet concernant Daniel Legrand.

Enfin, un article... 3 paragraphes est le descriptif exact du travail de E.D.

 

Intro :

"Jean-Jacques Zirnhelt, ex-procureur général de Douai, est venu tranquillement et clairement expliquer son choix, en 2006, de ne pas audiencer cette chicane de procédure qui remet Daniel Legrand dans un box et les douleurs d’Outreau au grand jour."

 

"tranquillement et clairement"

"cette chicane de procédure qui remet Daniel Legrand dans un box "... sans commentaire.

 

Il est bien dommage, et nous allons revenir dessus, que l'article n'aborde finalement que trop peu le témoignage de l'ex-procureur de Douai.

En fait, cet article est, entre autre, encore un pretexte pour taper sur Innocence en danger, sur les "révisionnistes", les complotistes de la pédophilie et bien sûr, Olivier de Baynast, qui a permis d'audiencer ce volet de l'affaire Outreau.

 

1er paragraphe :

L'inconnu journaliste relate en une phrase les raisons "tranquilles et claires" pour avoir pris la décision (rappelons que Moretti parlait de promesse, ça fait une sacrée différence) et s'en arrête là. Il en vient surtout a pointer Innocence en Danger comme "responsable" de ce 3ème procès, association qui a surtout défendu le statut des enfants victimes, chose que n'ont quasi-jamais abordée les médias (ou pour parler des enfants victimes des acquittés). Cette association aurait de plus ajouter "le fantasme aux douleurs".

Rien n'est dit sur le fait que le procureur de Baynast, s'il n'avait pas audiencé, aurait pu entraîner la condamnation de l'Etat français pour dysfonctionnement, avec la responsabilité inhérente de certains magistrats...

ou encore que ce procès aura permis aux enfants victimes devenues adultes de venir s'exprimer dignement au tribunal en tant que partie civile...

ou encore, que penser d'un procureur qui "promet" de ne pas audiencer au détriment des parties civiles ?

 

2ème paragraphe :

Apparement, il y aurait dans la salle, trop de militants adeptes du complot pédophile. Alors là c'est génial, un complot pédophile...là où les militants travaillent pour informer d'une réalité criminelle, on les taxe de complotistes.

Petit conseil : messieurs mesdames les journalistes, une petite alerte google (en français et en anglais) vous permettrait d'y voir plus clair sur cette réalité pédocriminelle. Certains sites en parlent de manière très documentée et sourcée, vous n'avez plus qu'à cliquer.

 

3ème paragraphe :

Le journaliste qui ne donne que ses initiales avance que les militants complotistes ont gagné et ont obtenu gain de cause. Il s'étonne de l'absence d'Olivier de Baynast et du coup, ne comprend pas sa position d'audiencer ce 3 ème procès. Mr E.D., vous avez donné vos raisons dans votre "article", c'est étonnant que vous vouliez en savoir plus, vous aviez l'air d'avoir bien compris pourtant (à la lecture des 3 petits paragraphes).

 

De plus, vous aurez quelques éléments de réponse en visionnant ce débat : "Outreau 3 : le procès de la dernière chance ?"

05/06: Le Monde

 

Il nous a fallu le temps de digérer ce verdict d'acquittement de Daniel Legrand pour cause d'innocence. Il nous reste évidemment en travers de la gorge, mais passons, la justice française a tranché.

 

Par contre, nous ne laisserons pas passer les rumeurs complotistes véhiculées dans ces médias déjà tellement décrédibilisés. Ils se sont  tirés une charge de bazooka dans le pied et nous serons là pour le rappeler pendant encore longtemps.

 

Juste après le verdict, certains se sont littéralement lâchés, comme Florence Aubenas dans son article intitulé "Outreau: tois semaines dans l'ombre des "révisionnistes"". Précisons qu'elle n'a jamais cherché à savoir ce que disaient ces complotistes, elle n'a jamais cherché à leur poser la moindre question. 

 

Elle commence son article par la petite conférence de presse qui a suivi le verdict, vendredi après-midi sur les marches du Palais de Justice. Une conférence de presse quelque peu gâchée par des gens venus soutenir les enfants.

 

Toutefois, il faut préciser, quand-même, que ce sont les fans de Daniel Legrand qui ont commencé à applaudir l'acquitté et ses avocats, ce qui était insupportable: nous n'étions pas au spectacle, les citoyens qui soutenaient les enfants sont restés parfaitement calmes jusqu'à ces applaudissements. Mais puisqu'on était au spectacle, il fallait donc y aller gaiement, et les huées ont démarré, avec parfois quelques invectives peu intelligentes que n'a pas manqué de relater Aubenas.

 

On ne peut qu'être d'accord avec elle quand elle dit que la sortie du tribunal a eu lieu "dans une ambiance d'hystérie": on a vu des gens sortir en levant les bras en signe de victoire, une troupe de groupies applaudir les stars du jour, il était évident que ceux qui croyaient les enfants n'allaient pas rester silencieux.

 

On nous a demandé de respecer l'institution, on l'a fait. On ne s'est pas lâchés sur Legrand ni sur ses avocats, contrairement à eux qui n'ont pas hésité à déblatérer insultes et mensonges au suje de ceux qu'ils ont appelés "les révisionnistes".

 

Même quand, au retour d'une courte suspension d'audience et durant les deux derniers jours du procès, on nous a éjectés du banc des parties civiles au motif qu'il "n'y a plus de parties civiles" (dixit l'huissière, devenue assez teigneuse tout d'un coup), on n'a pas réagi. Ils ont même poussé le vice jusqu'à y installer des amis de Daniel Legrand, on n'a rien dit pour ne pas parasiter les débats. Tout cela et bien d'autres choses auraient pu entrainer des réactions, mais nous sommes restés calmes.

 

Jusqu'à ces applaudissements, couronnant un procès ubuesque et une décision d'acquittement pour innocence.

 

"Pêle-mêle, des conspirationnistes d'extrême droite, des associations pour enfants, des allumés du missel, des journalistes ou des déçus de la justice y rêvent bruyamment de revanche. L'inventaire ne s'arrête pas là, mais les discours se ressemblent : ouvrir à nouveau le dossier d'Outreau et ses treize acquittements, coûte que coûte".

 

Alors nous qui étions là n'avons vu aucun "conspirationniste d'extrême droite" dans le tas, et pourtant nous avons parlé à tout le monde. Aubenas aurait-elle des visions?  Elle nous ressort son expression des "allumés du missel", qu'elle semble beaucoup apprécier, mais nous on se demande de qui elle parle, au juste?


Par contre, des déçus de la justice, il y en avait beaucoup, mais quel citoyen lucide ne le serait pas?

 

Encore une hallucination, peut-être, quand elle dit que les gens qui se trouvaient là avaient "le même discours", et voulaient "ouvrir à nouveau le dossier d'Outreau".

 

Non Florence, ne voyez pas des complots où il n'y en a pas. Ici, on venait juste apporter un peu de soutien aux frères Delay, parce que nous on sait ce qu'ils ont vécu.

 

Attention, ensuite on entre dans le monde paranoïaque de Florence Aubenas: "Ils ont tout fait pour qu'on les remarque, dès le début, petite troupe de jeunes gens en tee-shirts noirs et aux regards furieux, massée dans le hall pour insulter qui passe, journaliste ou avocat de la défense. Tout est filmé, enregistré, noté dans des carnets, tant ils sont persuadés d'être entourés de menteurs, entre la epresse qui désinformee et eles magistrats qui protègent les pédophiles. Un membre de la famille de Daniel Legrand s'effraie : "Ils se collent à nous pour nous espionner"".

 

Certes, les équipes des Wanted Pedo avaient un T shirt et ont un peu invectivé quelques journalistes. Mais bon, tout journaliste doit être prêt à entendre les critiques, il nous semble.

 

Effectivement, beaucoup de choses ont été enregistrées et notées, heureusement d'ailleurs. Sans cela, comment pourrait-on raconter ce qu'il s'est passé à ce procès? Cela semble surprendre Aubenas qu'on prenne des notes tout le temps à un procès d'assises, mais en fait c'est comme ça qu'on doit faire. Surtout pour un procès de trois semaines.

 

Quant à la presse qui désinforme, je ne vois pas quel argument pourrait nous sortir la journaliste pour contredire cette affirmation.

On a vu comment elle travaille, on a vu ce qu'elle écrit, on a assisté au procès aussi et on serait curieux de voir ses arguments. 

 

Quant au "membre de la famille Legrand" qui s'inquiète qu'on les "colle pour les espionner", il se trouve qu'on a eu la même impression avec le comité de soutien de Legrand, toujours là pour écouter nos conversations. Notez: on s'en fichait un peu, nous on n'a rien à cacher.

 

Aubenas nous reparle ensuite du seul et unique incident qui a eu lieu durant le procès: le deuxième jour, quand un type s'est fait virer de la salle pour avoir fixé Daniel Legrand. Sauf que le type, personne ne l'a vu, ni avant, ni après. Et même s'il est entré avec l'équipe de Wanted Pedo, ceux-ci venaient juste de le rencontrer.

 

Puis elle évoque le documentaire de Serge Garde, d'après le point de vue qu'en a Dupond Moretti. Pensez vous qu'elle été interviewer Serge Garde? Mais non. On se demande même si elle l'a regardé, ce documentaire.

 

Elle ne rate pas l'occasion de répéter une bêtise à laquelle Innocence en Danger a déjà répondu, comme quoi un avocat des parties civiles était ausssi au comité juridique d'IED.

 

Avec Aubenas, cela devient "plusieurs avocats", mais c'est toujours faux. Me Reviron n'est pas au comité juridique d'IED, bien que cela ait été écrit par erreur sur un compte rendu publié sur le site de l'association. Mais cela a été dit à l'audience. Si ces journalistes avaient pris la peine d'appeler IED, ils éviteraient de répéter les âneries écrites par leurs collègues.

 

Quant à Thomet et à sa contre enquête, pourquoi se priver de rappeler qu'il a été édité par Alain Soral? Que Thomet ait clairement dit qu'il ne partage pas les idées de Soral, on s'en moque. Et Aubenas n'a pas cherché à contacter Thomet, qu'elle a pourtant bien vu et croisé plusieurs fois. A-t-elle lu son livre? On peut en douter, car le seul passage dont elle semble avoir un souvenir n'est pas le plus pertinent, loin de là.

 

Le seul "révisionniste" dont elle prend la peine de relater les propos, c'est Alain Soral, qu'on n'a jamais vu sur le terrain. Et elle se complait à relier Serge Garde, ancien journaliste à l'Humanité, et Soral, parce que Soral a évoqué dans une vidéo une collaboration ancienne.

 

Donc appeler les gens et prendre des notes, ce n'est pas son truc, mais regarder des vidéos de Soral pour en tirer des conclusions hâtives, ça c'est dans ses cordes.

 

Dans cet article, Aubenas s'est fait plaisir. Elle est complètement à côté de la plaque, mais qu'importe? Ses confrères de plusieurs autres médias sont sur la même ligne, et l'acquittement de Legrand leur laisse croire qu'ils détiennent la vérité.

 

Par chance, nous étions là, avec nos notes et nos comptes rendus, et nous avons suivi tout le procès. Ces journalistes n'ont pas fini d'entendre parler du pays...

 

09/06: Causeur   11/06 L'Obs

 

On va réunir ces deux articles, puisqu'ils sont aussi indigestes l'un que l'autre, et parce que les auteurs sont mariés et bossent dans le même cabinet d'avocats.

 

Mardi, un avocat mis en examen dans l'affaire Guérini en raison d'une hsitoire de marchés truqués, un dénommé Régis de Castelnau, a tenu à nous pondre un texe dont le seul but est d'assimiler ceux qui soutiennent les enfants à un secte. Après les complotistes les révisionnistes, voilà "la secte". Ouh ça fait peur. Ben oui: Thomet a été édité chez Soral après avoir essuyé des refus de la part de toutes les maisons d'éditions qu'il avait contactées, alors tous ceux qui critiquent les théories de la défense sont des fachos.

 

C'est un peu court, mais on a tous bien compris que le but de cette clique d'excité n'est pas d'argumenter.

 

Cet article qui porte un titre que même un étudiant en journalisme n'oserait pas publier montre assez bien l'énervement de l'auteur. Il commence ainsi: "Qui est à l’origine du piège tendu à la Justice avec l’audiencement absurde et odieux de ce bout de dossier de l’affaire d’Outreau ? Qui a eu  l’idée d’infliger à une Cour d’Assises cette épreuve dont, fort heureusement, le doigté et l’autorité de magistrats a permis de sortir sans scandale ?"


N'en jetez plus! On est mauvaise langue, mais si ça ce n'est pas de la théorie du complot, alors on est le pape.

 

Oh la la qu'est-ce qu'ils sont horribles ces gens qui parviennent à ouvrir un procès sorti de nulle part. L'auteur fait-il mine d'être stupide ou croit-il vraiment ce qu'il vient de dire?

 

On rappelle que ce procès était prévu dès 2006, mais un procureur a décidé de ne pas l'audiencer, pour ne pas faire de scandale. S'il a lieu maintenant c'est parce qu'on allait arriver à la prescription, pas la peine de s'exciter là dessus comme un roquet gavé aux hormones.

 

Castelnau demande qui sont ces affreuses personnes, ces "malfaisants" mais évidemment il a la réponse toute prête: "Les malfaisants sont connus et finalement, cela aura eu le seul mérite de les faire enfin apparaître au grand jour : une curieuse alliance de groupes sectaires avec cette partie désormais très minoritaire de la magistrature."

 

Alors nous qui avons été là tout au long de ce procès, on n'a pas vu un seul "groupe sectaire". Cette idée, c'est Torreton qui l'a lancée lundi, et il n'était pas sur place lui non plus. Et en plus, la secte est allié à FO Magistrats! Allons donc. Dans pas longtemps on va nous expliquer qu'on est en contact avec des extra terrestres.

 

Il faut replacer les choses dans leur contexte: ce que l'on fait, c'est simplement tenter de faire entendre la parole des enfants, et 'laffaire d'Outreau est symptomatique de l'omerta à ce sujet.

 

Castelnau a aussi sa théorie sur les raisons pour lesquelles le procès n'a pas été audiencé: "l’évidente innocence et le caractère radicalement inutilisable d’un dossier d’instruction sinistré. Tout le monde attendait que tombe la prescription et qu’on n’en parle plus". Ben alors, pourquoi 12 victimes et 4 condamnés? Et pourquoi 10 condamnations en première instance?

Quant au dossier hélas, les DelayBadaoui ayant été prévenus d'une enquête à eur encontre pour des abus sur leurs enfants, et ayant été aimablement convoqués au commissariat la veille de leur placement en garde-à-vue, c'est comme dans la plupart des dossiers de pédocriminalité: on n'a pratqiuement pas de preuve matérielle.

 

Cependant on a des dizaines d'enfants qui racontent la même chose, ce qu'ont confirmé 4 adultes dont Daniel Legrand lorsqu'il a avoué. Alors on va nous dire que tous ces enfants ont halluciné, mais 12 ont été reconnus victimes sur 19.

 

A lire son paragraphe suivant, on ne sait pas trop pourquoi, mais on se dit que l'auteur est mort de trouille. Il dit que si ce procès a lieu, c'est parce que "depuis quinze ans une bande d’illuminés organisés en véritables sectes, continue, tout à l’assouvissement de ses fantasmes, à prétendre contre l’évidence qu’il y avait bien des réseaux de notables pédophiles à Outreau. Accompagnés de stars du complotisme1, se servant abusivement du bouclier de "la protection de l’enfance" et surfant sur l’horreur de la pédophilie, ils multiplient les pressions sur la justice, et embrigadent les fragiles à coups de psychologie de bazar, de "souvenirs retrouvés" et autres insanités. Tous ceux qui s’opposent à ces entreprises délétères font l’objet de campagnes d’intimidation et d’injures2. Il serait plus que temps que les pouvoirs publics se penchent sur l’activité de ces groupes qui ont fait de la manipulation leur gagne-pain."

 

Alors déjà ça ne fait pas 15 ans mais à peine 4 que certains ont décidé de revenir sur mle massacre en règle de la parole des enfants qui a eu lieu à Outreau. Et puis, il n'était pas question des acquittés, mais de rappeler dans quelles circonstances ont eu lieu ces procès.

 

Cela, ça semble trop subtil pour Castelnau.

 

Il semble persuadé que tout le monde est en contact depuis 15 ans. Lors des procès de 2004 et 2005, on avait à peine 20 ans et on a gobé tout ce que disaient les médias.

 

Il tient aussi le discours de nombreux défenseurs des pédophiles américains dans les années 90: que des fanatiques abuseraient de la protection de l'enfance pour monter des cabales à partir de rien contre des gens qu'ils ne connaissent pas.

 

On n'a jamais parlé de "souvenirs retrouvés" non plus: ces souvenirs dont ils ont parlé à Rennes ne sont jamais partis. Ce type parle pour ne rien dire. La presse est en mauvais état. Alors qu'on critique violemment les blogs de Médiapart, ceux-là (L'Obs blogs et Causeur) volent encore plus bas que les taupes mortes, et restent dans l'insulte mesquine et la calomnie.

 

Mais le truc le plus hallucinant, c'est que ce type mis en examen pour une affaire de marchés truqués avec un des politiciens qui traine de plus de casseroles en France se permet, en plus de nous faire la morale, de demander aux "pouvoirs publics" de "se pencher" sur notre cas. Mais on n'est pas encore en dictature, que l'on sache. Les pouvoirs publics nous surveillent déjà mais le truc c'est qu'on ne fait rien d'illégal. La preuve: on ne vous insulte même pas, et ce n'est pas par manque d'insipiration.

 

Après, castelnau explique que la secte et les magistrats ont collaboré, qu'il y a du corporatisme, que rien ne tient debout etc.

 

Il conclut avec les souffrances de l'accusé, des acquittés, des "enfants victimes manipulés" et se félicite que ce procès ait "permis de dévoiler l’existence et le comportement de ces sectes, montrant que l’institution judiciaire avait repris son sang-froid et sa capacité, quand c’est nécessaire, à résister aux pressions". Mais où a-t-il vu une secte? Il a surement trop lu les articles paranoïaques de Florence Aubenas, dont il en a mis un en lien...
 

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Deux jours après c'est sa bonne femme, avocate elle aussi mais a priori pas mise en examen, elle, qui nous a sorti son machin dans un blog de l'Obs.

 

On vous recommande de lire sa bio sur l'Obs, elle vaut des points. D'ailleurs on n'y résiste pas, voici la capture d'écran:

 

Voilà donc une avocate qui se dit spécialisée en "fausses allégations, aliénation parentale, faux souvenirs induits ou mémoire retrouvée...", c'est-à-dire tout l'éventail des théories utilisées par les pédophiles pour dire que les enfants mentent. Une avocate qui a écrit un livre avec Paul Bensussan, la fan du syndrome d'aliénation parentale, et qui a participé avec lui il y a plusieurs années à une table ronde sur Outreau, dont on devine bien les thématiques.

 

Son grand truc, c'est l'émotion.

 

Ce jeudi, elle est venue en renfort de son mari, Castelnau. Peut-être a-t-elle trouvé qu'il n'était pas allé assez loin?

 

Elle commence avec la minute émotion, justement, sur ce pauvre Daniel Legrand qui se serait donc retrouvé à ce procès par le fruit du travail des "illuminés" (le mot est lâché dès la 5e ligne, ce n'est pas la secte mais on s'en approche).

 

Mais là nous ne sommes pas seulement illuminés, non non: on fait carrément "commerce de la souffrance des enfants." Honnêtement, ça rapporte plus d'ennuis qu'autre chose, et certainement pas de l'argent. Donc si on "fait commerce", on est vraiment nuls. Dire cela, c'est de la calomnie pure et simple, une vision complotiste de bas étage absolument ridicule, comme ces deux avocats qui ont l'air de faire un combat personnel de la négation de la parole des enfants.

 

Puis Rault se lâche, entre insultes et parano "l’exploitation par certains, militants voire fanatiques, d’accusations dont personne n’a seulement essayé dès le départ de comprendre le sens, l’objet, les motivations, convaincu que "l’enfant dit le vrai" et que toute accusation proférée par un mineur, est une vérité qui ne se discute pas. Militants et fanatiques que l’on voit en rage parce que frustrés d’un aliment pour nourrir leur fantasme : les réseaux de notables pédophiles". En fait, on devrait tous être à lhôpital psychiatrique, si même un quart du dixièe qu'elle disait était vrai.

 

Or, on est tous en liberté, comme elle ne l'a pas constaté puisqu'elle n'était pas là. Les psychiatres seraient dans le coup?

Et pense -t-elle VRAIMENT, cette dame si impliquée dans la protection des professeurs pédophiles, qu'il n'y a pas de réseaux pédophiles en France?

 

On a quelques doutes, là aussi.


Accessoirement, je crois qu'on rêve tous de se planter, d'avoir mal compris ce qu'on a compris, mal vu ce qu'on a vu, mal entendu ce qu'on a entendu. Qu'en fait on n'a pas vu toutes ces victimes qui nous ont raconté ce qu'elles ont vécu, et oui parfois on entend parler de meurtres d'enfants.


Et on sait même, parfois, qui est derrière.

 

Puis l'avocate qualifie de "travail d’analyse et de critique" l'espèce de plaidoirie de Stéphane Cantero, l'avocat général qui a  tout misé sur la théorie bidon des faux souvenirs. Quelle analyse! Ouah.

 

La critique, ça on y a eu droit, mais toujours envers les victimes, jamais envers l'accusé.

 

Puis elle revient avec les théories qu'elle développait déjà il y a 10 ans: "La répression et le traitement de la question pédophile sont des questions essentielles pour notre société". A force de lire les articles de la NAMBLA (north amercian man boy love associaion), on sait ce que veut dire ce genre de réthorique. En fait, il faut comprendre que la répression n'est pas la bonne méthode envers les pédophiles et que leur place n'est pas en prison, d'ailleurs on les diabolise trop ces peuvres agresseurs d'enfants.

 

C'est en effet un courant répandu parmi certains psys et professionnels du droit, hélas. Mais on les pousse car nos prisons sont pleines et souvent, en effet, les pédophiles condamnés ne ramassent que du sursis.

 

"Faut-il détruire des familles pour satisfaire les complotistes, ces illuminés qui, utilisant les réseaux, bénéficiant de financement trouble, multiplient pressions et injures sous le prétexte de protéger l’enfant ?" Mais cela n'a rien à voir. Les enfants de l'affaire Outreau ont été placés suite à des suspicions graves d'abus sexuels, c'est tout. Qu'aurait- il fallu faire? Laisser les gosses Delay, Delplanque, Lavier et autres chez leurs parents?

Quant aux injures, c'est vous qui vous y abaissez, pas nous. Et on peut être fiers de nous parce que vous n'arrêtez pas de nous tendre des perches pour vous allumer.


Elle nous ressort le "financement trouble", mais on peut lui répondre: on travaille. Quand à Innocence en Danger, leurs comptes sont publics il n'y a qu'à vérifier, c'est pas compliqué il suffit de quelques clics.

 

Là aussi, on nage en plein délire, dans la paranoïa la plus totale. Cette dame est une sacré "illuminée" elle aussi: elle lit Dupond Durant et Aubenas, et elle monte au créneau pour taper sur ceux qui osent rappeler l'existence de 12 victimes à Outreau, et soutiennent les fères Delay. Ces gens aimeraient nous l'interdire mais on n'en est pas encore à ce point dans la dictature.

 

Ceux deux avocats, et certains journalistes aussi, ne sont plus dans le rationnel. Ils tombent dans la psychose, organisée par quelques menteurs de première classe, des habitués de la défense des pédophiles. Ces gens n'ont strictement aucune crédibilité, mais on leur accorde des tribunes pour raconter des conneries.

Cherchez l'erreur.
 

Par contre, on est inquiets quand Me Rault dit que des "progrès" ont été faits depuis 10 ans au niveau de la justice.


Elle en vient ensuite à son habituelle "dictature de l'émotion", un thème fétiche de Bensussan, comme c'est étrange.

 

En France où, en 2012, on a eu 6.000 plaintes pour viols sur mineurs et seulement 383 condamnations, alors qu'à peine 1 viol sur 10 est signalé, Rault nous explique que la protection de l'enfance ets torp tatillonne avec les accusations d'abus sexuels.

 

Cette avocate fait mine de ne pas savoir que ce n'est pas parce qu'un type est acquitté qu'il n'a pas commis les fait reprochés. Elle fait mine de ne pas savoir qu'en matière d'abus sexuels, on a rarement de preuves matérielles, et qu'au final c'est trop souvent la parole d'un enfant contre celle d'un adulte et d'experts à la Gijseghem ou à la Bensussan.

 

"Les fausses allégations se multiplièrent, se nourrissant parfois de délires", ose-t-elle dire, parce que manifestemen ça l'arrange bien.


Plus inquiétant: pour Rault, le procès de Rennes fait partie des "avancées" judiciaires dans les cas de pédophilie. Pourquoi? Nous on sait: c'est parce que l'avocat général n'a eu qu'un seul argument, celui des faux souvenirs. Ca a permis de balayer tout ce qu'ont dit les frères Delay. Pratique, pas d'analyse des faits, rien. Les gosses mentent et c'est tout.

 

Puis elle ment comme ses copains au sujet du procès : "L’audiencement du nouveau dossier Legrand s’est effectué à la demande d’une de ces associations. Ce qui est complètement anormal."C'est même tellement anormal qu'en fait ça ne s'est pas du tout passé comme cela. On a répété 15 fois qu'IED s'est seulement renseignée sur l'état du dossier.


Enfin, le dernier paragraphe de cet article est presque un copier coller de ce qu'ont dit Richard Gardner ou Ralph Underwager, deux grands défenseurs des pédophiles, qui ont inventé le syndrome d'aliénation parentale et les faux souvenirs pour tirer d'affaire les types accusés de pédophilie en disant que les enfants mentent.

 

Il n'y a aucue étude sérieuse pour corroborer ce délire profond, mais pas grave, ça permet de faire beaucoup d'économies en niant des milliers de victimes et en laissant libres des milliers de pédophiles.

"La réalité de ce type de criminalité est insupportable et indiscutable. Mais, comme l’affaire du directeur de l’école de l’Isère l’a récemment démontré, il ne peut pas être traité en s’en remettant seulement à la justice. Elle n’est pas armée pour ce qui relève de la prévention et du traitement de ces déviances. Ce rôle est celui de l’État et de la médecine.

La justice pénale est là, comme son nom l’indique, pour punir, pour sanctionner des comportements fautifs. Et en appliquant scrupuleusement, sereinement et sans pression ses règles qui sont celles de la protection de nos libertés publiques".

 

L'avocate manie le sous-entendu, mais ce qu'elle dit est très clair: ce n'est pas la justice qui doit "traiter" les pédophiles. Or justement, un mouvement cherche à faire passer ces affaires par la "médiation", appelée aussi "justice réparatrice". En gros, la victime doit pardonner à son agresseur et s'asseoir sur tous dommages et intérets.

14/06: Nord Littoral

 

On a droit dans ce quotidien local à un touchant article intitulé "Outreau 3: "C’est un immense gâchis…"". Une rencontre entre Dominique Wiel, l'acquitté d'Outreau qui "continue d’aider les migrants chaque jour à Calais", et Jeanine Couvelard, la mère de cet homme handicapé mental et physique, qui avait été dénoncé par plusieurs enfants comme faisant partie des abuseurs.

 

A priori anodin, cet article est intéressant car on voit les nouveaux éléments de langage de la défense.

Il y a d'un côté ceux qui nous traitent de "secte" (Torreton, de Castelnau...), et de l'autre ceux qui compatissent avec ces enfants foutus. Mais tous sont là pour dire que les frères Delay sont manipulés, sans toutefois nous expliquer par qui exactement, et encore moins comment. 

 

Revenons à notre rencontre Wiel-Couvelard et aux concepts qu'ils ont diffusé:

 

> Elément de langage 1: "Comment peut-on laisser des associations enfoncer un peu plus ces enfants déjà dévastés par cette histoire ? "...
Il s'agit ni plus ni moins que de la théorie du complot selon laquelle les frères Delay sont manipulés, par une secte selon certains, par des associations selon les plus modérés. C'est évidemment faux, d'autant que tout le monde sait très bien que la justice n'a pas été tendre avec eux lors des premiers procès.

 

> Elément de langage 2: "Dimitri, il est irrécupérable, comme Chérif"
C'est une nouveauté: on anticipe déjà ce que pourraient dire les frères Delay par la suite, puisque de toute manière ils sont jugés "irrécupérables". Tout à fait la théorie des enfants carencés répandue par Bensussan par exemple.
En disant cela Wiel sous-entend que ce qu'ils disent n'est pas sérieux, or au procès le discours de Dimitri a été tellement séireux que la défense ne lui a posé qu'une pauvre question sans aucun intérêt. Cela, alors que Dimitri avait maintenu ses déclarations concernant ses agresseurs, la Belgique, le meurtre de la petite fille...

 

> Elément de langage 3: La "tristesse en voyant les enfants Delay accuser " le petit Daniel" ", histoire d'appitoyer sur Legrand qui a quand-même 34 ans. La notion de "petit Daniel" nous a été rabâchée depuis les prémisses du procès, par les avocats de Legrand, repris par le choeur des médias.

 

> Elément de langage 4: (en parlant d'Innocence en Danger, et implicitement des citoyens venus soutenir les parties civiles) "Ce sont des fanatiques"
Au lieu de répondre sur le fond, on insulte parce qu'on est incapable de débattre. Si défendre des enfants victimes de pédocriminels est du fanatisme, c'est parce qu'on vit dans un monde où on tolère des Cohn bendit, des Mitterrand, des Matzneff, faisant l'apologie des actes pédophiles, parce qu'on est habitué à défendre un Polanski et à traiter des enfants de menteurs. Mais, cela n'a rien de normal.


Dans un monde normal, ce sont les tenants de l'omerta, du silence, de la théorie des enfants menteurs, qui seraient qualifiés de "fanatiques".


Enfin après le coup de la "secte", on se demandait quel allait être le nouveau qualificatif pour ces gens qui finalement n'ont rien fait d'autre que de soutenir les enfants.

Puis Jeanine Couvelard se lâche au sujet de la sortie de 'laudience après le verdict, oubliant de préciser que les premiers à avoir débordé, ce sont les fans de Daniel Legrand qui se sont mis à applaudir quand les avocats de la défense sont sortis du tribunal: "Ces gens qui gueulent sur les parvis des tribunaux, vous pensez qu’ils les aident ? Non, ils voulaient des coupables, c’est tout. C’est de la haine".

La haine, elle est du coté de ces gens qui passent leur temps à chercher des complots et à insulter par médias interposés au lieu de regarder les choses en face. L'inversion, toujours l'inversion...
 

> Elément de langage 5: (en parlant des frères Delay) "Ce sont des petits malheureux, ils ont vu des cassettes pornos quand ils étaient au biberon, c’est terrible de naître dans ce milieu. Ils ont des souvenirs d’enfance terribles".
On cherche ainsi à minimiser l'ampleur des sévices subis par les frères Delay, qui ont été victimes de proxénétisme par leurs parents bien que les clients n'aient jamais été retrouvés. Mme Couvelard préfère parler de cassettes pornos, mais c'est ridicule. Leurs pires souvenirs, ce sont bien des viols collectifs, filmés et violents, et pas seulement des K7 pornos.

 

> Elément de langage 6: (sur les frères Delay) "ils ont quand même cassé la vie des gens et ont raconté n’importe quoi"
Rien ne prouve qu'ils ont raconté "n'importe quoi": personne ne les a réexpertisés, et lors des premiers procès -à l'issue desquels ils ont été reconnus victimes de quatre adultes- leurs propos ont été validés par les deux collèges d'experts qui les ont vus. En outre, le dossier comme les débats ont montré que beaucoup de déclarations se recoupaient.

 

> Element de langage 7: (sur Fabrice Burgaud) "Il est imbu de lui-même, avec une sorte de fanatisme" (...) "Je n’attendais ni excuses, ni regrets".
Quelles erreurs a-t-il commises? Aucune n'a été démontrée. Donc on tape sur sa personnalité.

Et puis le juge Burgaud n'a pas été cité comme témoin à Rennes pour s'exuser mais pour expliquer quels étaient les éléments à charge contre Daniel Legrand, ce qu'il a fait.

 

Lors des débats, Badaoui et d'autres pédocriminels condamnés sont venus dire et répéter que le juge leur avait "soufflé" les noms des personnes à accuser, qu'il "mettait le doigt" sur leurs photos, mais il faut savoir que le greffier du juge, qui ne l'appréciait pourtant pas, a dit qu'il n'avait jamais rien vu de tel. Et à quoi servent des avocats s'ils laissent passer des choses pareilles, des "aveux extorqués" comme l'a dit un journaliste, sans réagir?

 

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